Les rapporteurs de la concertation pour l’école ont remis vendredi 5 octobre leur rapport à Vincent Peillon. La balle est désormais dans le camp de ce dernier. Le SNUipp réclame avant tout arbitrage l’ouverture de négociations s’appuyant sur l’avis des enseignants.

Le rapport sur la concertation organisée depuis l’été sur la refondation de l’école* a été remis au ministre ce vendredi 5 octobre. L’élaboration du texte visait d’abord à “l’éclairer”, ce dernier souhaitant présenter au Conseil des ministres d’ici la fin du mois d’octobre son projet de loi d’orientation et de programmation pour l’école. Si le rapport final comporte de nombreuses propositions, elles ne constituent pas pour autant la feuille de route du ministère. Il y a encore loin de ces préconisations à ce que sera le projet législatif de Vincent Peillon. On y verra sans doute plus clair mardi 9 octobre à la Sorbonne. Le chef de l’État qui y prononcera un discours devrait le rappeler.

Préconisation ne vaut pas projet de loi

Dans ce texte assez synthétique, on trouve par exemple des propositions sur une réforme des rythmes. Les rapporteurs conseillent pour le primaire un retour à la semaine de quatre jours et demi, avec un maximum de 5h d’enseignement quotidien. S’agissant de l’éventualité d’un passage de 36 à 38 semaines d’école, il apparait déjà que le ministre n’ait pas forcément l’intention de la retenir. Par ailleurs, des pans entiers d’une telle réforme restent à préciser, et ce ne sont pas des petits sujets. Car sans réponse et sans engagement de l’État, des inégalités risqueraient de se creuser au détriment des élèves, s’agissant de l’articulation des temps scolaires et périscolaires et de la gratuité garantie aux familles, ou des conséquences sur le rythme et les conditions de vie professionnels et personnels des enseignants…il y a encore à discuter.

De nombreuses propositions

« Priorité au primaire » avait insisté François Hollande le 15 mai dernier lors de son discours en hommage à Jules Ferry. Le rapport propose de « redonner du sens à la maternelle » en confortant son « identité », et en développant « la scolarisation à partir de deux ans ». Pour l’élémentaire il reprend des idées fortes portées par le SNUipp comme celle du « plus de maîtres que de classes pour permettre aux équipes pédagogiques de travailler autrement et mieux ». « Fluidifier la transition école-collège », redéfinir « le socle commun », remplacer le redoublement « par d’autres modes de remédiations », revoir la formation des enseignants avec la création des Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE), reconnaître la dimension collective du travail et le travail en équipe, transformer le système d’évaluation des enseignants pour l’inscrire dans la durée et accompagner les trajectoires professionnelles, mieux prendre en compte les inégalités territoriales… le rapport fourmille de suggestions.


Ouvrir l’étape des négociations et prendre l’avis des enseignants

Pour le SNUipp, « la balle est maintenant dans le camp du ministre ». Selon le syndicat, ce dernier doit, avant tout arbitrage, « ouvrir une nouvelle étape : celle de la négociation » et « en préciser la méthode et l’agenda ». « Au cours des discussions à venir, la boussole qui guidera le SNUipp sera celle de la réussite des élèves » a prévenu son secrétaire général pour qui « l’amélioration des conditions de vie et d’apprentissage des élèves et celle d’exercice du métier des enseignants vont de pair. Des réponses concrètes doivent être apportées. Car, si nous changeons, c’est pour du mieux pour les élèves comme pour les enseignants » a-t-il conclut.

Enfin, des programmes à l’avenir des aides aux élèves en passant par les rythmes scolaires, les enseignants ont une expertise qui doit être entendue. Aucune modification d’ampleur ne saurait dégrader leurs conditions de vie personnelle et professionnelle. Avant tout vote de la Loi, le SNUipp-FSU estime qu’il est indispensable que les enseignants puissent donner leur avis comme cela a été parfois possible lors de l’élaboration des programmes par exemple. C’est dans cet esprit que, de son côté, il a lancé une grande enquête auprès de toute la profession. Et il entend bien en utiliser les résultats pour peser sur les discussions à venir.

* Les 4 groupes de travail (La réussite scolaire pour tous, Les élèves au cœur de la refondation, Un système éducatif juste et efficace, Des personnels formés et reconnus) étaient pilotés par la journaliste Marie-Françoise Colombani, l’Inspecteur général Christian Forestier, la sociologue Nathalie Mons et le président de la région Centre François Bonneau

Télécharger :
– le rapport sur la consultation

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- Le communiqué de presse du SNUipp-FSU