Le Premier ministre annonce un assouplissement du cadre réglementaire de la réforme des rythmes. Que recouvre concrètement cette annonce ? Le SNUipp-FSU demande au ministre de l’Éducation qu’il précise ces propositions d’assouplissement, la méthode et le calendrier de la concertation annoncée.

Dans sa déclaration de politique générale prononcée ce jour à l’Assemblée Nationale, le nouveau Premier ministre a annoncé la poursuite de la mise en place de la réforme des rythmes scolaires. Il a toutefois déclaré que « le cadre réglementaire sera assoupli après les concertations nécessaires avec les enseignants, les parents et les élus ». Le ministre de l’Éducation nationale explique quant à lui, que cet assouplissement se limiterait à une prise en compte des difficultés rencontrées par quelques communes avec l’obligation maintenue pour toutes, d’appliquer la réforme à la rentrée 2014. Tout cela est bien flou.

Lever les ambiguïtés

Plusieurs questions se posent. A partir de quel moment considère-t-on une ville en difficulté ? De quelle nature serait l’assouplissement ? Est-ce à dire que seraient notamment possibles des organisations sur cinq jours avec une à deux demi-journées libérées l’après-midi ou sur quatre jours étalés sur plus de 36 semaines ?

Il y a urgence à lever les ambiguïtés et à traiter ce dossier avec sérieux. Il est hors de question de laisser au niveau local, enseignants, parents et élus dans le flou et la cacophonie. Le Premier ministre a annoncé une concertation. Elle doit donc se mettre en place rapidement et donner lieu à un cadrage national. Pour rappel, le SNUipp-FSU a toujours été demandeur de la tenue d’une table ronde nationale que Vincent Peillon a toujours refusé. En conséquence, le SNUipp-FSU vient de s’adresser au nouveau ministre de l’Éducation pour connaitre rapidement ses propositions, la méthode de concertation et le calendrier.

Pas sans les enseignants

Le SNUipp-FSU maintiendra le cap qu’il s’est fixé depuis le début. Il s’est toujours prononcé pour une réforme des rythmes scolaires en rupture avec la « semaine Darcos », pour une réforme qui concilie réussite des élèves et amélioration des conditions d’exercice du métier. Cela signifie que la priorité doit être donnée au temps scolaire et aux conditions d’enseignement des élèves et de travail des enseignants.

Depuis la mise en place chaotique de cette réforme par Vincent Peillon, le SNUipp s’est fait le relais des nombreuses difficultés sur le terrain, liées à l’impréparation, à la précipitation d’une organisation effectuée trop souvent sans, voire contre l’avis des enseignants. A l’initiative d’une vaste enquête auprès des équipes d’écoles, le SNUipp-FSU a pointé les dysfonctionnements, les risques d’inégalités renforcées entre les écoles, mais aussi, très souvent, le fort mécontentement des enseignants. Il a formulé des propositions concrètes de réécriture du décret d’application de la réforme et exigé en tout état de cause, qu’aucun aménagement ne puisse se faire contre l’avis des conseils d’école.

Et la priorité au primaire ?

D’autre part, le Premier ministre est resté silencieux sur l’engagement présidentiel des 60 000 postes. Alors que l’école primaire va connaître une augmentation de près de 100 000 élèves en trois ans, l’investissement budgétaire ne peut en aucun cas être remis en cause. Il doit au contraire être amplifié car notre école a besoin de transformations pédagogiques et les enseignants de reconnaissance salariale et d’amélioration de leurs conditions d’exercice du métier. Salaires et postes seront au cœur de la journée nationale d’action qui a été décidée unitairement pour le 15 mai prochain.