Le SNUipp-FSU 86 appelle les enseignants de la Vienne à être en grève le jeudi 5 décembre :

La “priorité au primaire” doit enfin se concrétiser sur le temps scolaire !

Manifestation à 10h30 à POITIERS

Rendez-vous devant le Rectorat, arrivée préfecture


Assemblée Générale à partir de 9 h à la maison syndicale du SNUipp
( 16 av du parc d’artillerie) – café offert ! … ou thé !

- Retrouvez en pièce jointe la déclaration préalable de faire grève à envoyer avant lundi 2/12 minuit à son IEN (cliquez ici pour la liste des adresse mél des IEN)

- lettre aux parents en pièce jointe

- Ayez le réflexe syndical, indiquez nous la participation de votre école,

Ecole : …………..

Nombre de collègues : ….

Nombre de grévistes : …………….

Communiqué du SNUipp-FSU 86

Après des mois d’interpellations sous de nombreuses formes variées, le ministre est resté sourd aux remontées des professionnels de terrain sur la difficulté grandissante d’exercer leur métier pour assurer la réussite des élèves sur l’ensemble du territoire. Le SNUipp-FSU prend ses responsabilités en appelant les écoles à manifester massivement et ainsi, à hausser le ton pour se faire entendre. Nous n’oublions pas les dégâts provoqués par les gouvernements précédents, mais nous ne pouvons nous satisfaire des réponses apportées à nos élèves sur le temps de classe par l’actuel. Au moment où les chantiers “travail” s’ouvrent, l’expression ” priorité au primaire” portée par le candidat Hollande, doit se traduire par des avancées concrètes dans les écoles. Cela n’est possible que par la prise en compte de l’expertise de terrain que nous portons.

  • Nos élèves ont droit à une égalité de réussite sur le temps scolaire, seul temps obligatoire, sur l’ensemble du territoire. Le SNUipp-FSU dans son rapport de 2011 avait déjà pointé les disparités entre communes de 1 à 10 : fournitures, équipements sportifs, informatique, financement de sorties… Et les difficultés géographiques se sont aggravées avec les gouvernements précédents ; par exemple, les aides apportées par les personnels RASED dépendent de plus en plus de la localisation des élèves, suite aux suppressions massives et au rabotage continu des frais de déplacements. Pour que le mot “nationale” dans “éducation nationale” garde tout son sens, il ne suffit pas d’avoir des horaires communs, il faut s’attaquer au contenu et accorder les moyens de sa mise en œuvre : dotation minimale, péréquation financière entre communes, recrutement pour les Rased, remplacement…
  • Nos élèves ont droit à des effectifs réduits, ce qui n’est pas le cas à cette rentrée en Vienne avec un nombre d’élèves par classe en augmentation à 23,24 (dont 25,59 en maternelle…). Rappel : il est de 21 en moyenne dans les pays de l’OCDE. Comment nous donner des instructions d’individualisation, de pédagogie différenciée, de projet personnalisé de réussite ou de travail en groupe quand les conditions d’encadrement n’y sont pas favorables ? Réussir une journée, garder l’attention des élèves, motiver, varier les dispositifs, que cela soit pendant 3h, 5h ou 6h, nécessite la prise en compte des effectifs.
  • Nos élèves ont droit à des enseignants qui ont du temps pour réfléchir collectivement et agir sur leurs pratiques de classe. Or, la formation continue a disparu depuis 2 ans dans notre département ( le dernier rapport de l’inspection générale (juin 2013) montre que cette insuffisance de formation a des incidences sur l’enseignement donné aux élèves). Cette année, des circonscriptions proposent des animations pédagogiques allant de 17h jusqu’à 19h30, voire 20h ou le mercredi après-midi, niant ainsi le temps de travail invisible des enseignants et leurs conditions de vie professionnelle et personnelle. Les directeurs sont submergés par toujours plus de sollicitations administratives chronophages qui les détournent des missions “d’impulsion pédagogique”. Être enseignant au 21ème siècle requiert pourtant plus de temps de formation face à un monde qui évolue vite. Cela nécessite de plus en plus d’échanges avec les collègues, les partenaires, les parents pour multiplier les regards pluriels sur l’élève. Parce qu’une journée de classe, quelle que soit sa longueur, se construit par tous ces temps nécessaires, le SNUipp réclame 3 h hebdomadaires sur le temps de service des enseignants sans retirer des heures de classe aux élèves et une amélioration des décharges de direction pour le fonctionnement de l’école. Le SNUipp-FSU 86 réaffirme la place indispensable de la formation continue.
  • Nos élèves ont droit à une réforme indispensable des rythmes mais réussie. Le temps de la concertation est un temps long et nécessaire. Les conseils d’école doivent avoir le pouvoir de se positionner véritablement sur l’impact qualitatif des projets pour les élèves sur le temps scolaire, et non subir des décisions des mairies. Pour le SNUipp-FSU, la généralisation à l’ensemble des écoles françaises pose problème actuellement et ne peut avoir lieu pour 2014. Si un cadre national est nécessaire, il ne peut y avoir de solution miracle unique pour l’ensemble des écoles, au regard des besoins spécifiques et des ressources locales. Ce décret doit pouvoir intégrer des dérogations nécessaires, comme avant 2008 et intégrer les expériences nouvelles qui ont été menées, les aménagements qui fonctionnent (temps institutionnalisé pour les réunions : mercredis ou autres 1/2 journées libérés) . Une réécriture est nécessaire. Ce décret ne peut être figé dans le marbre et s’il est nécessaire d’alléger la journée de l’enfant et de revoir l’étalement des apprentissages, il faut aussi prendre en compte les âges des enfants, la gestion des pauses, les temps de concertation en équipe pluri professionnelle pour élaborer des projets. La réflexion sur les rythmes ne peut se figer sur travailler “un mercredi en plus ou pas”.

Pour le SNUipp-FSU 86, cette journée doit aller au-delà de la question des rythmes et ne surtout pas laisser croire au souhait d’un retour à “la semaine Darcos”, que nous avons largement combattue. Les mesures nécessaires à l’amélioration des conditions d’apprentissage des élèves et des conditions de travail des enseignants doivent être entendues. Après des années de suppressions massives de postes, le gouvernement doit répondre à ces exigences à travers un budget en phase avec le discours officiel. La mobilisation du 5 décembre sera là pour lui rappeler ses engagements.

L’école, c’est pas sans nous !