Etaient présent-es : IENA (M. Artaud), IEN Poitiers Sud (Mme Castel), Conseillère péda IENA (Mme Martinet), Conseiller péda LVE (Mme Richard), Formateur de l’INSPE (M. Gandon), les 4 Directeur-trices d’École d’Application DEA (Châtellerault Lavoisier, Poitiers St Exupéry, Poitiers Renaudot mat, Poitiers Allard Ferry), 1 responsable de la DAFPEN (M. Linier), 5 FSU/CGT, 1 Unsa, 1 FO et 1 SNALC

La délégation FSU/CGT comprenait 3 collègues du 1er degré (SNUipp-FSU) et 2 formatrices de l’INSPE (Snesup-FSU).

Note d’ambiance : Initialement prévu le 12 juin dernier, le conseil de formation avait été annulé à la demande des organisations syndicales à l’initiative de la FSU/CGT Educ’Action faute de communication de documents de travail en temps et en heure. Reprogrammé le 2 juillet, ce conseil de formation s’est déroulé en visio conférence. Fidèle à ses habitudes, la FSU/CGT Educ’Action était la seule organisation syndicale à avoir détaillé les documents de l’administration et à être en mesure d’interroger ses représentant-es sur les différentes formations et les conditions d’exercice des formateurs-trices.


Bilan de l’année 2019/2020

L’administration a fait le point sur les formations de cette année. 

Formation M@gistère et animations pédagogiques

L’IENA a présenté une moyenne d’une trentaine de formations proposées par chaque circonscription (contre 50 l’an passé), entre les animations pédagogiques et le M@gistère et s’est dit satisfait de voir le nombre de formations proposées diminuer cette année.
Le SNUipp-FSU a alerté une nouvelle fois sur l’épuisement des formateurs-trices qui ont dû réaliser un grand nombre de formations dans un court laps de temps ; jusqu’à plus de 24 formations le soir pour certain-es entre septembre et novembre. Selon nous, la baisse du nombre de formations n’a pas suffi à empêcher la surcharge. Pour la FSU/CGT Educ’Action, la baisse de la charge de travail des formateurs-trices ne peut être uniquement corrélée à une diminution de l’offre de formation, car celle-ci doit rester diversifiée afin de répondre aux besoins de la profession. En revanche, d’autres pistes existent pour améliorer les conditions des formateurs comme par exemple augmenter le nombre de formateurs (en particulier sur la maternelle) et s’appuyer sur l’INSPE pour la formation continue. Certains postes de conseillers pédagogiques (EPS, musique, arts visuels …) ont été supprimés il y a quelques années et cela se ressent ; il serait urgent que des postes de formateurs soient créés sans pour cela prendre dans la maigre dotation de postes qui est allouée chaque année pour ouvrir des classes. 

 Nouvelles modalités d’inscription. 

Cette année, de nouvelles modalités d’inscription aux formations ont été proposées par l’administration. Plus de 1800 collègues les ont utilisées et même si d’après l’administration, le temps de traitement des données reçues s’avère important, les retours de la profession sont assez positifs car cela a permis de clarifier les parcours de chacun-e. En revanche, concernant les 300 collègues qui n’ont pas utilisé cette enquête, ils ont été inscrit-es d’office sur les formations pour lesquelles des places restaient vacantes. Malheureusement, cela a impacté plus particulièrement certaines formations rendant celles-ci plus difficiles à animer pour les formateurs-trices.

Formation sur le temps de classe

Un certain nombre de formations sur temps de travail étaient prévues cette année à destination de publics désignés : direction, T1, T2, CP CE1 dédoublés, école inclusive… En raison de la situation sanitaire elles n’ont pu être réalisées. Un certain nombre d’entre elles étant statutaires, le SNUipp-FSU 86 a demandé que celles-ci soient toutes reprogrammées sur temps de travail pour 2020-2021 – et que cela soit étendu aux formations non statutaires.
Le SNUipp-FSU a également demandé à ce que l’organisation de stages à l’offre sur temps de travail soit ouvert à toute la profession et non uniquement à des publics désignés.

Formation du 29 août hors du temps enseignant.

