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Nouveau 4 pages APC de novembre :

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APC_A4-nov2016

Le cap des 35 000 engagements est dépassé. Pour le SNUipp-FSU, il s’agit d’une première victoire. D’ores et déjà, dans toutes les écoles de France, dans chaque salle des maîtres, le syndicat a réussi à ouvrir le débat autour de la réduction du temps de travail, à impliquer une part importante des enseignantes et des enseignants dans un engagement à arrêter les APC.

Un temps de travail qui doit être redéfini !

Désormais il s’agit pour le SNUipp d’avancer concrètement vers la réduction du temps d’enseignement et d’obtenir rapidement des négociations avec la ministre sur ce dossier. Il continuera pour cela à développer un argumentaire montrant l’inefficacité des APC relayant entre autres les travaux récents de la recherche ou encore le dernier rapport sur les inégalités scolaires produit par le Cnesco et le réel besoin de redéfinir le temps de travail pour reconnaître l’ensemble des missions et tâches des enseignants.

Le syndicat passe à la deuxième étape de son action, avec derrière lui le rapport de force enclenché par plus de 10 % des personnels, rapport de force qui ne demande qu’à s’amplifier. Il s’est adressé à la ministre pour lui demander l’ouverture de discussions et lance dès aujourd’hui sa consigne d’arrêt des APC. Le SNuipp-FSU 86 s’est adressé à l’IA de la Vienne en ce sens. Vous retrouvez ci-dessous :

- un modèle de courrier aux parents

- le courrier du SNUipp-FSU 86 à l’IA

- un argumentaire pour l’arrêt de l’APC

- une liste des tâches invisibles des enseignant-e-s

Pour rejoindre l’action, engagez-vous et faites le savoir en cliquant sur ce lien : http://findesapc.snuipp.fr/

Questions/ réponses sur l’action : retrouvez-les sur ce lien : http://86.snuipp.fr/spip.php ?article3126


Lettre aux parents

Voici un modèle à modifier en fonction de votre organisation d’APC.

Ce courrier ne peut pas être collé dans les cahiers de liaison.

Madame, Monsieur,

Notre Ecole avait mis en place une heure hebdomadaire, appelée Activités pédagogiques complémentaires (APC), et consacrée à aider des élèves en difficulté et à mener nos projets de classe ou d’école. Votre enfant y a peut-être participé. Nous avons fait le constat que ce temps d’APC ne réglait en rien la difficulté scolaire : peu ou pas d’effet sur les apprentissages, journées plus longues pour les élèves les plus fragiles, objectifs d’aide qui ne peuvent être atteints… En clair, l’APC ne remplace ni les aides des enseignants spécialisés qui travaillent au sein des dispositifs RASED ni la baisse nécessaire du nombre d’élèves par classe pour mieux les aider pendant le temps de classe. La recherche en éducation confirme aussi que c’est pendant le temps de classe que l’aide apportée est la plus efficace, prioritairement par le maître, la maîtresse de la classe et par des maîtres spécialisés (RASED).

A l’appel du syndicat majoritaire dans notre profession, le SNUipp-FSU, nous avons donc décidé d’arrêter la mise en place des APC.

Nous consacrerons ce temps au travail en équipe, aux relations avec vous, à l’étude et à la mise en œuvre des nouveaux programmes ; des missions que chacun de nous effectue et qui sont indispensables au bon fonctionnement de l’école et à la réussite de vos enfants.

Pour permettre réellement la réussite de tous les élèves, il faut en donner les moyens à l’école : diminution des effectifs, formation continue de qualité pour les enseignants, maîtres spécialisés en plus grand nombre, temps pour les enseignants pour travailler collectivement, temps pour mieux faire le lien avec les familles.

Nous restons à votre disposition pour en discuter. Faire réussir tous nos élèves, est ce qui nous motive et nous comptons sur votre compréhension et votre soutien dans cette action.

