Martine Daoust a été nommée rectrice de l’académie de Poitiers hier en Conseil des ministres, succédant ainsi à Béatrice Cormier en poste depuis novembre 2008. Mme Daoust, professeur des universités, arrive de Limoges où elle dirigeait le rectorat depuis deux ans. Née en 1951 à Paris, cette agrégée de pharmacie en sciences du médicament, option physiologie, a exercé plusieurs activités pédagogiques et de recherche au sein de l’université. Chargée de mission auprès du ministère de la recherche de 2003 à 2007, elle a également été chargée de mission auprès de la Société française d’alcoologie, membre de la commission Addictions, membre du Collège national des enseignants universitaires d’addictologie et membre suppléant du Comité national de réflexion éthique sur l’expérimentation animale. Martine Daoust nouvelle rectrice de Poitiers.

M. Jean BERTSCH, professeur des universités, est nommé
recteur de l’académie de Limoges.

Pas réussi à trouver ce que devient Béatrice Cormier….

Portrait magazine université de Picardie en 2006 Qu’est-ce qui a conduit Martine Daoust, 55 ans, mariée et grandmère de trois petits-enfants dont
l’aîné est âgé de cinq ans, à explorer cette voie singulière en Picardie des neurosciences ?
« La magie du fonctionnement du système nerveux central » explique-t-elle avec, dans la
voix, un dynamisme séducteur et dans les propos, des fusées d’humour, tout aussi séductrices. « Le cerveau, reprend-elle, c’est un organe magique.
Il est extraordinaire. Les hommes disent parfois que les femmes n’ont pas de cervelle. Ils sont vraiment mauvaises langues ».
Elle crée le GRAP en 1997
À l’université de Rouen, Martine Daoust, docteur en sciences et agrégée de pharmacie, avait exploré les mécanismes neurologiques de la
dépendance à l’alcool, « l’étiologie de la dépendance », dit-elle savamment.
Etait-ce une révolte subliminale contre ses origines bourguignonnes qu’elle revendique nonobstant ? Pour échapper un peu à la frénésie du
monde, c’est à Château-Chinon, en Bourgogne, qu’elle se réfugie, « dans sa grande maison, son grand jardin et sa chaise longue ».
À Rouen, Martine Daoust avait participé à la découverte de l’acamprosate, cette molécule prescrite à
présent dans la désintoxication à l’alcool. En 1997, professeur de physiologie à la faculté de pharmacie de l’UPJV, elle a créé le Grap (six
enseignants chercheurs et quatre thèsards). Elle n’a pas manqué d’à propos, et même d’irrévérence à
Amiens, au coeur même d’une région qui a toujours repoussé aux calendes grecques le devoir d’atténuer sa culture de l’alcool, toutes classes
sociales confondues.
« Comment devient-on dépendant ? » tranche-t-elle d’une voix claire dans le mutisme général. Le corollaire se fracasse dans la tête de son interlocuteur
comme une bouteille vide que l’ivresse jette sur le trottoir : « Pourquoi
les adolescents sont si fragiles à la dépendance de l’alcool ? ». Et malgré son sens de l’humour quant à la complainte
du chercheur qui serait le malaimé de l’Etat, Martine Daoust use tout à coup d’un ton plus froid : « Nous
avons découvert que les neurones d’un cerveau adolescent gardaient les traces de l’alcoolisation, que ses neurones
étaient en quelque sorte « tagués » par l’alcool et qu’ils s’enflammaient à l’âge adulte sous l’emprise d’autres alcoolisations ».
Martine Daoust possède le sens des formules. C’est un don que d’être compréhensible de tous et d’exprimer, sans tentations moralisatrices, quelle
devrait être la prise de conscience salutaire de chacun, et, au-delà de chacun, de la nation. Pour l’heure, en
collaborant à l’institut national de prévention et d’éducation de la santé (INPES), les recherches de Martine Daoust ont fortement contribué à l’imposition
sur les bouteilles d’alcool d’un pictogramme avertissant les femmes enceintes du danger d’en consommer.
« C’est une lutte permanente contre les alcooliers et les lobbies de la viticulture » affirme la chercheuse. « C’est pourtant un problème crucial de santé
publique, clame l’enseignante.
Chaque année 45 000 personnes meurent en France des excès de l’alcool. C’est une réalité bien concrète. C’est trois fois le nombre de victimes de la canicule de 2003 ».
À Amiens, dans le petit bureau de son laboratoire, la secrétaire générale de la société française d’alcoologie collectionne par espièglerie – et parce que
ses collègues les lui offrent à chaque retour de voyage – ces boules de verre qui, lorsqu’on les secoue, répandent de la neige sur des motifs surannés.
Quand le découragement s’invite, elle trouve en leur compagnie l’envie de rire. « Je ne suis pas désabusée, arrache-t-elle à son silence. Je ne suis
pas désabusée. Je me bats. D’ailleurs le pictogramme sur les bouteilles d’alcool, c’est déjà un beau résultat en France »

Masterisation Groupe « professeurs de lycée professionnel », co-présidé par Martine Daoust, recteur de l’académie de Limoges, et Luc Chevalier, enseignant-chercheur à l’UMLV.

Les week-ends d’intégration sous surveillance

Valérie Pécresse demande aux recteurs de recenser l’ensemble des week-ends d’intégration prévus dans les semaines à venir et de vérifier que les conditions sanitaires et de sécurité soient réunies. En cas de doute ou d’informations insuffisantes sur l’encadrement et la surveillance de chacun de ces événements, Valérie Pécresse demande que ces week-ends d’intégration soient interdits par précaution.
Communiqué – Valérie Pécresse
29 septembre 2010

Après plusieurs événements dramatiques et inacceptables survenus ces dernières semaines dont ont été victimes plusieurs étudiants et qui ont donné lieu à des enquêtes de police, Valérie Pécresse attend de la justice qu’elle fasse la lumière sur ces affaires et détermine les responsabilités de chacun pour en tirer toutes les conséquences.

La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche a demandé aujourd’hui aux Recteurs, en lien avec les Préfets, de recenser l’ensemble des week-ends d’intégration prévus dans les semaines à venir et de vérifier que les conditions sanitaires et de sécurité soient réunies. Elle a rappelé que conformément à la loi, seuls les événements à caractère purement convivial pouvaient être autorisés dans le cadre universitaire, à condition d’être accompagnés des garanties de sécurité appropriées. En revanche, toute forme de bizutage est strictement interdite. Elle a rappelé une nouvelle fois aux directeurs d’écoles et aux présidents d’université leurs responsabilités en matière de sécurité des étudiants et leur devoir de vigilance même lorsque les week-ends d’intégration sont organisés hors des locaux de l’établissement. En cas de doute, ou d’informations insuffisantes sur l’encadrement et la surveillance de chacun de ces événements, Valérie Pécresse demande que par précaution ces week-ends d’intégration soient interdits.

Elle a par ailleurs demandé à la Rectrice de Limoges, Martine Daoust, Professeur de Pharmacie, de conduire une mission de réflexion sur l’ensemble des actions pouvant êtres conduites afin de protéger les étudiants de toutes les dérives qu’occasionnent ce type de rassemblement. Après avoir travaillé avec l’ensemble des parties prenantes : les acteurs de la communauté universitaire, du secteur de la santé, les industriels du tourisme et du loisir, Martine Daoust présentera ses propositions à la ministre dans un délai de deux mois.