MATERNELLE : DARCOS persiste !

Comme vous le savez , le jeudi 3 juillet 2008, la commission des finances a auditionné M. Xavier Darcos, ministre de l’Éducation nationale, sur les crédits de la mission “Enseignement scolaire “. A cette occasion, chacun aura pu noter cette superbe déclaration de l’interessé :

“Est-ce qu’il est vraiment logique, alors que nous sommes si soucieux de la bonne utilisation des crédits de l’Etat, que nous fassions passer des concours à bac+5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches ? Je me pose la question, ces personnes ayant la même compétence que si elles étaient par exemple institutrice en CM2. Donc la question du préélémentaire me paraît devoir être posée, mais elle est très difficile à soulever sans immédiatement amener avec elle une tempête de polémiques et de préoccupations municipales.”

Depuis, la vidéo circule (elle est sur notre site depuis quelques semaines) et le SNUipp ainsi que d’autres organisations ont fait une lettre au ministre et un communiqué : “Cette intervention témoigne d’une méconnaissance totale de l’école maternelle ! Quel mépris pour l’école maternelle et pour ses enseignants dont le rôle en matière d’apprentissage et de réussite scolaire est reconnu par tous !” estime notre syndicat qui invite à regarder l’essentiel : “En effet, en raison de l’insuffisance du nombre de postes, ce sont 40 000 élèves qui auraient pu être scolarisés si le taux de scolarisation de 2005-06 avait été maintenu. Ils restent aujourd’hui à la porte de l’école. Le ministre considère-t-il qu’aucun travail n’est effectué en maternelle ?”

Dans un communiqué, Xavier Darcos “exprime son étonnement devant les intentions qui lui sont prêtées sur l’école maternelle et “réaffirme son attachement, jamais démenti, à la pré-scolarisation des enfants à partir de trois ans”. mais il persiste : “Les caractéristiques du recrutement des professeurs du premier degré (ne sont) sans doute pas adaptées aux besoins spécifiques des enfants de moins de trois ans”. Ces propos ne sont ni des excuses ni même la négation des propos antérieurs.

Mais Malheureusement, la suite de la vidéo sur l’audition au Sénat, n’est guère réjouissante car X. Darcos y annonce bel et bien un retour en force des EPEP : “Je le répète, j’espère pouvoir dans le premier trimestre qui arrive, faire faire une avancée considérable sur la question de l’Etablissement public du premier degré. Pour ne pas dire une avancée définitive”.

Le SNUipp de la Vienne organisera au cours du premier trimestre une conférence-débat sur l’école maternelle et son avenir avec une intervenante.

Le SNUipp86 propose d’ores et déjà un courrier type que chaque enseignant peut envoyer ( tel quel ou le modifier) au Ministre.

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Lettre à Darcos

Monsieur Darcos, Ministre de l’Education Nationale

Je tiens par la présente à vous faire part de mon indignation : vos propos tenus en juillet 2008 sur l’école maternelle sont aussi injurieux qu’ils sont entachés d’ignorance.

Votre discours ne sert bien évidemment qu’à justifier les coupes sombres que vous opérez dans l’Education Nationale et à mener une propagande de désinformation auprès des citoyens.

Si certains peuvent se laisser convaincre parce qu’ils y trouvent quelques intérêts politiques et financiers, beaucoup de personnes savent exactement ce qui se passe dans cette école qui a un rôle essentiel tant dans l’apprentissage de la socialisation, que dans la prévention des difficultés, que dans des acquisitions méthodologiques et des apprentissages indispensables à la scolarisation future en élémentaire.

Je ne vous déclinerai pas ici les activités menées à l’école maternelle car il est inadmissible qu’un ministre connaisse aussi mal son dossier et c’est à vous de travailler à savoir de quoi vous parlez.

Vous pouvez à la rigueur faire sourire la France entière en prouvant que vous ne savez ni conjuguer au passé antérieur, ni faire une règle de trois (notions que vous imposez au cycle3) mais il n’est pas acceptable que vous soyez en charge d’un ministère dont vous méprisez les missions et les acteurs, enfants et enseignants.

Vous êtes certainement un bon gestionnaire mais il vous faudra faire des efforts pour être un respectable ministre.

Je regrette que l’Education Nationale, qui m’est chère, soit confiée à quelqu’un qui s’emploie à la détruire.

Veuillez croire, Monsieur le Ministre, en mon profond dénouement pour l’Ecole de la République,