L’équipe enseignante

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lettre aux parents

Lettre à l’IA

Monsieur l’Inspecteur d’Académie de la Vienne,

La réussite scolaire de tous les élèves est un enjeu majeur pour notre société. Les attentes vis-à-vis de l’Ecole et de ses personnels sont de plus en plus grandes. Trop souvent, les enseignants sont soumis à de nouvelles prescriptions sans que leur soient donnés les moyens de s’y préparer et de les assurer dans des conditions satisfaisantes. Pour exemple, à cette rentrée, des nouveaux cycles, des nouveaux programmes, des nouveaux parcours sans qu’aucun temps ne soit libéré pour leur appropriation. Cette charge de travail, croissante n’est pas reconnue à sa juste mesure ; les comparaisons sont là pour nous le rappeler.

Le SNUipp-FSU veut faire reconnaître les nombreuses missions qui constituent le « travail invisible » et récupérer du temps pour gagner en autonomie et en efficacité pédagogique. C’est pourquoi, il propose la suppression des 36 heures d’APC comme première étape de cette reconnaissance. Ce temps doit être rendu aux enseignants.

D’ailleurs, une large majorité de la profession estime aujourd’hui que ce dispositif ne constitue pas une réponse adaptée à la difficulté scolaire, que les journées des élèves les plus fragiles sont inutilement alourdies et que, pour les enseignants, il est coûteux en temps pour une efficacité contestable. Ces conclusions sont partagées par de nombreux acteurs et spécialistes du système éducatif.

Le ministère par le biais d’une enquête de la DEPP de 2013 reconnaît que le travail invisible est largement supérieur aux 2 heures prévues par les obligations réglementaires de service : 1 heure 03 pour les rencontres avec les parents, 1 heure 23 de travail en équipe, 3 heures 10 pour les autres taches (Conseils d’écoles, formation…) et cette liste est loin d’être exhaustive.

A cette rentrée, nous avons décidé d’engager une campagne nationale sur le temps de travail des enseignants dont la première étape est l’arrêt des APC et la libre disposition des heures annualisées de nos ORS. Plus de 35 000 collègues ont d’ores et déjà décidé de s’y engager.

Nous appelons dès aujourd’hui la profession à entrer dans l’action et à ne pas ou ne plus mettre en œuvre les APC.

Parallèlement, le SNUipp-FSU s’est adressé à la ministre pour l’ouverture de discussions sur les ORS des enseignants des écoles. D’autres choix sont nécessaires pour se donner les moyens de faire réussir tous les élèves et améliorer les conditions de travail des enseignants.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, l’expression de nos salutations distinguées.

pour le SNUipp-FSU 86, Matthieu MENAUT

ARGUMENTAIRE

Extraits des travaux récents des chercheurs, dont Françoise Lantheaume (fenêtre sur Cours n.426 du 29 aout 2016), Roland Goigoux (« Lire Ecrire » mardi 15 septembre) … ou encore le dernier rapport sur les inégalités scolaires produit par le Cnesco (27 septembre) ou d’autres études…

- L’APC est-elle efficace ?

Qu’en dit le rapport Goigoux « Lire Ecrire » ?

Ce dispositif nécessite un protocole d’évaluation particulier. Il est nécessaire de prendre en compte également les interventions du Rased qui peuvent soit se superposer, soit se cumuler aux APC. Sans protocole particulier d’évaluation qui prendrait en compte ces dimensions, l’APC n’est pas mesurable.

- L’aide individualisée est –elle efficace ?

D’après le rapport du CNSECO

Elle se révèle peu efficace parce que dispensée sur un temps à la marge de l’école et des heures de cours. Elle ne permet pas de modifier l’expérience scolaire au quotidien des élèves.

-
Le travail en équipe est-il cité comme une ressource ?

