Alors que le ministre donne le coup d’envoi des travaux du Conseil supérieur des programmes, le SNUipp-FSU publie les contributions des écoles qui ont participé à la consultation sur le bilan des programmes de 2008 organisée par le ministère en octobre dernier. Il en rend compte en présence du ministre à l’occasion du CSE.
Le SNUipp-FSU avait demandé aux écoles de lui faire remonter le double des contributions transmises au ministère. 846 écoles issues de 67 départements ont participé à cette opération. Aujourd’hui, le SNUipp-FSU publie une synthèse de ces contributions ainsi que de nombreux extraits des verbatims des travaux des écoles. Il en ressort la nécessité de revoir les programmes de 2008 aussi bien en maternelle qu’en élémentaire. Ces programmes apparaissent déséquilibrés et impossibles à tenir dans le temps : trop lourds, trop d’empilement de savoirs, trop simplistes dans leur conception des apprentissages.
En maternelle, les contenus ne doivent plus se focaliser sur une unique et prématurée préparation au CP. Il faut retrouver un équilibre et une progressivité de la toute petite section à la grande section entre le nécessaire épanouissement et les indispensables premiers apprentissages. Le langage doit rester au cœur des apprentissages de la maternelle. Il faut revoir notamment le domaine « devenir élève » : une attente trop scolaire ne laisse pas le temps à l’enfant de construire son identité d’élève. Les activités artistiques, motrices et sensorielles participant au développement de l’élève doivent retrouver une bonne place.
En élémentaire, il faudra éviter l’empilement successif et mettre en lien les disciplines en développant les compétences transversales. La nécessité de mettre du sens par rapport à la technique est mise en avant. Il faut également revoir la programmation de notions en français et en mathématiques abordées de façon trop prématurée. De même, Il faut revaloriser la place de l’oral en tant qu’objet et outil d’apprentissage.
En maternelle comme en élémentaire, les nouveaux programmes doivent trouver un vrai équilibre entre les activités d’exercice, d’entrainement et de répétition (qui sont bien évidemment nécessaires) et les activités de découverte, de manipulation, et de construction des savoirs. La littérature de jeunesse introduite en 2002 doit retrouver toute sa place comme ressources culturelles aux apprentissages de la langue. La transversalité doit être mise en valeur. De plus, l’organisation en cycles est demandée avec des repères par niveaux à l’intérieur de ceux-ci. Les programmes devront aussi tenir compte des nouveaux rythmes. Ils devront intégrer le fait que les après-midi scolaires sont appelés à être plus courts. Il faudra alors veiller à la place légitime et nécessaire des domaines d’enseignement fondamentaux comme les sciences, l’histoire et la géographie, l’EPS et les arts visuels notamment qui sont souvent placés les après-midi.
De manière générale, ces nouveaux programmes devront être précis, clairs ambitieux et réalisables. Il est temps de stabiliser les contenus d’enseignement pour une durée suffisamment longue et pour une appropriation efficace et pérenne. Les programmes sont une chose, ce qu’en font les enseignants et ce qu’en retiennent les élèves une autre. De fait, il est incontournable de mettre en place des formations solides et des documents d’accompagnement aidant à leur mise en œuvre. Les conditions d’apprentissages ( effectifs, possibilité de varier les organisations pédagogiques et les formes scolaires) sont aussi déterminantes.
Paris, le 6 décembre 2013
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la synthèse des contributions
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