L’IENA a dressé un bilan très positif de cette journée de formation intégralement dédiée aux mathématiques, indiquant la satisfaction des collègues de recevoir une formation “pratico-pratique” hors du temps de travail à un autre moment qu’en soirée après la classe ou le mercredi après-midi. Une DEA est intervenue pour apporter un peu de nuance à ces propos car ainsi placée dans le calendrier scolaire, cette journée de formation a généré des problèmes d’organisation au sein des écoles qui n’ont pu, comme il est généralement fait, organiser 2 journées de pré-rentrée.
La FSU/CGT Educ’Action a également convenu de la satisfaction des collègues à bénéficier de ce dispositif de formation à un autre moment qu’après la classe, mais a rappelé la demande de la profession à se voir proposer ce type de journée de formation sur le temps de classe avec remplacement, hors des périodes de vacances scolaires ou sur des temps dédiés. La FSU/CGT Educ’Action revendique le rétablissement de la Formation Continue sur temps de travail (et la création des postes de remplaçant-es ad hoc) et le retour à l’organisation du rythme scolaire avec des mercredis libérés qui existait auparavant dans le département et qui permettait de caler des temps de formation comme de réunion. Sur ce dernier point, l’IENA a indiqué que cela relevait du périmètre de décision du Conseil d’école et que les collègues pouvaient se saisir de cette instance pour en faire la demande.

Ainsi, la FSU/CGT Educ’Action invite toutes les équipes qui le souhaitent à proposer au 1er conseil d’école de 2020-2021, la modification de leurs horaires permettant le retour au mercredi libéré.

Plan mathématiques avec les CPC NMS (Numérique Maths Sciences)

La mise en oeuvre du plan mathématiques et de son dispositif de formation en constellation était une nouveauté 2019-2020. Selon l’IEN en charge de ce dossier, les retours des formé-es sont très bons, notamment parce que la formation répondait au plus près de leurs besoins. Pour la FSU/CGT Educ’Action, bien que très favorable à ce type de dispositif, il est à déplorer la surcharge de travail pour les formateurs-trices qui, pour proposer un accompagnement et une formation quasi individualisés, doivent multiplier les visites, les ajoutant à une fiche de poste déjà bien trop garnie. L’IENA a indiqué que le rôle premier du formateur est d’être en classe pour accompagner les collègues et qu’il va donc falloir alléger certaines tâches. La FSU/CGT Educ’Action est effectivement en accord avec les propos de l’IENA, les CPC, CPD, PEMF ont choisi ces missions avec comme objectif premier de faire de la formation. Aussi, un réel allègement des missions demandées en plus de l’accompagnement des collègues doit être pensé : aide à la gestion de la circonscription, assistance de prévention, etc. 

 

Plus largement, la FSU/CGT Educ’Action a porté lors de ce bilan les remontées des collègues suivantes :  

  • la nécessité de faire circuler un questionnaire sur les besoins et attentes de formation des collègues. Bien que cela ait lieu lors des entretiens de carrière, il serait pertinent de permettre à chaque enseignant-e du département, quel que soit le moment où il en est dans sa carrière, de faire remonter ses besoins et envies en formation afin de les intégrer dans le plan départemental ; 
  • le souhait de voir intervenir des chercheurs dans les formations proposées, ainsi que de développer un lien plus important avec l’INSPE et l’université ;
  • la nécessité de ne pas organiser de formation en première période au regard du nombre important de réunions à ce moment-là de l’année ;
  • la nécessité de donner à l’ensemble de la profession un document réunissant tous les codes des formations, avec les dates et les lieux pour chacune d’elles ;
  • le refus de voir imposer une formation aux collègues à temps partiel sur le jour de leur temps partiel, d’autant plus lorsqu’ils sont prévenus moins de 15 jours avant la date.

 


Plan de formation 2020/2021

Un plan bisannuel, volume 2 !