Françoise Lantheaume (fenêtre sur Cours n.426 du 29 aout 2016),

Du fait de l’organisation du travail, les équipes d’école ont beaucoup de réunions de coordination, mais les enseignants ont du mal à avoir des débats professionnels, pédagogiques. Pour ne pas se sentir seuls face à la prescription, ils ont plus recours à des collectifs choisis qu’à l’équipe d’école instituée. Des collègues de l’école ou d’autres, une association pédagogique, des pairs avec qui on va discuter de façon parfois informelle de ce qu’on fait dans sa classe, des questions que l’on se pose. C’est pour cela qu’il faut laisser du temps aux enseignants pour qu’ils trouvent ce soutien social, parfois psychologique, quand ils sont confrontés à des dilemmes professionnels.

- Les arguments des RASED

Une étude réalisée en 2010 par le professeur Jean-Jacques Guillarmé (Université Paris-Descartes) atteste l’efficacité de l’aide des RASED. « 20% des élèves ayant suivi 30 heures d’aide personnalisée font effectivement des progrès dans les acquisitions scolaires, exclusivement. Par conséquent, l’aide personnalisée n’est pas adaptée aux autres élèves qui en ont bénéficié (80%) », a calculé JJ Guillarmé. Par contre, « 70 % des élèves ayant suivi 30 heures d’aide rééducative font effectivement des progrès, et ce non seulement dans les acquisitions scolaires (65%) mais également dans le domaine des compétences cognitives (développement des capacités à penser, mémoriser, raisonner, apprendre) : 68% ; des compétences sociales (capacités à communiquer, à développer des interactions avec les autres, à assumer les conséquences de ses actes) : + de 70% ; des compétences relationnelles (acceptation de l’autorité et des règles, bonne estime de soi) : 60% ».

L’étude établit que « l’aide spécialisée rééducative est une réponse plus adaptée et plus efficace que l’aide personnalisée dans 4 situations sur 5. Non seulement elle diminue les variations à l’intérieur de tous les champs mais elle fait monter l’ensemble des compétences ».

Les activités invisibles des enseignants

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108heures

Le métier d’enseignant est en pleine mutation, il est demandé de plus en plus de choses aux enseignants en dehors de l’acte d’enseigner. De multiples tâches relèvent du travail enseignant et demeurent cependant invisibles. Les enseignants en prenant la décision d’arrêter les APC souhaitent voir leur temps de travail reconnu et redéfini.

Voici une liste non exhaustive de ce travail invisible :

– la préparation des cours (progressions, programmations, fiches, cahier journal)

– la recherche documentaire et la conception de support pédagogiques

– l’appropriation des réformes sans formation (programmes…)

– la lecture des documents administratifs (circulaires, rapports, projets…)

– la préparation du matériel et de la classe (découpages, photocopies, mise en place des ateliers ….)

– la préparation et l’accompagnement des sorties

– l’élaboration de projet de classe ou d’école

– la recherche pour mise en place de projet (bibliothèque, canopé, site internet…)

– les classes découvertes, les séjours avec nuitées, les séjours sans nuitée avec temps de repas compris, l’USEP

– les corrections

– les carnets de suivi des apprentissages, l’évaluation formative et positive, les bilans

– la gestion du site de l’école, du matériel informatique

– la coopérative scolaire

– les commandes de fournitures

– le lien avec les collègues quand on partage de la classe (temps partiel, lien avec PES …)

– liaison inter-cycles

– le lien avec le RASED

– les équipes éducatives, les équipes de suivi, PAI, PEDT

– les rencontres avec les parents

– l’accueil des élèves et des parents le matin et les après-midis notamment à l’école maternelle

– la restitution des élèves aux familles

– le lien avec les AVS, les ATSEM,…

– préparation et participation aux manifestations organisées à l’école (carnavals, fêtes d’école…)

– réunions avec les services municipaux et les partenaires locaux (maison de quartier, MJC, associations diverses …) : (concertations, sécurité, citoyenneté, avec les équipe d’ATSEM, le médico-scolaire, le périscolaire, …)