Ce mardi 16 octobre, Vincent Peillon a dévoilé un premier scénario de réforme des rythmes scolaires. Le détail des propositions et les exigences du SNUipp.

Le ministre a confirmé la volonté présidentielle du passage de la semaine à quatre journées et demi de classe et a soumis aux organisations syndicales une série de premières propositions. Le nombre de semaines de classe resterait à 36. Le zonage des vacances de printemps et d’hiver subsisterait. Aucun zonage ne serait proposé pour les grandes vacances. La journée scolaire quant à elle, serait de cinq heures, de trois pour la demi journée supplémentaire. En conséquence, un allègement des programmes est prévu pour la rentrée 2013. Une négociation devrait avoir lieu sur ce sujet à partir de janvier prochain. L’aide personnalisée serait supprimée et remplacée par une aide aux devoirs ou travail personnel pris en charge par l’enseignant après 15H30.

Un premier scénario soumis à discussion


Actuellement :
le volume d’enseignement devant élève est de 24 heures hebdomadaires. S’y ajoutent trois heures réparties en 108 heures annuelles ( 60 heures d’aide personnalisée +18 heures de formation pédagogique + 6 heures de participation au conseil d’école + 24 heures de concertation et de relation aux familles)

A partir de la rentrée : le volume d’enseignement devant élèves pourrait passer à 23 heures hebdomadaires + deux heures (une demi heure par jour) pour un temps d’aide aux devoirs ou d’accompagnement. Deux heures seraient à redéfinir pour la formation pédagogique, les conseils d’école, la concertation et les relations aux familles.

Dans ce cadre, les élèves pourraient finir l’école à 15 H30. Ils bénéficieraient alors d’aide aux devoirs prise en charge par les enseignants et d’activités culturelles et sportives assurées par les collectivités locales. Le volume horaire et la répartition des élèves entre ces deux activités restent à discuter avec les syndicats et les collectivités locales.

Au vu du scénario ministériel, les enseignants assurant une demi heure par jour d’aide aux devoirs finiraient donc leur service à 16 heures.
Comme exigé par le SNUipp, le ministre a annoncé qu’au vu du coût en termes de garde d’enfant et de frais de déplacement que représente le mercredi matin supplémentaire, des éléments de compensation financière seront à discuter dans les négociations.

Des questions lourdes à négocier … Des exigences fortes pour le SNUipp

- Quelle est la visée pédagogique de ce temps d’aide aux devoirs ? Quelle traduction en maternelle ? Ce temps doit-il être de deux heures hebdomadaires ? Se fera-t-il en petit groupe ou en groupe classe ? Pour le SNUipp, ces questions sont d’une très grande importance. Les choix opérés auront des incidences sur l’organisation du travail pédagogique, les rythmes et la réussite des élèves, la charge de travail des enseignants. Si ce temps d’aide aux devoirs se fait avec toute la classe, cela reviendrait à enseigner 25 heures par semaine. Pour les élèves pour qui la réforme est mise en œuvre ou pour les enseignants qui la subiront, le quotidien ne sera pas amélioré dans cette hypothèse.

- Le niveau d’implication des collectivités locales sera déterminant. Elles auront à prendre en charge un nouveau temps, ce qui génère un coût supplémentaire et des contraintes nouvelles (locaux, animateurs). Pour le SNUipp, cela ne doit pas entraîner de nouvelles inégalités dans l’offre éducative proposée aux élèves. L’État doit s’engager en mettant en place un système de péréquation pour les communes les moins riches.

- Le temps de service des enseignants va être redéfini en trois temps : 23 heures d’enseignement devant élèves + deux heures d’aide aux devoirs + ?? heures pour les missions de formation pédagogiques, les conseils d’école et la concertation ). Pour le SNUipp, la négociation doit être l’occasion d’alléger le temps de service des enseignants.

- Quand seront placées les animations pédagogiques ? Pour le SNUipp, il faut « sanctuariser » le mercredi après-midi.

- Le ministre annonce une compensation financière. Pour le SNUipp, c’est indispensable et cela doit se traduire par une revalorisation significative.

Tout prendre en compte

La nouvelle organisation de la journée doit concilier l’intérêt des élèves comme celui des enseignants. Il s’agit de mettre en place un rythme de travail plus apaisé, plus serein et au delà de l’organisation du temps, cela passe par de nombreux paramètres.

Dans la classe : la baisse des effectifs, des programmes adaptées, de nouvelles évaluations, plus de maîtres que de classes.

Dans le quotidien professionnel : une relation de confiance rétablie avec l’institution, la fin des injonctions contradictoires, des demandes de paperasses inutiles et chronophages, la prise en compte du besoin de temps pour la concertation, la relation aux familles et aux partenaires.

En tout état de cause, l’avenir des conditions de vie personnelle et professionnelle des enseignants ne doit pas se décider en une semaine. Il ne se décidera pas sans eux et leur avis doit donc être entendu.

Lire :

- changer les rythmes : le SNUipp consulte les enseignants à travers son enquète

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