Dans le cadre de la politique de la ville le gouvernement va revoir la carte des quartiers prioritaires. Ces derniers passeraient de 2 500 à 1 000. La carte de l’éducation prioritaire pourrait être redessinée elle aussi, alors que s’ouvrent des discussions avec la rue de Grenelle.

Le Comité interministériel des villes réuni le mardi 19 février a présenté 27 mesures censées signer « le retour de l’État dans les quartiers » selon le premier ministre. Dire qu’il y a urgence dans les quartiers concernés par la politique de la ville tombe sous le sens. En moyenne le taux de chômage y est de 22,7%, un tiers des habitants vivent sous le seuil de pauvreté, un quart des jeunes y sont en échec scolaire et les inégalités persistent et s’aggravent entre les banlieues et le reste du territoire. Mais pour autant, le ministre délégué à la ville François Lamy a prévenu : la relance de la politique de la ville se fera à moyens constants. Difficile de promettre la lune dans ces conditions. C’est même plutôt un serrage de ceinture qui s’annonce puisque le budget de 500 M€ du ministère de la ville alloué chaque année à 2 500 quartiers défavorisés, ne devrait plus en toucher que 1 000 dès la mise en œuvre du plan. Ce dernier commencera donc par une redéfinition de la carte de la politique de la ville qui devra désigner « les quartiers prioritaires » (1 000 au total donc), dans lesquels seront mises en œuvre les mesures des politiques de la ville.

L’éducation prioritaire dans moins de quartiers ?

Pour ce qui concerne l’éducation, les mesures annoncées constituent pour l’essentiel une reprise de celles contenues dans le projet de loi pour l’école ou dans différentes circulaires déjà annoncées. Sur les 27 mesures de la politique de la ville c’est la 8e qui touche directement à l’école. Elle prévoit la mise en convergence de « l’éducation prioritaire avec la future géographie de la politique de la ville, en tenant compte des établissements scolaires comportant une proportion majoritaire d’élèves issus des quartiers prioritaires ». C’est à l’aune de ce redécoupage « qu’il faudra cibler la répartition des moyens que l’éducation déploie au titre de la Refondation de l’école » (scolarisation des moins de trois ans, plus de maîtres que de classes, affectation d’EVS). Par ailleurs, les villes abritant un quartier prioritaire devront conclure systématiquement un programme de réussite éducative. Enfin, l’État entend « organiser la participation des services académiques à la préparation des contrats de ville et leur signature par les recteurs ».

Ouverture de discussions rue de Grenelle

De son côté, le ministère vient d’ouvrir un chantier de réflexion avec les organisations syndicales sur l’avenir de l’éducation prioritaire. Vendredi dernier, le SNUipp a posé des premières exigences :

- besoin de clarification à propos de dispositifs devenus des “mille-feuilles” illisibles

- nécessité de mieux articuler et coordonner ce qui relève de la politique de la ville et de l’Éducation nationale,

- révision de la cartographie de l’éducation prioritaire avec en son sein des aides d’intensité diverse, révisables de manière pluriannuelle en fonction des besoins et de l’évolution des réussites des élèves,

- maintien d’une labellisation « éducation prioritaire » sur des territoires avec des ciblages à partir des écoles primaires et non des secteurs collèges.

Rien ne sera décidé pour la rentrée 2013. D’autres sujets ( taille des classes, formation et accompagnement des équipes, création de nouveaux métiers aux côtés des enseignants, coordination des actions…) seront aussi à évoquer dans les prochaines séances. Pour le SNUipp, le chantier de l’éducation prioritaire est d’une grande importance. C’est en priorité dans ces écoles que se joue l’amélioration de la réussite des élèves.

Voir :

- les vingt-sept mesures du CIV