La répartition académie par académie des postes créés pour la rentrée 2018 a été arrêtée. Modulée en fonction du nombre de CP à dédoubler en REP et de CE1 en REP+, la dotation de 3 880 postes ne permettra pas de remplir cet objectif qui à lui seul en demanderait près de 6 400. Il faudra donc supprimer des postes ailleurs, et par là même dégrader les conditions d’enseignement dans les classes ordinaires.

La dotation globale est largement insuffisante au regard des priorités nationales qui vont absorber tous les postes :

dédoublement des classes de CP en REP, et son coût induit (décharges de direction, remplacement) ;

dédoublement des classes de CE1 en REP+ partout où les locaux le permettent.

Une provision de postes est également prévue pour financer les nouvelles conventions départementales « ruralité » (100 ETP) et créer de nouvelles ULIS école (100 ETP).

L’Académie de Poitiers a ainsi une dotation de 0 poste pour un prévisionnel de 53 classes à dédoubler ( 32 CP en REP et 21 CE1 en REP + ). Dans le même temps, l’académie prévoit 1.08% d’élèves en moins pour la rentrée 2018 soit environ 1 400 élèves ( contre -0.56% nationalement soit 32 657 élèves) .

Retrouvez le tableau récapitulatif des dotations académiques sur ce lien : https://www.snuipp.fr/actualites/posts/le-snuipp-fsu-devoile-les-dotations-academiques

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Académies-Carte Sco 2018

Dans 21 académies, la dotation est en-deçà du nombre estimé de postes nécessaires pour dédoubler les classes de CP en REP. On voit mal comment pourrait s’amorcer le dédoublement des classes de CE1 en REP+ dans ces circonstances.

Le SNUipp-FSU dénonce une dotation pour la rentrée 2018 qui entérine un redéploiement des moyens déjà existants ainsi qu’une dégradation des conditions d’enseignement et de scolarisation.

Communiqué du SNUipp-FSU

Répartition des postes : des choix qui ne réduiront pas les
inégalités

Le budget 2018 adopté par le parlement prévoit la création de 3 881 postes
dans le primaire à la rentrée prochaine.
Le ministère a fait le choix de les consacrer exclusivement à la poursuite du
dédoublement des classes en CP en REP et CE1 en REP+.
Conjuguées à une faible baisse du nombre d’élèves, ces créations auraient dû
être l’occasion de diminuer les effectifs dans toutes les écoles où les classes sont
surchargées, d’améliorer les remplacements, de développer le plus de maîtres, les
Rased, la formation des enseignants…
Bien que l’ensemble des créations de postes sera affecté à ce dédoublement,
cela sera insuffisant car il en faudrait, près de 6 400. Des centaines de postes de
plus de maîtres, de Rased, de remplaçants, de classe ordinaire… risquent d’être
ainsi supprimés.
Si l’abaissement des effectifs en éducation prioritaire est encore plus légitime
qu’ailleurs, le seul effort fait en direction des CP et CE1 sans les créations de
moyens nécessaires va se réaliser au détriment de la réussite de tous les élèves et
ne permet pas de remédier efficacement à la difficulté scolaire, de travailler
autrement dans les classes, de scolariser des 2 ans…
L’école primaire française largement sous-investie et marquée par des
inégalités insupportables doit faire l’objet d’un engagement financier massif pour
réaliser les transformations nécessaires, à commencer par une baisse des effectifs.
Le budget 2018 ne répondait pas à cet enjeu de société. Les choix faits par le
ministère y répondent encore moins.

Paris le 20 décembre 2017