Le SNUipp-FSU vote contre le décret d’assouplissement : Trop peu et trop tard !

Le projet de décret autorisant des assouplissements de la réforme des rythmes a été présenté au Conseil supérieur de l’éducation ce 5 mai et le vote “indicatif” a été majoritairement contre.
- Pour : 3 (JPA – Ligue – PEEP)

- Contre : 31 (FSU – FCPE – SNALC – CGT – SUD – FO – CFTC – FO – FAGE…)

- Abstention : 27 (UNSA – CFDT – UNL – UNEF)


Le texte devrait paraître en fin de semaine.

Le SNUipp-FSU, qui depuis le début demande la réécriture de la réforme des rythmes dont des assouplissements tenant compte de l’existant, a permis la réouverture de ce dossier , mais les possibilités d’expérimentations annoncées sont très réduites :

- libérer un après-midi par semaine ​ (par exemple : 5 matinées de 3h15, ​3 après-midis de 2h35 ou 5 matinées de 3h30, 3 après-midis de 2h10 ou 5 matinées de 3h, 3 après-midis de 3h ou 5 matinées de 3h45, 3 après-midis de 1h45) ​
- ​réduire le temps de classe hebdomadaire et augmenter le nombre de jours de classe sur l’année (concrètement : effectuer 23h de classe par semaine et travailler 36h sur les vacances scolaires). ​

​ Pour le SNUipp-FSU, c’est donc ” trop peu et trop tard” .

- Trop peu car ​le SNUipp-FSU a pr​oposé 2 amendements qui n’ont pas été retenu :

  • que des organisations qui nécessitent de travailler certaines semaines à plus de 24h/semaine puissent être proposées : ce sont les organisations du type “un mercredi sur 3 libérés pour les élèves” qui sont évidemment évoquées (actuellement dans la Vienne, cette organisation fonctionne avec 2 semaines à 25h et 1 à 22h) . Pour : 8 (FSU, FO)
    Contre : 5 (UNSA, CFDT)
    Abstention : 2 (CGT, SUD)
  • que des matinées de 4h puissent être possibles pour travailler dans des organisations façon “Munster” avec 5 matinées de 4h et 2 après-midis de 2h qui existent depuis plus de 20 ans. Pour : 7 (FSU)
    Contre : 5 (UNSA, CFDT)
    Abstention : 3 (CGT, FO, SUD)

- Trop tard car

Même si ces organisations sont intéressantes, le délai du 6 juin, et le refus de déplacer sur la rentrée 2015, ne permet que difficilement de changer les organisations.

Le SNUipp-FSU s’est donc prononcé contre ce décret complémentaire
​​ Notre syndicat acte positivement les 2 nouvelles possibilités d’organisation et un gros plan sur la maternelle Mais au vu du nombre de personnels que le SNUipp représente et de la diversité de mise en oeuvre de cette réforme, l’assouplissement proposé ne règle en rien la logique de cette réforme pensée à l’envers. Guidée par les contraintes du périscolaire, les capacités inégales de financement des communes, et ne prenant que peu en compte les demandes des enseignants, la réforme relègue au second plan le temps de l’école pour les élèves et tout ce qui fait la réussite de l’élève comme la formation initiale et continue des élèves, les effectifs de classe, le rétablissement des RASED et avec un salaire en rapport avec leur niveau de qualification comme nous le demanderons lors de la journée de grève du 15 mai prochain avec tous les fonctionnaires.

Sur le terrain, on reste donc encore loin d’une réforme qui permette ​à la totalité des 48 000 écoles primaires de construire un projet cohérent pour la réussite des élèves, recueillant l’adhésion de la communauté éducative.

C’est pour cette raison que le SNUipp-FSU continue de demander la non généralisation de sa mise en œuvre partout où c’est nécessaire et une réécriture du décret qui remette la réforme à l’endroit. Pour qu’une réforme des rythmes scolaires soit efficace pour la réussite des élèves, elle doit d’abord concerner le temps scolaire en donnant des outils aux enseignants pour placer les apprentissages en fonction des rythmes biologiques de l’enfant : travailler le matin même si tous les enseignants pensent qu’on y travaille mieux car les enfants sont plus disponibles, n’est pas une réponse suffisante pour des apprentissages réussis.

Il y a urgence aujourd’hui à prendre les mesures nécessaires pour améliorer les conditions générales d’enseignement et de travail avec des moyens à la hauteur des besoins.

L’Éducation nationale doit reprendre la main. La semaine scolaire soit s’organiser selon un cadrage national avec des possibilités de dérogations émanant des conseils d’école prenant en compte les réalités territoriales (montagne, rural, DOM, histoire des départements), le tout arbitré par les IA-DASEN.

Aujourd’hui, c’est un sentiment de déception, de lassitude et de découragement, quelquefois de colère, qui s’est emparé de la communauté éducative. Pour que notre école avance, elle doit s’appuyer sur ceux qui la font vivre tous les jours.

Télécharger :
> la déclaration du SNUipp-FSU