L’année scolaire 2013/2014 est une année transitoire. Deux générations de futurs enseignants vont se côtoyer dans les écoles. D’un côté des stagiaires ayant eu le concours et de l’autre des étudiants admissibles au concours. Les premiers seront titulaires d’une classe dès la rentrée, les seconds seront amenés à exercer dans les classes un jour et demi par semaine pour se confronter avec le métier.

Dès la rentrée 2014, il n’y aura plus que des stagiaires qui alterneront classe et formation professionnelle : des PES version “Fillon” et des PES version “Peillon”.

Si cela parait une bonne idée que de venir dans une école observer ce qu’est une classe, comment l’enseignant aide les enfants à apprendre, comment il gère la classe, comment il prépare sa journée, comment il analyse ce qui s’est passé et évalue les apprentissages, c’en est une autre d’utiliser des étudiants pour combler des “manques” et ainsi de les mettre seul dans une classe dès la rentrée.

C’est ce que s’apprête à faire le département de la Vienne

La Direction Académique de la Vienne va proposer donc à 66 admissibles au concours 2013-2014 d’effectuer au moins un jour de responsabilité classe par semaine avec un contrat de contractuel.

Dépassant le cadre de la circulaire ministérielle, ces étudiants pourraient être affectés sur des classes de CP ou de CM2, ou même sur des doubles ou triples niveau, quelque soit le secteur de difficulté où se situe l’école.

Faire classe ne s’improvise pas et confier la classe à un étudiant c’est lui confier à la fois un ensemble de matières et un groupe d’enfants. C’est mettre en difficulté les uns et les autres. De plus, les étudiants qui devront effectuer cette journée de classe , devront en parallèle valider leur Master 2, préparer l’oral du concours pour le mois de juin 2014 mais aussi pour une grande majorité, préparer le nouveau concours version Peillon (écrits avril 2014, oraux juin 2014). Un sacré parcours du combattant qui sera rémunéré à hauteur de 854 € brut/mois.

Pour le SNUipp-FSU 86, cette organisation est inacceptable et ne se justifie à aucun niveau.

Depuis le début de l’année, le SNUipp-FSU 86 n’a cessé d’interpeller l’administration. Les enfants ont droit à un maître formé et qualifié, les étudiants ont droit à une vraie formation. Si le constat semble partagé, la situation n’évolue pourtant pas dans le bon sens.

Nous demandons que ces 66 admissibles soient affectés non en responsabilité classe mais en surnombre dans les écoles afin d’observer les classes, de voir différents niveaux, de préparer avec le maître et progressivement d’intervenir dans la classe. Nous souhaitons qu’ils soient mis en priorité auprès des maîtres formateurs dont la certification prouve leur aptitude à former des futurs collègues.

Notons que c’est possible pour les admissibles du concours du 2nd degré de notre académie (référence note du recteur n°177 du 18 juin 2013 : « Ces personnels contractuels seront affectés en surnombre dans des établissements qui ont été sélectionnés pour répondre aux critères suivants : cohérence pédagogique et potentiel de tutorat existant.. »), alors cela doit le devenir pour les admissibles du concours des professeurs des écoles. La « priorité au primaire » scandée par le ministère ne doit pas juste être un slogan : on doit être attentifs tant aux enfants qu’aux étudiants et donner les meilleures conditions pour apprendre aux uns comme aux autres.

Le SNUipp-FSU 86 mettra tout en œuvre pour que l’accueil des contractuels soit à la hauteur des enjeux et qu’une formation professionnelle leur soit dispensée, pour que le travail pédagogique des écoles soit respecté et ce dans l’intérêt des élèves et de leur réussite.

Nous l’avions dit sous le gouvernement précédent , cela reste valable aujourd’hui : Enseigner ne s’improvise pas, enseigner est un métier qui s’apprend.