Le projet de réforme du recrutement des enseignants du premier et du second degré a été présenté au conseil des ministres. Ce projet mettrait en place un premier concours de recrutement des enseignants au niveau du master en 2010 et aura des conséquences importantes pour la formation des enseignants dès septembre 2008.
Le SNUipp déplore qu’une réforme de cette importance, qui touche à l’avenir du métier d’enseignant des écoles, se mette en place entre le 14 juillet et le 15 août sans aucune concertation avec les enseignants et leurs représentants !
Ces annonces confirment la volonté du ministère de l’ Education Nationale de se désinvestir de la formation initiale des enseignants. Elles conduisent à supprimer une année de formation professionnelle rémunérée et surtout à économiser environ 11000 postes de professeurs d’école stagiaires. De plus l’existence des IUFM, le rôle des IMF comme la dimension professionnelle de la formation sont complètement absents du projet gouvernemental.
Dans ces conditions, l’élévation du niveau de recrutement au niveau du master peut constituer une illusion : les critiques et les insuffisances de la formation actuelle risquent d’être amplifiées par une « mastérisation » menée au pas de charge et qui privilégierait les connaissances académiques.
La revalorisation des enseignants se borne aux débuts de carrière et exclut l’ensemble des enseignants en poste.
De nombreuses questions sont posées :
La disparition de l’année de formation professionnelle à l’IUFM se traduira-t-elle par une forte baisse du nombre de postes au concours 2009 des professeurs des écoles ?
Comment les stages de Formation continue et les décharges de direction actuellement effectués par les stagiaires seront-ils assurés à partir de 2010 ?
Quel avenir pour les maîtres-formateurs qui exercent en classe et participent à la formation initiale des enseignants ?
L’exclusion des compétences professionnelles dans les épreuves du concours serait inquiétante et dangereuse si elle était confirmée.
Le SNUipp rappelle qu’enseigner est un véritable métier qui s’apprend. Une bonne formation d’enseignant doit conjuguer la maîtrise des savoirs disciplinaires et professionnels en s’appuyant sur la recherche. Le métier d’enseignant devrait-il être le seul métier à ne nécessiter aucune formation professionnelle ?