audience

Le SNUipp-FSU 86 a demandé une audience à l’Inspecteur d’Académie, suite à la demande des participant-es au stage ASH 2nd degré organisé par le SNUipp-FSU 86 le 6 avril.

La délégation SNUipp et SNES FSU 86 a été reçue par Monsieur  Barthelemy, IA-Dasen de la Vienne, accompagné de Monsieur Monlun (secrétaire général académique adjoint) et Madame Meyer (IEN ASH).

Fidèle à sa conception du syndicalisme, le SNUipp-FSU 86 a consulté la profession au travers d’une enquête (lien) pour porter au mieux la parole du terrain.

Décisions MDPH 

Les collègues nous ont fait remonter leur incompréhension, voire leur colère, face à des décisions/notifications de la MDPH :

  • orientation en ULIS collège sans SESSAD alors que le besoin semble évident aux collègues
  • sortie d’enseignement spécialisé des élèves à l’issue de l’ULIS collège.

réponse de l’Inspection Académique :

Mme Meyer a défendu les décisions de la MDPH (“compétente et autonome”) en indiquant qu’elle entendait beaucoup de critiques de jugement sur la MDPH et qu’inversement, les collègues n’aimeraient pas que la MDPH émette un jugement sur nos pratiques (sic). Elle a reconnu que quelques situations d’élèves sans prise en charge spécialisée posent des problèmes, et que l’inspection aidait des familles à faire appel pour les situations qu’elle jugeait les plus problématiques. Elle a rappelé les évolutions des SESSAD de ces deux dernières années, qui a accumulé beaucoup de retard dans les prises en charge et indique que le fonctionnement allait voir des améliorations puisque la plateforme départementale a enfin été mise en place avec un numéro unique : 05 49 46 93 91.

 

Fonctionnement général ASH 2nd degré

Notre délégation a fait remonter :

  • le manque de remplaçant-es ASH : le SNUipp-FSU 86 demande l’augmentation du nombre de remplaçant-es spécialisées ASH et a émis la proposition que des collègues remplaçant-es en classe ”ordinaire” puissent, en début d’année quand la pression du remplacement est moins forte, pouvoir découvrir l’enseignement spécialisé en étant affecté-e 1 journée ou 2 en surnombre.
  • le besoin de formations/rencontres/échanges exprimé par les collègues (ex : SEGPA, formation mélangeant plusieurs collèges)
  • le glissement des profils d’élèves entre structures (élèves segpa vers ordinaire avec ou sans AESH, élèves en situation de handicap vers SEGPA, IME vers ULIS…)

réponse de l’Inspection Académique :

L’IEN a indiqué que pour elle, il n’y avait pas eu de problèmes pour les remplacements longs, mais qu’effectivement  les remplacements courts avaient posé problème. Elle a reconnu que les brigades ASH ne sont pas assez nombreuses. Elle a précisé que la majorité des brigades ASH sont en début de carrière, ce qui a posé des problématiques notamment pour les remplacements en SEGPA. Elle indique que certain-es collègues en brigade ASH ont été affecté-es en classe “ordinaire” pour leur permettre de retrouver un exercice avec des élèves plus jeunes.

Concernant le glissement des élèves, l’IEN indique que les enseignant-es sont spécialisé-es et donc sont en capacité de s’adapter… Il lui a été rappelé le besoin d‘être formé-e toute sa carrière et qu’en rien être spécialisé-e suffisait !

SEGPA

La délégation a questionné sur :

  • l’évolution des SEGPA en tant que structure. En effet, l’IA précédent avait une vision presque tout inclusive pour les 6èmes où les enseignant-es spécialisé-es deviendraient des “coordonnateur-trices” de la structure.
  • Quelle solution pour les élèves notifiés avec une orientation en SEGPA (notamment sur POITIERS et CHÂTELLERAULT), qui restent au collège général, par manque de place sur ces deux communes ?
  • La possibilité que les PE exerçants en SEGPA puissent obtenir l’indemnité de professeur principal, comme les PLC.
  • Heures supplémentaires et Segpa : problème car dans certains endroits, elles sont quasiment imposées alors que c’est au choix de l’enseignant-e, et quand les collègues en font, il y a parfois des problèmes de paye. Nous avons rappelé la situation d’une collègue en attente depuis plus d’1 an !

