Notre école a fait de considérables progrès en matière de scolarisation des enfants en situation de handicap. Tout est pourtant loin d’être facile au quotidien et pour assurer le saut tant quantitatif que qualitatif attendu par des milliers de familles, il reste beaucoup de chemin à parcourir. Le SNUipp appelle tous les partenaires à se rassembler pour porter de nouvelles propositions communes pour l’inclusion.

Près de dix ans après la loi du 11 février 2005, notre école a fait de considérables progrès en matière de scolarisation des enfants en situation de handicap. Plus de 140 000 d’entre eux sont scolarisés individuellement dans une classe ordinaire ou une classe pour l’inclusion : c’est plus du double par rapport aux années 2000. Les enseignants ont été les chevilles ouvrières de cette mutation de grande ampleur. Tout est pourtant loin d’être facile au quotidien et pour assurer le saut tant quantitatif que qualitatif attendu par des milliers de familles, il reste beaucoup de chemin à parcourir.

L’inclusion ne doit pas être un simple slogan inscrit dans la loi de refondation. D’après une enquête réalisée par le SNUipp-FSU* , si 90 % des enseignants adhèrent à l’objectif de l’inclusion, 76% estiment qu’il est réaliste mais sous certaines conditions. Ils restent malgré tout plus de 20 % à douter de cette réalisation. C’est un signe qu’il faut prendre en compte et qui montre combien le système éducatif et la société dans son ensemble doivent encore progresser. Aujourd’hui, nous sommes à la croisée des chemins.

Les enseignants demandent de la formation et des conditions d’enseignement adaptées. C’est bien la preuve qu’ils « y croient », mais jugent qu’ils ne sont pas assez préparés : les moyens, les aides notamment apportées par les RASED dont c’est l’une des missions, les effectifs, etc… ne suivent pas.

Les familles attendent aussi un accompagnement global de leur enfant sur tous les temps de la journée. En effet, le handicap ne s’arrête pas à la porte de la classe. Les enfants ont besoin d’être accompagnés sur le temps du midi, à la cantine, lors des activités périscolaires ou au cours de leur vie extra-scolaire. Nous regrettons que les missions des futurs AESH, remplaçant les AVS, soient cantonnées à l’accompagnement strictement scolaire, contrairement aux recommandations du rapport Komitès. A l’heure où les projets éducatifs sont encouragés, l’État doit assumer ses responsabilités en garantissant la prise en charge des besoins spécifiques des enfants en situation de handicap. Le Défenseur des droits vient d’ailleurs de s’en inquiéter.

Ces sujets déterminants ne peuvent rester dans l’ombre plus long-temps. Une nouvelle Conférence Nationale du Handicap devrait s’ouvrir avant la fin de l’année. Pour préparer cet événement, le SNUipp-FSU appelle tous les partenaires à se rassembler pour porter de nouvelles propositions communes pour l’inclusion. Alors que la loi de 2005 va fêter ses 10 ans, il est temps de franchir un nouveau cap.

Paris, le 27 mai 2014

* enquête réalisée par internet auprès de 5 000 enseignants du primaire entre avril et mai 2014

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