Les organisations syndicales CGT, CFDT, UNSA, FSU, Solidaires, CFE-CGC et FA-FP appellent les agent·es de la Fonction publique à une journée d’action, de rassemblements, de manifestations et de grève sur l’ensemble du territoire le 5 décembre 2024.

J’indique la participation de mon école à la journée de grève du 5 décembre sur  https://mobilisation.snuipp.fr/86/greve-5-decembre-2024

Raisons de l’appel

Gel des salaires, 3155 suppressions de postes, jours de carence, mépris et prof-bashing… les raisons de la colère sont multiples pour les personnels. La FSU-SNUipp appelle à se mettre massivement en grève et à construire les suites de la mobilisation afin d’exiger un autre budget.

3 155 suppressions de postes

Le projet de budget 2025 fait le choix de l’austérité brutale. Alors que l’École est déjà à l’os, cette annonce, qui sonne comme un véritable sabordage de l’école publique, va se traduire dans les départements par des mesures de cartes scolaires terribles dès le mois de janvier. L’année dernière les 650 suppressions de postes avaient entraîné 1 700 fermetures de classes selon le ministère. Combien de classes seront fermées à la rentrée 2025 avec 3 155 suppressions ?

Alors que les effectifs d’élèves baissent et que l’école est en grande souffrance, le gouvernement fait le choix politique de ne pas améliorer le taux d’encadrement. Un choix assumé qui aboutira à une nouvelle détérioration des conditions de travail des personnels et d’apprentissage des élèves. Une provocation de plus pour une école censée être “la priorité” du Président.

Des salaires gelés

Le budget 2025 prévoit de nouveau le gel du point d’indice des fonctionnaires, alors que leur pouvoir d’achat a baissé de plus de 18% depuis 2010. Dans un contexte d’inflation constante, le gouvernement préfère ne pas soutenir celles et ceux qui permettent d’assurer le fonctionnement des services publics.
Un choix inacceptable quand on sait que 1% d’augmentation du point d’indice (2 milliards d’euros) ne représente que 2% des aides publiques versées aux entreprises dont certaines licencient massivement sans rien rembourser.

 

Jours de carence et baisse d’indemnisation : la double peine

Cette mesure annoncée par le ministre de la Fonction publique Guillaume Kasbarian se fonde sur un prétendu absentéisme des fonctionnaires. Un mensonge servant à justifier des économies sur le dos des personnels.
En effet, ces 3 jours de carence associés à la baisse de prise en charge de la rémunération à 90% durant un congé de maladie coûteront en moyenne 270€ à un PE et 147€ à une AESH pour 5 jours d’arrêt.
Ce que le ministre propose n’est ni plus ni moins qu’une double peine : en plus d’être malade, les personnels verront leurs fiches de paie amputées de façon importante.
Une mesure qui renforcerait les inégalités en s’attaquant aux plus fragiles.
En outre, elle renforcerait également les inégalités femmes/hommes du fait de la forte féminisation d’une profession confrontée aux microbes et aux virus au quotidien mais aussi à des motifs d’arrêts spécifiquement féminins.

Prof-bashing et mépris insupportable

“C’est 24 heures par semaine, six mois de l’année. Entre les vacances et les week-ends… Alors, je sais bien, il faut préparer les cours. Maternelle, grande section…  »  voilà le discours public de Nicolas Sarkozy, ancien président de la république, il y a quelques semaines.

Cet ex-président ment sciemment : la DEEP évalue le temps de travail enseignant à 43H/semaine en moyenne.

Pourtant, cette attaque mensongère, dont le seul but est de discréditer les personnels des écoles, n’a suscité qu’un simple étonnement de la part de notre ministre, 72H après les déclarations de Nicolas Sarkozy et suite au questionnement d’un journaliste.
Le peu, pour ne pas dire l’absence, de réaction forte du ministère en dit long sur le soutien de notre hiérarchie face à un «prof-bashing» aussi mensonger qu’inacceptable.