Comme présenté l’an passé, les formations des années 2019-2020 et 2020-2021 forment un plan bisannuel principalement axé sur… les mathématiques et le français !
Si vous avez choisi français l’an passé, vous serez en mathématiques à cette rentrée et vice-versa.
Comme depuis 2 ans, la première formation sera une plénière de 2h organisée dans chaque circo avec 1h d’approfondissement dans les écoles.
Il y aura ensuite un parcours M@gistère avec un temps en présentiel de 3 x 2h le soir après la classe ou le mercredi après-midi. Exit les 3 x 1h d’appropriation par les équipes, l’administration les reprend pour augmenter le temps de formation à l’offre. Ainsi, chacun-e aura 2x3h d’animations pédagogiques à l’offre. L’Inspection a indiqué dans les animations à l’offre que l’on retrouverait : Sciences (ateliers du CRED), Plan bibliothèque, Ecole et cinéma, Formation maternelle, Journée AGEEM, Journée ICEM, ASH, CASNAV, RespirEcole, Projet LVE, OCCE, Canopé, CLEMI, La Web Radio, Savoir Nager, Projet opéra, Parcours éducatif de santé, Offre ASH, Formation sur la voix MGEN.

 Récapitulatif 18h : Plénière de 2h + 1h appropriation   ->  3h M@gistère +  3 x (2h présentiel)  -> 2 x 3h anim péda au choix

La FSU/CGT Educ’Action a déploré que l’administration ait fait le choix de reprendre les 3 X 1h de réappropriation pour ajouter 3h d’animation pédagogique. En effet, cela va mécaniquement augmenter la surcharge de travail des participant-es comme des formateurs-trices. Bien que la profession soit favorable à pouvoir avoir plus de formation à l’offre, il aurait été plus judicieux de substituer celle-ci aux 3h de plénières qui, selon les retours que nous avons, ne font vraiment pas l’unanimité. Aussi, puisqu’aucune évaluation de satisfaction n’a été réalisée sur les plénières, la FSU/CGT Educ’Action demande qu’une enquête puisse être réalisée l’an prochain à l’issue des plénières afin d’avoir des éléments de bilan objectif.

 

Plan mathématiques et Plan Français 

A l’instar du plan mathématique cette année, le plan français fonctionnera sur le même modèle avec la fameuse formation dite “en constellation”. Deux groupes de 10 stagiaires par circonscription seront constitués pour l’année. 

Récapitulatif 18h : 18h plan mathématiques ou français : 3h un mercredi hors temps scolaire + 4 x 2h en constellation + 3h de débriefing des observations + 4h d’appropriation des ressources et outils + 3 visites du Conseiller péda ou du PEMF associé.

Suite à cette première année du plan mathématiques, la FSU/CGT Educ’Action a porté une nouvelle fois l’épuisement des formateurs-trices qui, au regard du plan de formation, craignent pour l’année à venir. Les plans mathématiques et français prévoient 3 visites en classe par stagiaire ce qui fait un total de 30 visites par constellation, lesquelles s’ajoutent aux accompagnements de PES et des nombreux T1 et T2, les animations pédagogiques à l’offre, les M@gistères, et tout le travail de circonscription. Face à ces inquiétudes, l’IENA convient que le temps d’accompagnement des collègues est fondamental dans la mission de formateur-trice, qu’il faudra prioriser les interventions car le temps n’est pas extensible.

Aussi, la FSU/CGT Educ’Action demande à ce qu’un groupe de travail sur le temps de travail des formateurs-trices (CPC, CPD, PEMF) soit créé avec des représentant-es de l’administration, des formateurs et les Organisations Syndicales représentatives. Celui-ci ferait le point sur la définition de leur charge de travail, sur la priorisation des activités, et sur l’allégement de certaines de leurs missions.

L’IENA s’engage à faire remonter cette demande au DASEN. 

 

Directeurs-trices  

Ils-elles seront toujours dispensé-es de M@gistère l’année prochaine mais pas de la plénière qui leur fournira un apport théorique.
En outre, ils bénéficieront d’un module de 3h de formation AFPS ou de formation en lien avec la maternelle ou d’actualisation des connaissances juridiques un mercredi après-midi et d’un module spécial de 3h pour les directeurs en lien avec l’animation d’équipe et les contenus thématiques de Magistère ou projet à l’offre.

Le SNUipp-FSU a une nouvelle fois contesté l’obligation du mercredi après-midi et a demandé la confirmation que l’allégement de 9h d’animations pédagogiques était bien sans contrepartie. L’IENA a bien confirmé que ces 9h étaient bien libérées au regard de la charge de travail de direction et non contre la participation aux réunions de directeurs-trices de circonscription.

