La circulaire sur le « plus de maîtres que de classes » est parue au BO du mardi 15 janvier. Pour le SNUipp qui préconise une généralisation à terme du dispositif des points restent à améliorer notamment en matière de formation.

Le ministère de l’Éducation a publié mardi 15 janvier la circulaire relative au « plus de maîtres que de classes ». La mise en œuvre de ce dispositif, dont le SNUipp porte la revendication depuis bien longtemps, bénéficiera de la création de 7 000 postes tout au long de la mandature. Les écoles concernées sont « celles de l’éducation prioritaire, mais aussi des écoles repérées localement comme relevant de besoins similaires ». Les écoles qui disposent déjà d’un maître surnuméraire « peuvent néanmoins bénéficier de l’affectation d’un maître supplémentaire, ou faire évoluer les missions de leurs personnels surnuméraires de manière à ce qu’elles correspondent à ce dispositif nouveau. »

Prévenir la difficulté

Pour le ministère, « il s’agit de prévenir la difficulté scolaire » en mettant en œuvre, « en priorité au sein même de la classe » des pédagogies innovantes pour les élèves en difficulté. Toutefois, la précision est importante et a été intégrée au texte à la demande du SNUipp « le dispositif ne se substitue pas aux aides spécialisées, qui gardent toute leur pertinence pour les élèves en grande difficulté ». Le risque de substitution aux équipes des RASED semble donc écarté. « La disparité des situations imposant une variété des réponses », une certaine liberté pédagogique est laissée aux équipes. « Diverses formes d’interventions pédagogiques peuvent être choisies dont la co-intervention dans la classe avec le maître titulaire ou la prise en charge de groupes d’élèves en fonction de leurs besoins, indique la circulaire. L’organisation d’une école avec « plus de maîtres que de classes » peut également favoriser la mise en œuvre de modes d’organisation pédagogique en équipes qui diffèrent de l’organisation en classes, en cohérence avec l’esprit des cycles, et en veillant à assurer aux élèves un cadre d’apprentissage solide et sécurisant ». La liberté d’organisation laissée aux équipes enseignantes, qui était une demande forte du SNUipp, semble donc actée.

Des ressources pour les enseignants

Le texte prévoit également que les équipes de circonscription et les maîtres formateurs « sont mobilisés pour aider les équipes enseignantes à concevoir les projets et les accompagner dans la durée grâce à un dispositif de formation continue ». De plus, la DGESCO avec le SCEREN devra mettre des ressources à la disposition des enseignants et des formateurs (modules, documents pédagogiques, outils méthodologiques) « prenant en compte la recherche et l’innovation » tandis qu’un espace dédié sera ouvert sur Eduscol.

Plus de formation continue

Pour le SNUipp, le « plus de maître que de classe » doit constituer un dispositif de grande ampleur avec un engagement pluriannuel. Le syndicat plaide pour un grand plan national de cette réforme. Par ailleurs, s’il remarque que la circulaire prévoit des formations pour les enseignants comme il le souhaitait alors que dans le projet initial ces dernières ne concernaient que les maîtres formateurs, pour le SNUipp il faut ancrer l’accompagnement des équipes dans l’ordinaire de la formation continue avec un investissement dans la formation de formateurs proches du terrain. Et de fait, beaucoup se jouera dans la mise en œuvre concrète du texte sur le terrain, où les équipes devront être formées et accompagnées.