Conditions d’inscription et d’études aux masters enseignement : des difficultés apparaissent pour nombre d’étudiants qui préparent les concours de recrutement. Le SNUipp, la FSU et l’UNEF interviennent.

« Plusieurs milliers d’étudiants, issus de licence ou de master, qui se destinent aux concours des métiers de l’enseignement et de l’éducation se trouvent confrontés à de grandes incertitudes et à des difficultés qui peuvent compromettre leurs chances de réussite. » C’est en ces termes que le SNUipp, les autres syndicats d’enseignants de la FSU et l’UNEF interpellent les ministres de l’Éducation nationale et de l’enseignement supérieur alors que s’ouvre l’année 1 de la réforme de la formation des enseignants. Il faut dire que beaucoup se joue dans cette année de transition après la quasi disparition de celle ci, décidée par le précédent gouvernement. Et il ne faudrait pas handicaper le timide retour d’attractivité pour notre métier chez les étudiants.

Des conditions d’inscription à revoir

« Dans de nombreuses universités, les étudiants sont confrontés à des exigences d’inscription inadmissibles pour accéder à une formation leur permettant de préparer les concours » s’insurgent les organisations syndicales. Et de fait, ici on demande à certains – pourtant déjà engagés dans un master enseignement – de se réinscrire en 1ère année du nouveau master MEEF, tandis qu’ailleurs, on exige des droits déraisonnables (jusqu’à 1 500 euros) pour l’inscription à un D.U qui prépare au concours.

– Pour le SNUipp, tous les étudiants doivent pouvoir accéder à une formation correspondant à leur situation (M1, M2 ou parcours adapté) et ce, à un tarif n’excédant pas le coût d’une inscription en master.

Attention aux conditions d’études

Jusqu’à 25% de variation sur les volumes horaires, de grandes disparités existent encore dans les contenus des masters MEEF selon les universités. Des disparités qui proviennent notamment d’un cadrage insuffisant des masters.

- Le SNUipp demande qu’une régulation nationale des masters MEEF soit définie afin d’assurer une meilleure lisibilité des parcours vers le métier et une équité de traitement des étudiants partout en France.

Par ailleurs, les étudiants admissibles au concours exceptionnel 2014 et inscrits en M2, peuvent effectuer leur année en exerçant à tiers temps dans les écoles, tout en préparant la deuxième partie du concours et l’obtention de leur master 2. Des conditions d’études particulièrement lourdes donc. Il en va de même pour les emplois d’avenir professeur (EAP), un dispositif mis en place pour attirer les étudiants boursiers vers les carrières enseignantes et qui doivent conjuguer études, préparation du concours et emploi à temps partiel dans les écoles.

- Universités et rectorats doivent prendre des dispositions qui permettent aux uns et aux autres de bénéficier de conditions de travail qui leur permettent de concilier tous ces aspects. (Proximité des lieux d’emploi ou de stage avec le lieu d’études et de vie, ainsi que compatibilité des emplois du temps universitaires et scolaires.)

Cette année « transitoire » dans la mise en œuvre de la réforme de la formation des enseignants doit enfin être mise à profit pour :

- définir et mettre en œuvre un véritable dispositif de prérecrutement, accompagné d’un plan pluriannuel chiffré, pour garantir un vivier d’étudiants aux concours et permettre aux étudiants-candidats de se consacrer essentiellement à leurs études ;

- établir un chiffrage prévisionnel des besoins de recrutement par académie en professeurs des Écoles ;

- procéder à une revalorisation du métier, condition incontournable de l’augmentation d’attractivité de ces métiers.

Télécharger :

- le communiqué des organisations syndicales