Éduquer contre l’homophobie dès l’école primaire, c’est maintenant. Ce 16 mai, le colloque national organisé par le SNUipp-FSU est venu réaffirmer avec force que l’école a un rôle à jouer dans la lutte contre l’homophobie, au même titre que dans la lutte contre le racisme ou pour l’égalité filles-garçons.
L’actualité nous montre bien que ce chantier est d’importance. Si le vote à l’Assemblée ouvrant le mariage aux personnes du même sexe constitue une belle avancée pour l’égalité des droits de toutes et de tous, personne ne peut se satisfaire des relents homophobes qui envahissent l’espace public. On le voit bien : il faut du temps pour faire évoluer les mentalités et cela commence à l’école ! L’école, la classe, la cour de récréation sont des lieux où se construit la personnalité des enfants, et où s’ancrent également les stéréotypes. Il est nécessaire d’agir très tôt, pour combattre les représentations et les comportements discriminatoires et pour que ne se figent pas dans les esprits les convictions de hiérarchie des êtres et des sexualités.
Comment est-il possible que l’insulte « pédé » soit la plus fréquente des cours de récréation et que, la plupart du temps, tous les enseignant-es sont loin d’avoir les armes pour en parler ? On ne part pas de rien pour autant. Notre colloque a mis en évidence que des enseignant-es sont à l’initiative de projets foisonnants. Ailleurs, des pays comme la Belgique, les Pays-Bas ou le Canada sont en avance et proposent des outils spécifiques. Tout ce travail mériterait d’être valorisé et diffusé.
Le SNUipp-FSU prend les devants et apporte sa pierre à l’édifice de l’éducation contre l’homophobie. A l’issue de trois années d’expérimentation, il met en ligne deux documents qui comprennent un ensemble de textes d’informations, des ressources, ainsi qu’une vingtaine de préparations pédagogiques fournissant des pistes à exploiter en fonction de la classe et des élèves. Ce travail élaboré avec des enseignants et des chercheurs offre des possibilités souvent à partir d’ouvrages de littérature jeunesse, pour aborder les questions de l’injure, des familles, des relations amoureuses, des stéréotypes de sexe.
Mais, le SNUipp-FSU veut surtout rappeler que l’institution doit assumer ses responsabilités. A l’heure, où le ministre veut redéfinir les contenus d’un enseignement moral et civique dans les nouveaux programmes de 2015, il paraît essentiel d’y intégrer l’éducation contre l’homophobie et de mettre en place des modules de formation. Il est temps de franchir un nouveau pas.
Paris, le 16 mai 2013
Téléchargez les documents mis à disposition des enseignants des écoles :
Éduquer contre l’homophobie dès l’école primaire : des outils pour le faire
Fenêtres sur Cours : « Éduquer contre l’homophobie », un numéro spécial.