Récapitulatif 9h : Plénière de 2h + 1h appropriation  -> 1 mercredi après-midi avec 3 h Formation aux gestes qui sauvent (15 enseignant-es par formateur) ou  3h pour les directeurs-trices d’écoles primaires (Module de formation en lien avec la maternelle) ou 3 h actualisation des connaissances juridiques -> 3h Module spécial pour les directeurs en lien avec l’animation d’équipe et les contenus thématiques de Magistère ou projet à l’offre.

 

Titulaires remplaçant-es

Comme l’an passé, ils-elles auront droit à 3 x 2h de présentiel sur la mission de remplaçant-e. Le retour des collègues remplaçant-es est globalement positif même si certaines formations spécifiques n’étaient pas ou peu en adéquation avec leurs attentes. Le SNUipp-FSU a demandé qu’une distinction soit faite entre la formation proposée aux Zil et celle proposée aux brigades, car les besoins ne sont pas les mêmes ; que plus de liberté de choix soit accordée aux remplaçant-es dans le choix de leurs animations pédas et ainsi leur permettre de suivre, s’ils/elles le souhaitent, des formations avec l’équipe où ils effectuent des remplacements ; que des remplaçant-es soient associé-es dans la réflexion sur les besoins de formation.

Récapitulatif 18h : Plénière de 2h + 1h appropriation   ->  3h M@gistère +  3 x 2h en lien avec mission remplacement  -> 2 x 3h anim péda au choix

 

Plan ENIR (Écoles Numériques Innovantes et Ruralité)

Sur les 18h d’animations pédagogiques, les enseignant-es concerné-es n’auront plus que 3h de formation spécifique en lien avec le nouvel équipement numérique contre 4h30 l’an passé. Pour la délégation FSU/CGT Educ’Action, ce temps est largement insuffisant pour permettre une véritable appropriation d’un nouvel outil et ses usages et la diminution du temps alloué à cette formation n’est pas un bon signal envoyé

 Récapitulatif 18h : Plénière de 2h + 1h appropriation ->  3h M@gistère + 3 x 2h présentiel -> 3h Formation spécifique en lien avec le nouvel équipement numérique -> 3h anim péda au choix

 

MAT (Maître-sse d’Accueil Temporaire)

Les MAT auront pour la seconde année un temps d’échange spécifique en lien avec l’INSPE un mercredi après-midi. Bien que très favorable à la formation des MAT au regard du rôle important qu’ils-elles jouent dans la formation initiale des enseignant-es, le SNUipp-FSU a contesté la mise en place de cette formation le mercredi après-midi. Celle-ci doit s’inscrire dans le cadre de la formation continue, sur temps de travail avec remplacement. La FSU/CGT Educ’ Action a également demandé à ce que la formation des MAT voit son contenu évoluer afin de s’adapter à l’expérience du public et prévoit l’intervention de formateurs universitaires INSPE.   

Récapitulatif 18h : Plénière de 2h + 1h appropriation   ->  3h M@gistère +  3 x 2h présentiel  -> 3h formation spécifique en lien avec l’INSPE un mercredi après-midi -> 3h anim péda au choix

 

