Direction d’école : groupe départemental de consultation et de suivi du 1er degré de la Vienne 

Mercredi 11 décembre

  1. Pourquoi cette réunion ?
  2. L’organisation de cette réunion
  3. Note d’ambiance
  4. Les échanges de ce groupe de travail
  5. La suite ?

Pourquoi cette réunion ?

L’IA de la Vienne, sur instruction ministérielle, a organisé ce groupe de travail départemental sur la direction d’école. En parallèle se tient un comité de suivi national présidé par le Ministère, composé des organisations syndicales représentatives et des personnalités qualifiées (IA-DASEN, IEN-A…). Le SNUipp-FSU s’interroge sur les réelles marges de manœuvre de ces comités et leur objet. La situation des directeurs-trices d’école et les problématiques de la fonction sont largement connues ( missions, temps, indemnités, formation …). De plus, les IEN de chaque circonscription ont organisé des réunions de concertation sur la base du volontariat où les directeurs-trices ont pu faire remonter leurs inquiétudes.  Le SNUipp-FSU s’engage dans ces discussions avec l’objectif d’obtenir de réelles avancées pour tous-tes les directeurs-trices d’école, en particulier l’augmentation des temps de décharge, l’affectation dans toutes les écoles de personnels sur des missions pérennes d’aide à la direction et au fonctionnement de l’école et l’augmentation des rémunérations de tous-tes. Le ministère doit prendre réellement la mesure du mal-être en apportant des réponses ambitieuses pour améliorer les conditions de travail de toutes et tous. Cela passe par de premières annonces immédiates qui ne peuvent être une fois de plus reportées.

 

L’organisation de cette réunion

Chaque circonscription avait invité un-e directeur-trice d’école pour parler de sa vision de la direction et des problématiques qu’ils/elles rencontraient (  Châtellerault Lakanal Littré, Coulombiers, Jaunay Marigny Paul Eluard, Poitiers Pablo Neruda élém, Fontaine le Comte Charles Perrault mat,  Nalliers, Ouzilly)  . Le choix s’est fait afin de représenter tous les aspects des écoles du département : urbain, péri-urbain, rural, éducation prioritaire. L’IA-DASEN a précisé qu’il ne s’agissait pas d’une audience paritaire, aussi les 4 organisations syndicales présentes en CTSD ( FSU, Unsa, FO, Snalc) étaient invitées à présenter un-e seul-e représentant-e, donc … sans tenir compte des résultats des élections qui sont l’expression de la profession. Pour le SNUipp-FSU 86, améliorer la situation des collègues du 1er degré, cela commence par écouter et respecter la parole de la profession, ce que ne fait pas l’administration en ne tenant pas compte des résultats des élections professionnelles où la FSU a été élue largement majoritaire par la profession. 

Note d’ambiance

La Rectrice, Mme Robert, accompagnée de la nouvelle Secrétaire Générale du rectorat, Mme Brégeon, M. Claverie, IA-DASEN, accompagné de M. Artaud, IENA et M. Monlun, SG, ont proposé un espace de parole ouvert selon trois thématiques : les tâches administratives, la gestion d’équipe et les relations avec les partenaires. Grâce aux nombreuses interventions des enseignant-es directeurs-trices, de la FSU/CGT, d’Unsa et FO, la plupart des grands thèmes du quotidien de l’école et des difficultés du métier de directeur ont pu être abordés au travers d’exemples concrets et  de problématiques du terrain bien réelles. Malgré la très grande liberté de parole laissée aux directeurs-trices et aux organisations syndicales, malgré l’oreille attentive et ouverte de l’administration, il semble que l’escarcelle de propositions concrètes pour améliorer le fonctionnement de l’école, à venir, sera au mieux décevante : la conclusion de Mme la Rectrice ne semble pas aller vers une diminution des tâches ou l’apport d’une aide matérielle quelconque mais vers un accompagnement qualitatif dans le domaine de la formation continue (à distance), du juridique (via un interlocuteur référent directeur-trice déchargé-e) ou de la communication aux parents (ENT)…

Les échanges de ce groupe de travail

Les directeurs-trices ont indiqué :

