Si le ministre reconnaît les difficultés posées par la mise en place des rythmes en maternelle, les réponses qu’il apporte aujourd’hui sont insuffisantes. Le SNUipp-FSU demande à nouveau l’ouverture de discussions.

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Communiqué :

Ce lundi 11 novembre, nous avons découvert que des instructions ministérielles allaient être envoyées aux enseignants et aux collectivités locales pour répondre aux problèmes liés aux nouveaux rythmes en maternelle. Après le satisfécit de vendredi, le ministre reconnaîtrait-il enfin que tout n’irait pas sans difficulté ? Alors que depuis plusieurs mois le ministre répète à l’envie qu’il n’est pas le « ministre du périscolaire », voilà qu’il donne ses recommandations aux mairies sans même consulter en amont les représentants des enseignants.

Si le ministre avait ouvert le dialogue les professionnels que sont les enseignants de maternelle l’auraient informé de « l’importance des temps de sieste, de la transition scolaire et périscolaire, de la nécessité d’adapter les activités aux besoins de jeunes ou d’identifier les lieux et les adultes ». Ces préconisations sont au cœur de leur travail quotidien : le ministre ne répond donc pas au vrai problème. D’abord parce que bien souvent, la sieste n’est pas possible durant la pause méridienne faute de locaux et de personnels disponibles. Dans les écoles, les enseignants n’auront pas les moyens de faire vivre ces recommandations parce que, trop souvent, la mise en œuvre de la réforme en maternelle conduit à segmenter l’après-midi en deux temps, pris en charge dans un même lieu, par deux entités différentes, l’école et le secteur d’animation, aux missions et aux cultures différentes. Il y a là un facteur d’incompréhension et de perturbation pour les enfants et ce malgré toute l’attention portée par les enseignants et des autres personnels.

Le ministre ne répond pas aussi au fait que la réduction du temps scolaire de l’après-midi désorganise les enseignements, qui étaient jusque-là structurés autour des temps de sieste et de repos. En maternelle, l’après-midi offrait des temps privilégiés de travail en petits groupes pour notamment différencier l’enseignement ou permettre des séances de manipulations qui font sens notamment pour les plus fragiles. Dans bien des écoles, ces fonctionnements pédagogiques ne sont plus possibles. Or, si l’enjeu est bien les rythmes et la réussite scolaire, priorité doit être donnée à l’élaboration d’un temps scolaire adapté et cohérent pour répondre aux missions de l’école. Il est temps de s’interroger sur le choix du ministère d’uniformiser cette réforme selon un modèle conçu d’abord pour l’école élémentaire. Faudra-t-il attendre un nouveau rapport sur l’école maternelle pour se rendre compte des effets négatifs pour les élèves de cette énième déclinaison du processus de primarisation de la maternelle ?

On ne règlera pas le problème des modèles incohérents en maternelle en envoyant uniquement des instructions écrites dans les écoles. Au moment où le gouvernement affiche son intention de revitaliser la maternelle (cycle maternelle, scolarisation des tous petits, nouveaux programmes), conserver le cadre rigide actuel de la réforme serait une erreur préjudiciable. C’est pour cette raison que le SNUipp-FSU demande à nouveau l’ouverture de discussions pour étudier des organisations des rythmes adaptées à la maternelle en ouvrant par exemple la possibilité de déroger à la règle stricte des 9 demi- journées.

Paris, le 12 novembre 2013