des chiffres qui s’opposent à la disparition de la maternelle.

Selon les statistiques de l’INSEE, il serait né 7000 enfants de plus chaque année entre 2003 et 2005.

Or, si l’on regarde les statistiques de la DEPP, ce sont 25 700 places supprimées entre la rentrée 2006 et la rentrée 2007, moins 53 100 places entre la rentrée 2004 et la rentrée 2007.

Même la Cour des Comptes s’inquiète !

Baisse de la scolarisation des 2-3 ans : la Cour des comptes souligne une “évolution peu cohérente”

“Quelles que soient les motivations pédagogiques ou financières, ayant conduit le ministère de l’Éducation Nationale à se désengager de la scolarisation des enfants de deux ans , il conviendrait que les objectifs de l’État soient clairement explicités et que les différents acteurs concernés, par la garde des jeunes enfants (Éducation nationale, Cnaf, collectivités territoriales) déterminent conjointement, sous la coordination de l’État, les besoins pour l’avenir et des réponses à apporter”, recommande la Cour des comptes dans son “Rapport sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale”, rendu public le mercredi 10 septembre 2008.

La Cour constate que “le taux de scolarisation des 2-3 ans a diminué de 27% entre 2003 et 2007 (-29% dans le public et – 18% dans le privé”).

Selon le rapport, 63 335 enfants ont “dû être pris en charge par d’autres moyens : ce chiffre correspond à la quasi-totalité des places créées auprès des assistantes maternelles et en EAJE (établissements d’accueil des jeunes enfants) depuis 2000”. La Cour des comptes cite l’exemple de la Seine-Saint-Denis, où le taux de scolarisation à deux ans est passé de “22% en 1998 à 8% en 2006”. Résultat : “à la rentrée 2005, 5 000 enfants étaient en attente d’une scolarisation maternelle, dont 300 avaient plus de 3 ans. Au 30 juin 2005, 645 enfants de plus de trois ans étaient en crèche, faute de place à l’école maternelle”.

“UNE ÉVOLUTION PEU COHÉRENTE”

Le rapport pointe “une évolution peu cohérente au regard de la bonne utilisation de l’argent public”, le coût par enfant étant moindre s’il est accueilli en maternelle plutôt qu’en EAJE : 13 368 euros en 2006 en EAJE, contre 4 570 euros en maternelle, “hors périscolaire”.

Autre constat :

Face à l’augmentation de la demande liée à la natalité, du nombre de couples bi-actifs et de familles monoparentales, “la forte diminution de la garde en jardin d’enfants et surtout en maternelle (-105 000 entre 2003 et 2006) n’a pas été compensée par un accroissement suffisant de l’accueil par les autres modes de garde (+88 000). Ainsi, “au total, le nombre d’enfants gardés par des parents ou des proches a augmenté de plus de 7%”.

Dans sa réponse au rapport, la Cnaf estime que “nul ne sait dire dans quelle mesure les élèves qui seraient allés à l’école pré-élémentaire si cela avait été possible, se sont, dans les faits reportés vers les EAJE ou assistantes maternelles”.

Remises en cause…

Tentation d’exclure les enseignants de maternelle du recrutement à bac + 5.

Darcos devant le Sénat le 3 juillet :

“Est-ce qu’il est vraiment logique, alors que nous sommes si soucieux de la bonne utilisation des crédits délégués par l’Etat, que nous fassions passer des concours bac +5 à des personnes dont la fonction va être essentiellement de faire faire des siestes à des enfants ou de leur changer les couches ? Je me pose la question”.

NB : dès 2010 les enseignants seront recrutés au niveau master.