Lettre de la FSU à François Hollande sur le dialogue social à l’Éducation Nationale

Monsieur le Président de la République,

Nous tenons, par la présente, à vous alerter sur la manière pour le moins surprenante et de toute évidence inadmissible dont le dialogue social est actuellement mené au ministère de l’Éducation nationale.

Au moment où doivent s’ouvrir des discussions relatives aux mesures catégorielles pour les personnels liées à la refondation de l’école, la FSU a découvert le document ministériel par la presse et sur le site d’organisations syndicales qui en disposaient déjà. Cette méthode est inacceptable.

La FSU, première fédération de l’Éducation nationale, avec une représentativité de plus de 40%, porte l’exigence d’un dialogue social transparent et équitable, respectueux de l’ensemble des organisations qui tiennent leur légitimité du vote des personnels. Ce n’est pas au Ministre de choisir ses partenaires sociaux. C’est une condition même de respect des personnels.

En outre, le Ministre de l’Éducation nationale demande aux organisations syndicales une signature pour entrer en discussion : quelle curieuse méthode que celle qui consiste à exiger des organisations syndicales d’approuver un protocole d’accord avant même d’avoir commencé à discuter et a priori dans un cadre contraint !

Depuis des mois, la FSU a la préoccupation légitime non pas de servir de faire valoir mais de porter les attentes légitimes des personnels en matière de revalorisation des carrières. A ce titre, elle a déjà clairement indiqué
qu’elle est prête à entrer en discussion à partir des sujets présentés par le Ministre. Mais elle ne s’engagera pas a priori sans pouvoir porter aussi ses propositions. C’est ce qu’elle a toujours dit au Ministre.

La FSU reste convaincue qu’aucune évolution de l’Ecole ne peut se faire sans les personnels et encore moins à leur encontre. Mais alors que la refondation de l’Ecole doit s’appuyer sur une volonté et une ambition communes de porter et réaliser les transformations nécessaires à la réussite des élèves, nous sommes au regret de constater que l’expression de la première fédération de l’Éducation nationale ne semble pas compter.

Monsieur le Président, vous avez réhabilité dès votre arrivée le dialogue social. C’est pourquoi, nous vous demandons que soit rétablie une méthode de discussion garantissant un dialogue social serein, efficace et constructif au ministère de l’Éducation nationale.

Je vous prie de croire,…

Paris le 24 avril 2013

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des organisations syndicales de la fonction publique
CFTC-CGC-CGT-FO-FSU-SOLIDAIRES