Formation REP+

Tout-e collègue en REP+ a droit à 18 demi-journées de temps de classe remplacées sur l’année pour se consacrer au travail en équipe, nécessaire à l’organisation de la prise en charge des besoins particuliers des élèves qui y sont scolarisé-es, aux actions correspondantes ainsi qu’aux relations avec les parents d’élèves. Pour rappel, ce temps est proportionnel à l’exercice en REP+ et les remplaçant-es y ont droit aussi.
L’an passé, l’organisation prévue était de 5 demi-journées sur temps de classe (en novembre, en décembre, en janvier, en février, en mars) et 13 demi-journées hors temps de classe, dont 5 mercredis après-midis donnant lieu à 6 journées ½ de compensation. La FSU/CGT Educ’Action s’y était opposée et avait revendiqué que l’ensemble des 18 demi-journées aient lieu sur temps de classe comme c’était le cas en 2018-2019. Le SNUipp-FSU s’inquiète de la situation de surcharge hebdomadaire (temps classe + hors classe) que cela va générer pour les collègues en REP+ et les formateurs-trices.
Lors du conseil de formation, l’IENA a indiqué que tout n’était pas encore calé et que l’IEN de circonscription travaillait avec le CAREP sur l’organisation de ce temps. Il semblerait que l’administration se dirige une nouvelle fois vers une organisation hybride de ces 18 demi-journées avec une partie sur temps de travail et une partie hors temps de travail avec récupération en compensation. Pour cela, 4 compléments de services seraient prévus pour le remplacement sur temps de travail et 4 brigades pour permettre la récupération des demi-journées de compensation. La FSU/CGT Educ’Action a rappelé le souhait des collègues de voir l’ensemble de ces 18 demi-journées réalisées sur temps de travail avec remplacement.

 

Formation T1

Suite à l’épidémie COVID 19, la formation initiale des PES a été amputée, ce qui entraîne une dette de formation reconnue par le DASEN. Afin de la résorber, l’IENA annonce un “accompagnement spécifique” avec des visites de CPC plus tôt dans l’année et plus fréquentes (contre 3 les autres années). De plus, des temps avec les IEN et CPC pourront être organisés si besoin.
Pour la FSU/CGT Educ’Action, l’accompagnement proposé ne remplacera jamais les cours qui n’ont pas été suivis en 2019-2020 et il faudrait un réel aménagement du temps des T1 avec 20% du temps de travail dédié à la formation leur permettant de suivre des enseignements adaptés à leurs besoins sans pression de la validation du master et de la titularisation. Les élu-es FSU de l’INSPE en ont fait la demande dans les instances depuis le mois de mars, il leur est répondu à chaque fois que cela devrait être discuté avec l’inspection…
L’IENA indique qu’un travail devrait avoir lieu en juillet mais qu’à ce jour rien ne se dessine. Pour la FSU/CGT Educ’Action, cela est bien trop tard !


Formation initiale : PES

Bilan 2019-2020

Lors de ce conseil de formation, l’INSPE était représenté mais n’a à aucun moment pris la parole. Seule la FSU/CGT Educ’Action a relayé la parole des formateurs-trices exerçant dans le supérieur et formulé des propositions pour une amélioration de la formation des enseignant-es. 

Eléments de bilan portés par la FSU/CGT Educ’Action

  • Sur les conditions de travail des PES : on déplore que, contrairement aux autres années, le choix des berceaux de stage se soit fait sans les Organisations Syndicales. Tous les berceaux de stage ne se “valent pas”, il y a des contextes plus difficiles que d’autres, qui peuvent mettre les stagiaires en difficulté. Les conditions cette année ont été particulièrement difficiles (pression sur la continuité pédagogique sans outils) et les formateurs soulignent la nécessité de préserver les temps de formation des stagiaires : ils ne sont qu’à mi-temps en responsabilité et la tendance à leur demander du temps plein en fin d’année est problématique.
  • Sur la formation : cette année a été très perturbée pour les stagiaires et incomplète du point de vue de la formation, malgré toute la bonne volonté des étudiants et formateurs. Les formateurs ont exprimé à plusieurs reprises leur demande qu’un dispositif de formation soit proposé l’an prochain pour les T1 (accompagnement, temps de regroupement, apports nécessaires…) sur temps de travail.
  • Sur les équipes plurielles :  les formateurs constatent les difficultés liées à la surcharge de travail pour les collègues PEMF. Les PEMF déchargés à mi-temps ne sont pas réellement à mi-temps à l’INSPE. Travailler en équipe demande du temps de concertation et une certaine stabilité, si on ne veut pas que le travail en équipe se réduise à une juxtaposition d’interventions non articulées. Dans le même esprit, les formateurs réitèrent la proposition que les PEMF qui le souhaitent puissent intégrer des projets de recherches collaboratives menées avec les enseignants chercheurs de l’INSPE – et que cette participation soit reconnue dans les services des PEMF (comme cela était le cas il y a quelques années).

Réforme de la formation

Quid de la “réforme” de la formation des enseignants ?

