Situation des SEGPA et évolutions possibles étaient au menu d’un premier groupe de travail réuni au ministère le 5 février dans le cadre des chantiers métier. Point de vue et propositions du SNUipp-FSU

Un premier groupe de travail entre le ministère et les organisations syndicales s’est tenu le mercredi 5 février. L’ouverture attendue de ce chantier a permis d’échanger sur la situation actuelle des SEGPA, ses modes de fonctionnement, de défricher les principes et les orientations d’une évolution possible pouvant aboutir à une réécriture des circulaires.

Si elle n’ a pas vocation à traiter toutes les dimensions de la grande difficulté scolaire, la SEGPA constitue actuellement la seule offre d’enseignement adapté au collège pour des élèves issus à plus 72% des milieux les plus défavorisées. Et avec des cohortes qui, sortant de SEGPA, obtiennent à 75% un CAP sur trois ans, cette structure contribue fortement à éviter les sorties sans qualification du système scolaire. Elle permet aux jeunes les plus fragiles d’être protégés et aidés à trouver une orientation professionnelle, à s’insérer dans la société et à devenir des citoyens.

Contrairement aux dispositifs ”ULIS”, la SEGPA est une structure identifiée au sein du collège. Elle dispose de moyens propres (DHG fléchée, plateau technique…), ce qui n’interdit pas les échanges et les temps partagés, en matière de vie scolaire et de projets communs notamment. Elle permet aux élèves de trouver un cadre rassurant pour réussir dans leurs apprentissages et leur future insertion professionnelle.

Les demandes du SNUipp

Sur la structure :

Au cours des discussions, le syndicat a insisté pour que la SEGPA soit confortée dans ses missions. Une orientation qui suppose :

- qu’elle reste une structure identifiée comme telle de l’enseignement adapté.

- que son recrutement commence dès la 6ème afin d’avoir le temps de construire un projet de formation et d’orientation pour les élèves sur les quatre années d’enseignement,

- de disposer de Commissions départementales d’orientation vers les enseignements adaptés (CDOEA) de qualité, avec des secrétaires en nombres suffisants, qui doivent être des enseignants spécialisés.

Pour les élèves qui en relèvent, mais dont les familles ont préféré une scolarité en classe ordinaire, le syndicat a proposé une inclusion progressive dans les classes de SEGPA qui permettra de mieux les accompagner dans leurs apprentissages et préparer, à terme, une scolarisation complète en SEGPA.

L’orientation en fin de SEGPA doit être améliorée. Pour cela, il est nécessaire d’ouvrir plus largement l’accès aux formations qualifiantes en lycée professionnel.


Pour les personnels :

Le SNUipp a également rappelé à cette occasion ses revendications :

- d’un accès aux 18h et d’une égalité de traitement avec les enseignants du 2nd degré s’agissant du taux des HSE

- d’un versement de l’ISAE aux PE exerçant en SEGPA

- d’une formation initiale et continue de qualité

- d’un repositionnement des directeurs dans les équipes de direction et une revalorisation de leur fonction

La suite ?

A l’issue de la réunion, le ministère a reconnu que le parallèle avec le fonctionnement de type “ULIS” n’avait été évoqué que pour « poser des interrogations » et ne serait pas repris en l’état. Il a proposé un cadre de travail autour de quatre ou cinq thèmes :

- le diagnostic sur les SEGPA, à partir du rapport récemment rendu public sur la grande difficulté scolaire et s’appuyant sur l’expertise des professionnels et des syndicats.

- le recrutement des élèves : quel public pour les SEGPA ? Quel recrutement ? quelles procédures ?

- le rôle de la classe de 6ème dans le fonctionnement de la SEGPA

- quelles orientations ? Quelles perspectives post-SEGPA ?

- les EREA

A noter que la question des personnels (Obligations réglementaires de service, indemnités…) et des formations spécialisées seront traitées dans le cadre des groupes de travail spécifiques déjà prévus sur ces thèmes.


Lire aussi :


- l’analyse du SNUipp-FSU sur le rapport Delaubier traitant de la grande difficulté scolaire