Note des Inspecteurs Généraux sur les réformes :

Et si on parlait enfin de la qualité du travail des enseignants et des élèves !

Le rapport de synthèse, publié le 24 septembre dernier, juge sévèrement la qualité de la mise en œuvre, dans les classes, des programmes du primaire et celle des usages des évaluations-bilans.

La liste des critiques montre que les réformes du primaire sont vécues difficilement par les enseignants. Ainsi, la mise en œuvre des programmes est jugée « peu conforme » : respect des horaires dans l’emploi du temps, contenus d’enseignement ou supports pédagogiques utilisés. La maternelle semble être la plus en décalage avec l’esprit de ces nouveaux programmes. Les IG signalent que les enseignants « auraient préféré une mise en œuvre plus progressive et une stabilisation des réformes », ils suggèrent un accompagnement des enseignants.

Les évaluations CE1 et CM2 posent encore un certain nombre de questions : la difficulté de certains exercices, le calendrier et le codage binaire sont notés par les IG comme problématiques, venant confirmer ce que le SNUipp dénonce depuis leur mise en place. Selon le rapport, ces évaluations doivent pourtant piloter et contraindre la mise en œuvre des programmes sans savoir d’ailleurs si ces mesures sont efficientes sur la réussite des élèves puisque les rapporteurs sont silencieux sur cet objectif pourtant central.

Au final, ce rapport a le mérite de lever un fantasme : il suffirait de prescrire d’en haut pour que l’ordinaire du travail enseignant se mette en conformité… Il n’en est rien. Ce rapport prouve que les dernières réformes ont fortement brouillé les pistes. Il évoque des enseignants parfois déstabilisés, composant, au quotidien, avec des contraintes fortes comme le manque de temps, de formation, d’équipement ou de crédit.

Le ministère doit tirer tous les enseignement de ce constat. Pour le SNUipp, il faut étayer le métier, développer ses ressources, assurer une réelle formation initiale et continue pour que les enseignants puissent être des professionnels efficaces. Au lieu de chercher à normaliser le travail enseignant en corsetant les pratiques, il est temps de s’interroger sur la qualité du travail enseignant qui conduit à un seul objectif : une meilleure réussite de tous les élèves.

Paris, le 27 septembre 2010