La formation des enseignants est une formation universitaire et professionnelle, assurée par un master, dont les maquettes relèvent du champ universitaire. Le travail avec le futur employeur des étudiants ne doit pas minorer la dimension universitaire de la formation. Or, pour le moment, il y a encore beaucoup d’inconnues et de difficultés qui apparaissent : il y a un vrai besoin de concertation entre l’ensemble des acteurs concernés, dans le respect de l’expertise et du périmètre de responsabilité de chacun-e. Les questions de faisabilité sont importantes, et prennent une grande place dans les discussions – mais elles ne peuvent pas masquer les questions de fond. 

La FSU/CGT Educ’Action soutient une démarche de réflexion permettant le travail commun des différents acteurs de la formation. Mais il est important que les périmètres et les expertises de chacun-e soient respectés, ainsi que les instances (Commission pédagogique, Conseil d’institut, CFVU, CA, DGESIP). Dans ce contexte, les déclarations de l’administration laissant entendre que le rectorat va élaborer les maquettes sont problématiques : les maquettes sont des objets universitaires, la contribution du futur employeur est utile mais ne saurait priver de parole les premiers acteurs et leurs représentant-es. C’est à l’université, dans le cadre des équipes de formation, de construire les maquettes.

Que voulons-nous pour améliorer la formation des enseignants ? 

30% des heures de formation doivent être assurées par des collègues en temps partagés (arrêté Master MEEF) : concrètement, l’inspection en a-t-elle les moyens ? Au-delà de cette question de faisabilité, la FSU/CGT Educ’Action souhaite que la légitimité des formateurs universitaires soit reconnue et que la composition des équipes plurielles ne se réduisent pas à un jeu sordide de chaises musicales dans lequel, parce qu’on est enseignant en charge de classe, on serait par définition formateur d’enseignants. Ce sont des métiers un peu différents. Pour nous, le fonctionnement des équipes plurielles doit respecter l’expertise de chacun-e et ne pas menacer les statuts ou les services.
Cela passe par exemple par : 

  • de la formation de formateurs, 
  • la possibilité (reconnue dans les services) de co-intervention, 
  • l’intégration (reconnue dans les services) d’enseignants en responsabilité de classe dans des recherches collaboratives…

quels berceaux pour des stages tiers temps ? quelle organisation pour que ces stages remplissent leur rôle formateur ? Mettre en responsabilité de classe seuls  des étudiants ne va pas de soi… Pour nous, par exemple

  • temps d’observation, de pratique accompagnée et de tuilage doit être intégré dans le volume de l’alternance
  • le moment du concours doit être sanctuarisé
  • il faut éviter un turn over d’enseignants trop important pour les élèves

quelle formation après le concours et le master ? elle est prévue dans l’arrêté master mais pas précisée en termes de volume, contenus, modalités… Pour nous, cette formation doit être d’un volume suffisant, sur temps de classe ; il faut une visibilité sur cette formation pour la conception des futures maquettes (il faudrait aussi avoir les contenus des futurs concours !)

Sur ces trois points, fondamentaux, on n’a pas ou peu de certitudes… mettre en place la réforme à la rentrée 2021 est pour nous impossible (d’autant que les réunions de l’agenda social consacrées à la FDE n’ont pas pu se tenir comme prévu, ainsi que le comité de suivi des INSPE…). 

La FSU/CGT Educ’Action a demandé la mise en place d’un groupe de suivi de la mise en place de la réforme au niveau académique réunissant représentant-es de l’INSPE et de l’université, administration et organisations syndicales (représentativité en comité technique) – ceci afin de réunir 1er degré, 2d degré et enseignement supérieur pour croiser les expertises et faire remonter les questions du terrain.

Face aux éléments de bilan comme de perspective présentés par la FSU/CGT Educ’Action, l’administration n’a apporté aucun élément concret de réponse sauf à convenir de l’importance de la question. Une fois encore, la formation initiale des enseignant-es échappe à un bilan et à une réflexion entre l’administration, l’INSPE et les organisations syndicales.

Pour la FSU/CGT Educ’Action : 

Muriel Chaignon, Muriel Coret, Dorita Pérez, Gilles Tabourdeau et Stéphanie Volteau