Compte rendu d’audience du SNUipp-FSU 86 auprès de Mme Paumier, Adjointe aux écoles publiques de la Municipalité de Poitiers.
Le SNUipp-FSU 86 a été reçu par l’adjointe aux écoles publiques de la Mairie de Poitiers le mercredi 2 septembre après-midi pendant 2 heures. La délégation était composée de Frédérique Delage (directrice de Poitiers Montmidi maternelle, élue CTSD), Julien Massé (ZIL Poitiers Sud, élu CTSD) et Gilles Tabourdeau (secrétaire départemental et élu CTSD).
Ce qui a été dit
Les échanges ont été positifs, Madame Paumier s’est présentée comme étant “dans une position humble d’écoute” et nous a indiqué qu’elle n’aurait probablement pas les réponses à nos demandes ce jour mais qu’elle nous les apporterait prochainement par mail.
Lors de ce rendez-vous, nous avons d’abord rappelé les éléments positifs très appréciés de la profession que sont les budgets importants alloués aux écoles et l’ouverture culturelle importante (médiathèques, Beauvoir, Musée…). Nous avons également porté les éléments suivants remontés par les collègues exerçant à Poitiers :
- La problématique de la sectorisation de Poitiers qui voit des quartiers “exploser” en effectifs et qui rend difficile la prévision des effectifs pour la carte scolaire.
- Le besoin d’un dialogue plus cordial et à dimension humaine entre les équipes et la municipalité.
- La demande que la municipalité assure les inscriptions via ONDE et plus généralement que certaines tâches n’incombent plus aux directeur-trices (PAI périsco, PPMS périsco, orga périsco….).
- La mise en place d’un temps de rencontre entre agents périscolaires et enseignant-es.
- L’élargissement des activités municipalisées aux écoles maternelles.
- Les jours de carence pour le remplacement des ATSEMs.
- Le recrutement d’aides à la direction municipalisées.
- Le paiement du temps effectif réalisé par les agents périscolaires (manque 5 min par jour actuellement qui ne sont pas rémunérées).
- Le financement des écoles privées et son évolution suite à la loi Blanquer.
A cette dernière question, l’élue a apporté quelques précisions en indiquant que jusqu’à présent le diocèse touchait de la municipalité 600€/élève élémentaire (forfait obligatoire) et 23€/élève de maternelle et que suite à la loi Blanquer, la municipalité se dirigerait probablement vers un forfait obligatoire de 600€/élève pour maternelle et élémentaire. Pour le SNUipp-FSU, l’argent public ne doit pas servir à financer l’enseignement privé. Le SNUipp-FSU a dénoncé et continue de dénoncer cette conséquence de la Loi Blanquer (financement des écoles privées dès 3 ans). Nous serons vigilant-es, à Poitiers comme dans tout le département, à ce que cela n’entraîne pas une baisse des budgets municipaux alloués à l’école publique.
Lors de ce rendez-vous, Madame Paumier a également indiqué que la municipalité était très attendue sur le dossier de la fusion des écoles Pagnol et Pérochon et qu’ils n’avaient pas d’avis arrêté pour le moment, car beaucoup de cadres du service éducation de la mairie porteurs du projet étaient partis.
De même, elle a posé la question de la formation des représentant-es municipaux-ales et de parents d’élèves au conseil d’école et réfléchit à la mise en place d’un temps spécifique permettant de donner à ces acteurs les outils pour savoir comment représenter lors de cette instance.
Réponses reçues par mail
Le 14 septembre 2020, nous avons reçu par mail les éléments de réponses suivants :
– ONDE : Les difficultés des directeur-trices sont entendues mais du côté des services, le logiciel CIRIL gère aussi d’autres modules qui ne sont pas dans ONDE (enfance, extrascolaire, RH, gestion du périscolaire…) ce qui explique les raisons du “non-changement” pour le moment. Maintenant, cela ne veut pas dire non plus que c’est figé et l’adjointe a expliqué cette demande aux services. Il reste à voir comment trouver une solution (possibilité d’importer ces modules dans ONDE ou autre…)
Pour le SNUipp-FSU 86, le travail d’inscription relève des compétences de la mairie, engage sa responsabilité (vérification des vaccins par exemple) et représente un lourd travail de saisie. Il est donc urgent que la municipalité reprenne cette tâche et que les directeur-trices assurent l’admission des élèves comme cela est prévu légalement.
