Retour sur la journée nationale du SNUipp-FSU sur le « plus de maîtres que de classes ». Des discussions, des confrontations d’expériences pour parler métier, travail en équipe…enfin de tout ce qui peut permettre de reprendre la main sur le métier

Mercredi 14 novembre, le SNUipp-FSU a organisé une journée nationale de réflexion ouverte aux enseignants des écoles afin de cheminer avec succès « du slogan… à la pratique ». Si sa revendication, quasi originelle, du « plus de maîtres que de classes » a rencontré un écho dans les propositions de la nouvelle loi d’orientation, des dispositifs très divers de postes surnuméraires qui se succédés depuis les années 90, ont souvent eu un caractère précaire, transitoire, voire substitutif dans un contexte de suppressions massives de postes et de disette budgétaire.

Une journée intense

Aujourd’hui ce “slogan” mérite-t-il d’être revisité et éclairé concrètement. Cette journée du 14 novembre a permis aux enseignants des écoles de prendre la parole, de raconter leur travail, d’échanger leurs expériences, de partager leurs interrogation : maîtres surnuméraires en ZEP, en réseau rural, ceux des dispositifs PARE à Marseille, enseignants des classes, maîtres-formateurs, directeurs et directrices, mais aussi responsables syndicaux qui ont suivi ces dossiers…

La recherche n’était pas loin avec Patrick Picard, qui animait cette journée, Frédéric Grimaud sur le travail enseignant et Christelle Combes sur le développement professionnel. Cette journée a été intense et la revendication du SNUipp-FSU a été mise a l’épreuve des expériences passées et présentes.

Rappelons que le « plus de maître que de classe », tel qu’il avait été élaboré collectivement, avait pour objectif de répondre à des préoccupations qui sont loin d’avoir disparu, à savoir interroger la polyvalence du maître seul dans sa classe aussi bien du point de vue des élèves – avoir droit à une formation de qualité dans tous les domaines – que des enseignants – pouvoir varier les situations de classe, améliorer les pratiques,…-.

Cela avait aussi comme objectif de répondre à la réduction des horaires de services en cassant le “un maître/une classe”, sans réduire les heures d’enseignement pour les élèves. Une telle transformation a pris avec le temps encore plus de relief avec l’ajout de disciplines à enseigner, les exigences de personnalisation/individualisation, les besoins de formation et de travail en équipe !

Ce n’est pas une bouteille à la mer

Il n’y a pas de modèle unique : il faut laisser les équipes inventer les solutions à leurs besoins. Si le ministère paraît privilégier les territoires avec des difficultés sociales et scolaires, d’autres territoires ont des besoins, comme en a témoigné un enseignant travaillant en réseau rural d’éducation. Il est nécessaire que ces postes puissent avoir un fonctionnement pérenne, ce qui pose précisément le problème du budget. Pas de confusion des genres non plus : les maîtres surnuméraires ne font pas le même travail que les enseignants spécialisés des RASED.

Et même si du côté du travail enseignant, ça « frotte » dans cet affrontement avec de nouvelles manières de travailler, notamment en équipe, les enseignants ne sont pas en reste, ils ont déjà montré leur capacité à changer leurs pratiques, à condition d’être formés, accompagnés de manière équilibrée, sans injonction. Les enseignants ont trop souffert ces derniers temps de la politique du chiffre.
Aujourd’hui il y a, avec la révision des rythmes, une occasion incontournable de revoir aussi les horaires de service des enseignants pour prendre en compte tout le travail en équipe : 24 heures annuelles, ce n’est pas suffisant, et le volontariat, cela suffit ! Il faut aussi du temps. Ce slogan du « plus de maîtres que de classe » n’est pas une bouteille à la mer. Derrière il y a la formation, l’accompagnement, la recherche, la transformation des pratiques et aussi…les moyens.


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