La circulaire relative aux ajustements des programmes de 2008 est parue au BO. Un document aux propositions peu opérationnelles et qui doit rester une simple ressource mise à disposition des équipes.
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Le ministère vient de faire paraître une circulaire indiquant des ajustements pour la mise en œuvre des programmes d’élémentaire (du CP au CM2) effectifs à la rentrée prochaine. Malgré les modifications apportées par rapport à la version initiale, les indications restent encore bien floues et même parfois incohérentes avec une forte dissonance entre l’objectif affiché de dégager « des priorités, en précisant des interprétations » et le contenu concret des recommandations.
Quelle plus-value ?
Le document en appelle à la transversalité dans les apprentissages, ce qui est une bonne chose. Pour autant, on peine à voir la cohérence entre les différents domaines qui ont été rédigés indépendamment les uns des autres. On va par exemple du très prescriptif en histoire au très confus en sciences.
Autre incohérence quand il est dit que « tous les domaines donnent lieu à des exercices oraux et écrits réguliers » et que « l’automatisation de certaines procédures est le moyen de libérer des ressources cognitives ». C’est vrai pour l’apprentissage de la lecture, de certaines règles de grammaire par exemple mais pas pour l’EPS ou les arts visuels…
Sur beaucoup de points, le document n’est qu’un rappel des programmes de 2008. Du coup, on se demande quelle est sa plus-value pour les enseignants. Par exemple, rien de nouveau quand il est préconisé que les élèves de cycle 2 « commencent à mémoriser […] les verbes « être » et « avoir » au présent et à l’imparfait » ou que « l’analyse des marques du pluriel s’appuie sur le repérage de régularités ». De même en mathématiques, où les élèves de cycle 3 aborderont « les relations entre les nombres d’usage courant » en calcul mental.
Des propositions peu opérationnelles
Sur d’autres points, les recommandations comportent de nombreuses zones d’ombre. « Aborder, évoquer, appréhender » sont des termes qui reviennent souvent avec une distinction bien floue entre ce qui doit être étudié à l’école et ce qui est renvoyé au collège. En Sciences par exemple, des notions sont « découvertes » ou « appréhendées » ou « font l’objet d’une première approche ; elles sont approfondies au collège ». Mêmes généralités en géographie où « on attend des élèves qu’ils acquièrent des repères qui seront approfondis au collège » et où les territoires français sont « évoqués ». En histoire, « la construction européenne est abordée à partir d’aspects concrets et significatifs ». Mais alors que doit faire concrètement l’enseignant dans sa classe ? Jusqu’où peut-il aller ? En Français (cycle III), le paragraphe sur l’étude des homophones est particulièrement abscons, de même celui sur le développement durable.
Pas d’obligation
Le SNUipp-FSU estime que ces recommandations ne constituent pas un apport opérationnel pour les enseignants. Ajustement devrait être synonyme de véritable aide professionnelle pour une mise en œuvre raisonnée des programmes jugés lourds et mécaniques. Il ne s’agit pas de faire des programmes standardisés et prescriptifs mais à l’inverse cela ne peut pas être à chacun d’interpréter le tout sachant que dans le même temps, le ministre n’apporte pas de réponse notamment en matière de formation continue.
Au final, le SNUipp-FSU doute du bien fondé d’un tel document d’autant qu’il deviendra vite obsolète. De fait, il a alerté le ministère pour que ces recommandations ne fassent pas l’objet à la rentrée d’une nouvelle lubie injonctive dans les circonscriptions en sachant que les contenus d’enseignement vont subir des modifications dans moins de deux ans. Le SNUipp-FSU a demandé que cette circulaire “d’ajustements” soit présentée comme une ressource à disposition des enseignants sans obligation de s’en saisir.
Consulter :
la circulaire