  • les tâches chronophages qui n’apportent pas grand chose à l’école : élections de parents d’élèves…
  • les doublons contre-productifs Onde et registre matricule, Affelnet…
  • les tâches qui n’incombent pas à la direction : OM, demandes externes
  • les nouvelles responsabilités dans des domaines qui dépassent le métier : PPMS, PAI… qui peuvent potentiellement aboutir à des situations critiques : retard des signatures des PAI, expertise sécuritaire, judiciaire…
  • la multiplication des interlocuteurs-trices qui demandent des écrits et du temps : municipalité, rectorat…
  • la multiplication des réunions : municipaux, associatif, copil…
  • l’incohérence des agendas : dates de conseils exigées par l’administration et devant être modifiées par la suite lorsque par exemple le calendrier des animations pédagogiques arrive
  • la profusion de mails et d’enquêtes de l’administration
  • la lourdeur de la responsabilité d’une classe
  • l’explosion du temps nécessaire aux besoins des élèves et des familles : réunions, gestion des externes…
  • les tâches qui pourraient être déléguées et qui sont réalisées par la direction : gestion des entrées, téléphone, mail, livraison, commande… 
  • le besoin de formation et d’information continue de la direction
  • la gestion humaine incompressible du quotidien : parents, élèves à besoins particuliers
  • l’accumulation des tâches urgentes qui sont elles-même repoussées face à la gestion du quotidien, souvent au détriment des classes 
  • le sentiment de frustration voire de culpabilité entre ce que la direction souhaiterait faire/ ce qu’on lui demande de faire/ est en mesure de faire/fait au final 
  • l’attachement fort au métier, à la classe mais une très grande solitude
  • l’aspect financier : le manque de moyens pour l’éducation mais également la rémunération des personnels

L’IA-DASEN et la rectrice ont indiqué :

  • leur attachement au bien-être des personnels de direction et l’importance de ce dialogue
  • la volonté de l’IA-DASEN de proposer sur le temps des animations pédagogiques des formations centrées sur la fonction
  • la possibilité de ne plus faire déplacer les directeurs-trices pour les réunions, au profit de “webinaires” à distance
  • le travail fait actuellement sur une harmonisation des pratiques : PAI avec les municipalités, padlet
  • les avancées vers un tableau de bord administratif commun à plusieurs services qui pourrait simplifier la visibilité des informations dans les services
  • La piste d’une mission (1 ETP?) pour faire le lien entre la direction et le service juridique
  • la Rectrice assure que les personnels seront toujours protégés par l’administration face aux craintes émises  lors des aspects médicaux, sécuritaires et judiciaires
  • l’IA-DASEN est revenu sur le nombre trop élevé d’écoles dans le département et sa volonté de repenser les territoires

Le SNUipp-FSU a notamment porté :

  • la nécessité d’augmentation du temps de décharge
  • la suppression de missions qui ne relèvent pas des compétences des directeurs-trices avec de lourdes responsabilités : sécurité, santé…
  • la création de postes pérennes d’aide à la direction ( aides à la direction totalement supprimées par ce gouvernement rappelons-le !)
  • la fin des avalanches de mails de différent-es interlocuteurs-trices. Pour le SNUipp-FSU 86, les collègues n’ont pas à répondre à un mail qui ne vient pas de leur supérieur, c’est à dire l’IEN. 

Retrouvez le 4 pages “Direction et Fonctionnement d’école” du SNUIpp-FSU 86 en cliquant sur ce lien.

La suite ?

Ces groupes de suivi ont vocation à être reproduits régulièrement. Rien n’a été indiqué sur la périodicité ou le calendrier. 

Le ministère a aussi annoncé des réunions dans le cadre d’un agenda social  :

  • Janvier : un « atelier » le 14 janvier sur les missions et procédures incombant aux directeurs-trices d’école, en vue de les alléger, voire d’en supprimer et un second « atelier » le 28 janvier sur les processus d’information et de validation.
  • Février : une réflexion approfondie sur la direction d’école : temps (décharges ?) et structure (autonomie de l’école ?).
  • Mars / Avril : un travail sur la revalorisation financière et le régime indemnitaire.

Le SNUipp-FSU dénonce l’absence de marges budgétaires pour répondre aux urgences et aux mesures sur le plus long terme. Par ailleurs, si des évolutions sont à acter en termes de moyens, cela doit se faire avant que la carte scolaire ne soit soumise au CTSD d’avril.

pour la FSU/CGT, Frédéric Belly