Face à tout ça, la colère des personnels est légitime ! Le choix de l’austérité budgétaire va à l’encontre des intérêts de l’école, des personnels ainsi que des élèves, et plus généralement de tous les services publics.
La FSU-SNUipp avec les principales organisations syndicales de l’Education nationale et de la Fonction publique appellent à la grève le jeudi 5 décembre et d’ores et déjà à prévoir des suites à cette mobilisation pour obtenir un autre budget et gagner sur nos revendications.

Qui peut faire grève ?

L’ensemble des professeur-es des écoles, psyEN et AESH ont le droit de faire grève : les adjoint-es comme les directrices-teurs, les enseignant-es spécialisé-es, les enseignant-es en stage, les titulaires, les non-titulaires, les stagiaires INSPE, les professeur-es des écoles recruté-es sur liste complémentaire, les conseiller-es pédagogiques, les AESH…  Les seuls personnels n’ayant pas le droit de grève sont les chef-fes d’établissement du second degré.

Lorsqu’un préavis de grève a été déposé, toute personne exerçant des fonctions d’enseignement dans une école, doit déclarer au moins 48 heures avant la grève son intention d’y participer. La personne qui participerait à un mouvement de grève sans s’être préalablement déclarée gréviste encourrait une sanction disciplinaire. En revanche, la personne qui aurait fait connaître son intention de participer au mouvement de grève peut librement y renoncer.

Attention, UNIQUEMENT POUR LES PERSONNELS NON CHARGÉ·ES DE CLASSE le jour de la grève (Rased, Conseiller·ères péda, ULIS, directeur-trice en décharge etc), aucune déclaration d’intention de faire grève est nécessaire. Les AESH n’ont pas à faire d’intention de faire grève également.

Courrier aux parents 

Les enseignant-es grévistes informent par écrit les familles, si possible au moins 48 heures avant, qu’il n’y aura pas classe.

Une lettre aux parents pour expliquer les raisons de la grève peut être donnée aux parents, soit en main propre, soit sous pli cacheté.

Modèle à adapter

Madame, Monsieur,

Le jeudi 5 décembre prochain, nous serons en grève pour protester contre le projet de budget qui prévoit 3 155 suppressions de postes dans le primaire, ce qui entraînera la fermeture de dizaines de classes dans notre département .

Alors que le budget consacré aux écoles françaises est inférieur à celui de la moyenne des pays européens, le gouvernement prétexte une baisse du nombre d’élèves pour faire des économies : nous considérons que ce choix n’améliorera pas les conditions d’apprentissage des élèves et les conditions de travail des personnels de l’école.

Cette décision gouvernementale ne va pas permettre de baisser les effectifs par classe qui sont parmi les plus élevés des pays voisins, d’assurer le remplacement des enseignants et enseignantes, de créer des dispositifs ULIS ou des places en établissements spécialisés pour les élèves qui en ont le plus besoin…

Par ailleurs, ce gouvernement fait le choix de montrer du doigt les fonctionnaires, affirmant de façon mensongère que nous serions plus absent·es que les autres salarié·es. C’est surtout un prétexte pour réduire nos droits en envisageant l’instauration de 3 jours de carence (qui dans le privé sont compensés par la majorité des employeurs), et une baisse de rémunération durant un arrêt maladie. Devons-nous exposer la santé de vos enfants en venant travailler malades pour éviter de perdre du salaire ? C’est un alignement entre le public et le privé, avec la suppression des jours de carence pour toutes et tous, que nous voulons gagner.

Pour ces raisons nous serons en grève le 5 décembre et nous vous invitons à venir manifester avec nous à XXX.

Nous comptons sur votre compréhension et votre soutien.

Les/Des enseignant·es de l’école

 

Intention de faire grève

pour le 5 décembre

Courrier à envoyer depuis son adresse mail professionnelle à sa circonscription

Objet : intention de faire grève

Monsieur /Madame l’Inspecteur,

Je vous informe de mon intention de participer au mouvement de grève du 5 décembre à partir de 9h.

Ceci est une déclaration d’intention qui ne présage en rien de ma participation effective à ce mouvement. Conformément à la loi, je vous rappelle que cette lettre « est couverte par le secret professionnel et ne peut être utilisée que pour l’organisation du service d’accueil » (article L133-5).

