Les mesures budgétaires annoncées pour l’Éducation nationale sont à la mesure du désinvestissement prévu pour l’ensemble de la Fonction publique.
Ne nous y trompons pas. L’affichage d’une pseudo priorité au primaire traduite par l’annonce d’une dotation de 2325 postes dans le premier degré est surtout médiatique. La réalité est tout autre. Cette dotation est bien insuffisante pour couvrir les mesures de dédoublement des CP et CE1 en REP et REP+ ainsi que l’abaissement à trois ans de la scolarité obligatoire. Le SNUipp-FSU a chiffré à 4000 le nombre de postes nécessaires pour terminer le dédoublement auxquels il faut ajouter 1000 postes de plus (selon le ministère) pour assurer la scolarisation devenue obligatoire des trois ans. Trois chiffres qui rendent l’équation défavorable pour les cartes scolaires à venir au mois de janvier prochain. Les grands perdants des fermetures de postes risquent une fois de plus de se trouver dans les départements ruraux ou pour les équipes qui bénéficient encore de l’apport qualitatif du dispositif Plus de maître que de classes. Et pourtant, obsédé par la culture de l’évaluation, le ministre de l’éducation aura sûrement lu avec attention le dernier rapport de l’OCDE « Regard sur l’éducation 2018 » qui montre que notre pays consacre 34 % de moins de ressources à l’éducation que les pays comparables. Une situation qui se traduit tous les jours concrètement par des mauvaises conditions d’enseignement et d’apprentissages des élèves, entassés à plus de 25, dans près de 104 000 classes et à plus de 30 dans 6 700 autres.
Une cuillère de fondamentaux ?
Mais qu’à cela ne tienne, ce gouvernement n’a pas froid aux yeux et la rue de Grenelle a annoncé dans un communiqué qu’il fallait « rompre avec une politique quantitative dont les résultats ne sont pas au rendez-vous ». Une ritournelle facile à laquelle s’ajoute la multiplication de recettes sorties des fonds de tiroir pour remettre l’école dans le droit chemin d’un retour aux fondamentaux, dont on ne sait plus à vrai dire, depuis combien de temps elle y retourne. Ainsi donc, si notre système éducatif reste plus marqué qu’ailleurs par les inégalités sociales de destin scolaire, c’est encore une fois parce qu’on n’y étudierait pas correctement le code grapho-phonémique, tel que vont, sans aucun doute, le laisser penser les tests actuellement imposés aux élèves de CP et CE1.
Autant de raisons d’être dans l’action par la grève le 9 octobre prochain dans le cadre de la journée interprofessionnelle de mobilisation sur les questions budgétaires et la réforme de la fonction publique. Un projet de réforme qui affiche sans rougir le développement du salaire au mérite, le recrutement accrus de contractuels et la remise en cause des instances de concertation comme les CAPD. ( voir l’appel )
Une mobilisation qui se poursuivra par une nouvelle journée de grève le 12 novembre à l’appel des fédérations syndicales de l’éducation. ( voir l’appel )