La délégation SNUipp/SNES FSU a rappelé les changements des SEGPA sur Poitiers à l’issue de 2025 : déménagement de la structure de France Bloch au nouveau collège Joséphine Baker, et le déplacement de la SEGPA de Jean Moulin au collège Henri IV, ce qui n’est pas sans poser des problèmes d’organisation mais qui semblent en passe d’être résolus, au moins ponctuellement. Il est prévu également des travaux de rénovation sur la SEGPA de Renaudot.

réponse de l’Inspection Académique :

L’IA a indiqué qu’il n’avait pas une vision de tout inclusif et trouvait que la Vienne était en avance sur le sujet. La 6ème inclusive est toujours d’actualité mais il pense que le tout inclusif en 6ème est trop ambitieux. Lui et l’IEN confirment qu’ils ont le souhait de ne pas dépasser 12/13 élèves en 6ème afin de privilégier l’orientation en fin de cycle 3. L’administration nous a assuré que les orientations en SEGPA n’étaient pas guidées par une logique de flux. L’administration a reconnu que la tension sur les structures en milieu urbain n’était pas la même qu’en milieu rural où d’autres problématiques voient le jour comme le transport.

L’IA a noté notre revendication d’une indemnité pour les PE exerçants dans les classes de SEGPA à l’instar de l’ISOE pour les enseignants professeurs principaux en collège, revendication qui lui semblait légitime mais pour laquelle il ne peut agir directement.

En ce qui concerne les heures supplémentaires non ou tardivement payées, l’IA a répondu qu’il s’agissait d’un problème de BOP (Budget Opérationnel de Programme) et que la Loi de Finance ne permet pas de transférer des moyens d’un budget (heures sup) à un autre (remplacement). Les rectorats sont donc contraints à jouer avec les lignes budgétaires. Pour le SNUipp et SNES FSU, ce discours est inaudible par les collègues : il faut trouver une solution rapide.

EREA

La délégation a fait de choix de ne pas aborder le sujet de l’EREA à cette audience, car un travail du CHSCT est en cours sur l’établissement en raison du climat scolaire dégradé.

 

Ulis 2nd degré 

Un gros plan sur l’évolution de la politique d’inclusion des élèves en situation de handicap en ULIS collège et lycée qui expose les enseignant-es spécialisé-es à de nouvelles problématiques a été effectué. Pour notre délégation, les moyens n’ont pas été pensés pour suivre l’évolution. Ainsi :

  • Pour l’enseignant-e :
    •       plus de coordination sans temps de décharge
    • manque de sens pour certain-es collègues en ULIS (isolement)
    • manque de temps de concertation avec les écoles associé au PIAL
    • perte de rémunération : les 2 HSA transformées en prime au montant inférieur
  • Pour les AESH :
    •   besoin de plus d’AESH zil sur chaque PIAL pour faire face aux absences des AESH et à leur besoin de formation
    •   beaucoup de temps perdu dans le fonctionnement d’un PIAL inter-degré
    •   critère de recrutement des AESH
    •   sur-sollicitation sur certains accompagnements aux longues épreuves : réfléchir à un aménagement de ces temps-là
  • Pour les élèves :
    •       temps d’AESH qui diminue et qui ne couvre pas les besoins du fait de la mutualisation
    •       problème d’accompagnement aux examens (responsabilité qui n’incombe pas qu’aux seules AESH)

La délégation a également demandé :

  • une ouverture d’ULIS collège dans le SUD Vienne (Civray ?) afin d’éviter à certains élèves de faire de longs trajets mais aussi pour éviter les orientations par défaut en SEGPA.
  • Nous avons demandé à être formés, entre autres en ayant plus de facilité à accéder au stage MINH même quand on est plus anciennement formé.

réponse de l’Inspection Académique :

L’administration a répondu que depuis 3 ans, elle ouvrait une Ulis 2nd degré par an, Mirebeau puis Jules Verne et maintenant Dangé St-Romain. Pour elle, rien n’argumente une ouverture vers le sud, les besoins sont dans le nord.

Concernant la formation, la réponse  a été stricte : les nouvelles modalités de départ au stage MINH ont été définies avec les syndicats et donc ils ne reviendront pas dessus. « Les enseignants sont spécialisés ! » sous-entendant que nous n’avons plus besoin d’être formé-es ! Nous avons reprécisé notre besoin d’être formé-e toute notre carrière !

 

L’administration a souhaité stopper l’audience en raison de l’heure (1h30 d’entretien), nous n’avons pas pu aborder tous les points importants et nous n’avons pas pu avoir de réponses précises. Un courrier sur les points non répondu a été envoyé à l’inspection Académique.

 

Evidemment, le sujet de l’ASH dans le 2nd degré et de façon plus générale, l’école inclusive, va nécessiter encore de nombreuses interventions, qu’elles soient en instances (CTA, CDEN…), en audience comme ici, mais aussi par l’action et les mobilisations, pour que la parole du terrain soit entendue.  

 

Sylvie Barranger, Marine Beillard, Julien Dupont, Antoine Latour, Matthieu Menaut