Nom :

Prénom :

Affectation :

Adresse des circonscriptions

Circonscription Centre Vienne ASH ienp2.ia86@ac-poitiers.fr
Circonscription de Châtellerault iench.ia86@ac-poitiers.fr
Circonscription de Lencloitre ienlencloitre@ac-poitiers.fr
Circonscription de Montmorillon ienmo.ia86@ac-poitiers.fr
Circonscription de Poitiers Est ienp3.ia86@ac-poitiers.fr
Circonscription de Poitiers Nord ienpnord@ac-poitiers.fr
Circonscription de Poitiers Ouest ienp1.ia86@ac-poitiers.fr
Circonscription de Poitiers Sud-Vienne ienp5.ia86@ac-poitiers.fr

Pour rappel, la FSU-SNUipp 86 invite les collègues à envoyer leur intention de grève, même s’ils/elles ne sont pas grévistes, pour montrer leurs préoccupations aux thématiques de cette journée.

 

sur la période

Afin de mettre la pression sur le ministère et de pouvoir avoir la capacité de réagir et de se mobiliser par la grève en fonction de la dynamique des mobilisations et ce sans subir les contraintes de la déclaration 48h avant, la FSU-SNUipp 86 invite tou-tes les enseignant-es et personnels devant élèves à envoyer, dès maintenant, une intention de faire grève pour chaque jour de la période 2 ! En effet, la FSU-SNUipp a déposé un préavis qui court jusqu’au 31 mars 2025 !

Une intention de faire grève n’oblige pas à faire grève et n’entraîne pas de retrait de salaires.
Si  un-e collège souhaite se mettre en grève sur cette période  il/elle n’aura pas de démarches supplémentaire à effectuer.
Courrier type à adapter :

Objet : intention de faire grève

Monsieur /Madame l’Inspecteur,

Je vous informe de mon intention de participer au mouvement de grève du 18 novembre, du 19 novembre, du 20 novembre, du 21 novembre, du 22 novembre, du 25 novembre, du 26 novembre, du 27 novembre, du 28 novembre, du 29 novembre, du 2 décembre, du 3 décembre, du 4 décembre, du 5 décembre, du 6 décembre, du 9 décembre, du 10 décembre, du 11 décembre, du 12 décembre, du 13 décembre, du 16 décembre, du 17 décembre, du 18 décembre, du 19 décembre, du 20 décembre à partir de 9h.

Ceci est une déclaration d’intention qui ne présage en rien de ma participation effective à ce mouvement. Conformément à la loi, je vous rappelle que cette lettre « est couverte par le secret professionnel et ne peut être utilisée que pour l’organisation du service d’accueil » (article L133-5).

Nom :

Prénom :

Affectation :

Programme de la mobilisation

Sur Châtellerault

départ de la manifestation 10h

sur Poitiers

départ de la Manifestation 14h stade de la Madeleine

 

Après la grève, procédure salaire

Pour les retenues de salaire, il appartient à l’Administration de faire la preuve de la participation à la grève. Ainsi les grévistes, quelle que soit leur fonction, ne répondent à aucune enquête, ne s’inscrivent sur aucune liste, ne signent quelque état que ce soit.
Les directeurs et directrices n’ont à accomplir aucune tâche administrative particulière à ce sujet, sinon transmettre les documents de l’Administration aux non-grévistes qui les gèrent eux-mêmes. Ils ne certifient rien.
Pourquoi cette démarche ?
Entre 1934 et 1939, lors des grèves de la Fonction Publique, des listes de grévistes ont été établies et signées par les grévistes eux-mêmes.
Entre 1940 et 1944, sur la base de ces listes, un certain nombre de fonctionnaires ont été inquiétés par les gouvernants et les occupants de l’époque, ce qui a provoqué révocation et déportation.
Dès la fin de la guerre, la vigilance syndicale a donc été renforcée, afin que ces faits ne se reproduisent : les grévistes ne remplissent et ne signent aucun document. Cette consigne demeure.