Vous trouverez ci-dessous le courrier adressé ce jour à Monsieur le Premier ministre sur les rythmes scolaires avec en pièce jointe un descriptif de quelques situations concrètes que la réforme génererait dans la vie des enseignants.
Monsieur le Premier ministre,
Le ministre de l’Éducation nationale a engagé des discussions afin de réviser les rythmes scolaires à l’école primaire. Ce devait être une réforme ambitieuse. Le ministre annonçait « de vraies évolutions, et pas seulement des petits aménagements à la marge, si l’on veut rendre service aux élèves ». L’engagement était clair : « la journée de classe
sera allégée et mieux articulée avec les temps péri-éducatifs ». Qu’en sera t-il réellement ? A ce jour, nous n’avons aucune garantie que cette
réforme des rythmes réponde aux objectifs affichés : alléger la journée scolaire à 5 heures, mettre en oeuvre des activités culturelles, artistiques et sportives de qualité pour tous les enfants, garantir l’égalité de cette offre éducative sur tout le territoire, assurer la gratuité de ces activités à toutes les familles.
Le chantier est d’importance. Il ne faudrait pas que les enfants soient finalement les perdants de la réforme. Ce serait un terrible gâchis, d’autant qu’un certain nombre de mesures annoncées pour l’école primaire vont dans le bon sens pour nous qui souhaitons fermement que l’école se transforme. Plus de maîtres que de classes, revitalisation de
l’école maternelle, retour de la formation professionnelle, révision des programmes ou des dispositifs d’évaluation des élèves en constituent des leviers majeurs. Une réforme des rythmes précipitée et peu financée risque de fragiliser les évolutions annoncées. A elle seule, la révision des rythmes scolaires n’est pas la recette magique pour améliorer les résultats de l’école qui sont marqués par une corrélation insoutenable entre échec scolaire et origine sociale. Pour réussir, les élèves ont besoin
d’apprendre et de grandir dans de bonnes conditions matérielles et pédagogiques avec des enseignants formés, confiants et reconnus.
Vous trouverez ci-joint un descriptif de quelques situations concrètes que cette réforme générerait sur la vie quotidienne des élèves et des enseignants. Elles doivent être regardées et traitées avec sérieux. Il s’agit de l’avenir de l’école. Nous vous demandons, Monsieur le premier Ministre de vous engager fermement pour que cette réforme soit une réussite pour l’école primaire, que le Président de la République a érigée en priorité de la Nation. Elle ne peut pas être réussie dans les communes qui en auront les moyens et en échec pour les autres. Si le pays considère cette réforme comme incontournable, il faut y consacrer l’intelligence et les moyens nécessaires.
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Premier ministre, l’expression de ma haute considération.
Sébastien SIHR,
Secrétaire général du SNUipp-FSU