– PAI périscolaire : concernant la pause méridienne, c’est bien à la restauration scolaire de les gérer et non aux directeur-trices.
– PPMS périscolaire : Concernant la formation des agents périscolaires au PPMS, la demande est entendue : ils et elles vont être formé-es petit à petit et des entraînements seront introduits sur ces temps périscolaires.
Cette évolution de fonctionnement municipal concernant le périscolaire (PAI, PPMS) est une bonne chose. Il était nécessaire que tout ces aspects santé et sécurité ne repose pas sur les seules épaules des directeur-trices. Pour le SNUipp-FSU 86, il est important que chaque acteur-trice de la communauté éducative agisse à son niveau, ce qui n’exclue bien évidemment pas le travail collectif et la concertation.
– Rencontre périsco/enseignant-es : La demande de rencontre des responsables et animateur-trices du périscolaire avec les équipes enseignant-es a été remontée aux responsables de secteurs. Selon ces dernier-es, ces rencontres sont généralement faites, mais cela dépend effectivement des habitudes de terrain. Aussi, cette pratique doit elle être systématisée ? La mairie est d’accord pour en reparler.
Pour le SNUipp-FSU 86, il est nécessaire que du temps de réunion soit prévu entre les différents acteurs du temps de l’enfant. Pour le SNUipp-FSU 86, cela ne peut pas être du temps en plus pour les équipes, mais du temps dégagé. Ce temps ne doit être bénévole pour personne. Le SNUipp-FSU rappelle sa revendication de baisse du temps de travail, à 18h + 3h. Celle-ci est une nécessité et doit passer par la déconnexion du temps enseignant-es de celui de l’élèves, par la création de postes et d’un dispositif de maîtres supplémentaires pouvant s’inspirer de l’expérience d’allègement de service en REP+.
– Aide à la direction : L’aide aux directions dépend de l’Education Nationale, ce n’est pas, pour la municipalité, une de ses prérogatives.
Pour le SNUipp-FSU, il incombe effectivement à l’Etat de fournir aux écoles les moyens de fonctionner pour éviter de renvoyer la responsabilité et les choix des missions au bon vouloir et aux moyens des collectivités locales, accentuant le glissement des responsabilités entre l’Éducation nationale qui accentuent les inégalités fortes entre les territoires. Malheureusement, la loi Rilhac qui a été adoptée cet été indique : ” « La commune… peut mettre à sa disposition une aide de conciergerie ou administrative ». Le SNUipp-FSU va continuer à demander la modification de cet article en revendiquant un emploi statutaire et pérenne d’aide à la direction et au fonctionnement de l’école, dans chaque école, pour conforter le-la directeur-trice comme enseignant-e et animateur-trice de l’équipe. Pour le SNUipp-FSU, cet emploi à temps complet doit être occupé par des agent-es formé-es en amont de la prise de poste. En attendant, la mairie a donc un levier à actionner, et au regard de la souffrance des directeur-trices, le SNUipp-FSU 86 demande qu’à Poitiers des mesures soient prises en ce sens, par exemple en permettant d’élargir le temps de travail d’agent-es précaires intervenant aussi sur le temps périscolaire.
– Temps de travail des agents périscolaires : les services travaillent à régler le problème des 5 minutes quotidiennes non rémunérées réalisées par le personnel périscolaire. Un avenant général sera rédigé et cela sera réglé sur leur paye d’octobre.
– Jours de carence ATSEMs : Les ATSEMs en REP et en Quartiers Politique de la Ville sont remplacés immédiatement, en revanche pour les autres écoles les 3 jours de carence sont maintenus. Cela serait lié à des difficultés de vivier mais pas seulement…
Pour le SNUipp-FSU 86 quel que soit le milieu d’exercice en maternelle, celui-ci nécessite le remplacement d’un-e ASTEM absent-e dès le premier jour. Il est donc nécessaire que la municipalité de Poitiers face évoluer ce fonctionnement s’engage à assurer le remplacement de tout-tes les ATSEMs dès connaissance de l’absence et quelque soit le motif (maladie, formation…).
– Médiation par les pairs : la proposition de médiations par les pairs pour les gestions de conflits expérimentée à Micromégas a été bien reçue par la directrice des services et pourra être étendue à d’autres écoles (mais peut-être pas tout de suite).