Le CDEN s’est réuni pour valider les Projets d’Organisation du temps scolaire (POTS)

Si la FSU-CGT défend les matinées travaillées et l’allègement de la journée scolaire, elle n’est pas dans l’angélisme : la réforme précipitée, rédigée sur un coin de table et ne prenant pas en compte tous les paramètres se heurte à des difficultés qu’il aurait fallu prendre en compte pour améliorer le dispositif à cette rentrée. Nous nous appuyons sur la consultation des enseignants, qui nous a permis d’établir un contre-rapport, à la fois national et départemental et de porter la parole du terrain. (lire le contre rapport)

Le ministre a présenté la réforme des rythmes comme étant un atout majeur pour la réussite des élèves. La réalité de la mise en œuvre en 2013 et de la préparation 2014 montre hélas que, souvent ce sont des contingences éloignées de la réussite
qui prédominent.

Nous avons fait part des difficultés rencontrées sur le terrain :

- l’absence de véritable concertation : Lorsque c’est la mairie qui a la main ou le conseil général qui , par les contraintes de transport , limite les discussions , et que de surcroit l’Education Nationale oublie les intérêts de l’enfant pour aller d an s le sens des élus : les parents et les enseignants subissent la réforme qui va agir comme un élément de dégradation des conditions de travail des enseignants et d’apprentissages des élèves. P
our 2014,
c’est 20% des avis
d
es conseils d’Ecole
qui n’ont pas été suivis !

- les difficultés pour les élèves de moins de 6 ans : les emplois du temps le plus souvent alignés sur l’élémentaire, ne correspondent pas aux besoins des petits : les transitions entre les temps, la multiplicité des adultes, les ATSEM tantôt co-educatrices, tantôt animatrices, les pauses méridiennes allongées avec des temps de sieste peu respectés contribuent à faire dire aux enseignants et aux parents que les enfants sont plus agités et plus fatigués. L’expérience d’autres communes et les préconisations de la DGESCO sur les locaux ou les transitions, semblent dans un grand nombre de cas rester lettre morte.

- les pauses méridiennes allongées en élémentaire où les enfants sont seulement « surveillés » et où les activités excitantes dans des lieux inappropriés à un moment où le rythme biologique impose des activités calmes, ne permet pas à l’enfant de revenir apaisé aux apprentissages.
Les collègues
mettent en garde
sur les risques d’excitations et d’incidents.

- La garderie remplace souvent les activités péri scolaires : on substitue aux heures de classe, un temps collectif supplémentaire renforçant ainsi les inégalités et la fatigue.

- Les interrogations sur le financement :
Des communes ont fait des efforts, ont travaillé en bonne intelligence, sont soucieuses de proposer des activités appuyées sur un tissu associatif développé, ou sur une grande expérience du périscolaire. Ce sont des mairies qui ont fait le choix d’investir financièrement à la hauteur nécessaire pour réussir. Cela montre qu’il est indispensable que l’Etat fournisse un financement pérenne sur tout le territoire, seul
e
garantie de l’équité. Personne à ce jour n’est en mesure de dire si le fond d’amorçage sera reconduit. les élections jouant un rôle non négligeable dans des rédactions pour le moins réduites du PEDT : une école sur deux ne connait toujours pas le projet éducatif de la mairie.

- le caractère dérogatoire nous interroge : Pourquoi, alors qu’il est possible de déroger pour mettre en place une organisation avec deux jours de 6 H d’école comme avant et deux jours courts de 4H 30, refuse-t-on des systèmes qui font consensus avec un mercredi libéré sur trois ? En quoi sont-ils vraiment moins dans l’esprit de la réforme ?

- les difficultés pour organiser la natation, le cinéma etc…. sur des après-midis raccourcis

- Nous avons aussi évoqué les salles de classe qui sont tantôt lieu de travail, tantôt lieu où on joue, les animations pédagogiques placées le mercredi après midi ou en soirées, niant ainsi la part invisible du travail enseignant, la multiplicité de réunions, les horaires des APC décidés par les municipalités ? ….

La réussite des élèves
, c’est aussi : les programmes, la baisse des effectifs, les Rased, la formation, le plus de maîtres que de classes…


A toutes ces questions, l’Inspecteur d’Académie et Mme La Préfète ont répondu que cela demandait “qu’on y réfléchisse “….

Cela va bien dans le sens de notre demande de temps supplémentaire pour la réflexion et la réécriture.

C’est pourquoi l
a délégation FSU-CGT a voté contre le projet d’organisation des temps scolaires
(POTS)
présenté par l’Inspecteur d’Académie.

Un listing d’horaires ne permet pas d’avoir une vision sur l’articulation des temps scolaires et péri scolaires. D’autre part, un certain nombre d’écoles nous ont fait part de leur surprise de voir un projet qui ne correspond pas à la concertation ou à l’avis du conseil d’école.


Pour la FSU-CGT, les décisions ne peuvent pas être arrêtées, les discussions ne sont pas closes.

Répartition des votes :

- Pour : 3 SE UNSA, 1 FOL, 2 élus

- Abstention : 4 FCPE, 1 PEEP

- Contre : 6 FSU/CGT , 1 FO