Vincent Peillon présente son plan pour l’éducation prioritaire qui reprend une partie des propositions du SNUipp-FSU. Il faut maintenant des traductions concrètes dans les écoles.

Le ministre vient de présenter un plan pour l’éducation prioritaire qui devrait se déployer à la rentrée 2015. Le ministère confirme ainsi le principe de label pour l’éducation prioritaire (REP) pour un millier de réseaux (collège et écoles) dont 350 appelés « REP PLUS », qui regrouperont les situations les plus difficiles. Le SNUipp-FSU se félicite de voir traiter dans un même mouvement la situation des collèges et des écoles. Sa campagne a porté ses fruits. A l’occasion de la publication des résultats PISA, le SNUipp-FSU avait déjà demandé au gouvernement de donner un coup d’accélérateur sans attendre pour l’école publique notamment sur les territoires qui concentraient les difficultés scolaires. C’était un des axes de la grève du 5 décembre dernier.

Aujourd’hui, le SNUipp-FSU note que le ministère reprend quelques-unes de ses propositions : Dotation de toutes les écoles du « plus de maîtres que de classes », développement de la scolarisation des moins de trois ans, plan ambitieux de formation initiale et continue alimenté par les travaux de la recherche, temps libéré pour déconnecter le temps élève et le temps enseignant, reconnaissance de l’engagement des enseignants par une revalorisation indemnitaire. Les dimensions pédagogiques et la spécificité des conditions d’exercice du métier qui nécessitent plus qu’ailleurs de la relation aux familles, du travail en équipe, des collaborations éducatives commencent à être prises en compte. Ces mesures significatives vont dans le bons sens. Il faut poursuivre le mouvement et notamment se pencher sérieusement sur la question de la sectorisation scolaire pour redonner à ces territoires de la mixité sociale.

Le SNUipp-FSU sera très exigeant pour que la mise en œuvre de ce plan se décline concrètement dans les écoles. Son financement doit être programmé sous la forme d’une dotation supplémentaire dans le prochain budget pour ne pas qu’elle se fasse au détriment des besoins des autres écoles et de leurs enseignants hors éducation prioritaire. Devant l’importance des enjeux, le SNUipp-FSU demande que l’ensemble des enseignants de l’éducation prioritaire bénéficient de temps libéré d’enseignement pour travailler autrement et plus efficacement à la réussite des élèves. Pour cette année, il rappelle sa demande d’intégrer la part modulable de l’indemnité ECLAIR à sa part fixe pour qu’elle soit répartie de manière égale entre l’ensemble des enseignants. Enfin, il demande qu’un débat transparent s’engage dès à présent sur la définition des critères déterminant la labellisation des écoles.

Paris, le 16 janvier 2014

Le détail des mesures

La définition de 1 000 réseaux (collège et écoles d’un même territoire) vient se substituer à l’architecture actuelle de l’éducation prioritaire. Un premier cercle dit « REP+ » de 350 réseaux qui concentrent les plus grandes difficultés et 650 « REP » où les difficultés sont moins marquées.

Mesures d’accompagnement des apprentissages

- une montée en puissance de la scolarisation des enfants de moins de trois ans qui devrait en 2017 concerner 30% d’une classe d’âge

- poursuite de l’implantation du « plus de maîtres que de classes » qui devrait concerner les 7 000 écoles à la fin du quinquennat


Du temps libéré

- un allégement du temps de service en classe de neuf journées par an pour les enseignants des écoles des « 350 REP+ » à la rentrée 2015 avec une première mise en œuvre dans 100 réseaux restant à identifier dès la rentrée 2014.


De la formation continue

- lancement d’un grand plan national de formation accompagné d’un renforcement des moyens de remplacement et d’un développement de la formation sur site.

- développement d’une ligne académique « éducation prioritaire » notamment pour garantir les frais de déplacement.

Revalorisation indemnitaire

- doublement de l’indemnité ZEP pour les enseignants exerçant dans les futurs 350 « REP+ » qui passe donc de 1156 à 2 300 euros

- augmentation de 50% de cette même indemnité pour ceux qui exerçant dans les 650 futurs « REP » qui passe de 1156 à 1 700

En 2014, dernière année avant la mise en œuvre de ce nouveau régime indemnitaire, la part modulable ECLAIR sera répartie de manière égale entre les enseignants. Le SNUipp-FSU a demandé que des instructions soient données aux recteurs dès cette année. Le SNUipp-FSU 86 a aussi écrit au DAsen de la Vienne dans ce sens.


Mesure « climat scolaire »

- recrutement de 500 assistants de prévention et sécurité

- élaboration d’un référentiel pédagogique de « bonnes pratiques » intégrant les résultats de la recherche

- mise en place de fonds académique pour financer actions et projets liés à la vie des réseaux

- actions d’éducation à la santé et affectation dans les réseaux d’une infirmière avec un temps spécifique dédié au primaire

- dispositif d’accueil des parents