L’austérité et la réduction du déficit budgétaire dans le projet de budget 2016 est toujours en route – 50 milliards d’euros de coupes prévues de 2015 à 2017, dont 16 milliards pour 2016.

Dans ce cadre, le 1er degré public n’est pas le plus mal loti puisque le prévisionnel du budget est en augmentation de 1.43% (+ 370,5 millions d’euros par rapport à 2015).

Dans le détail, le constat est pourtant loin d’être idyllique et particulièrement sur les dépenses de fonctionnement et d’intervention. Depuis 2007, ces crédits sont passés de 74 M€ à 37,94 M€, soit une réduction de près de la moitié des sommes notamment consacrées aux crédits pédagogiques, à la formation continue, aux frais de déplacement,… :

- 99.81% du budget est lié aux dépenses de personnel : l’année prochaine il y aura 3 911 moyens d’enseignement supplémentaires : “Ces moyens seront consacrés au financement de l’augmentation des effectifs d’élèves, l’amélioration du dispositif de décharge des directeurs d’écoles, à la formation continue des maîtres et à la poursuite de la mise en œuvre du plan pour l’éducation prioritaire, notamment la scolarisation précoce et les dispositifs de prévention de la difficulté.”
Cela fait beaucoup de priorité pour les 3 911 moyens supplémentaires… s’ils sont sont tous là ! car en 2014, sur les 4 842 emplois prévus dans le premier degré, seuls 3 765 ont été réalisés.
- Sur l’engagement de 20500 postes supplémentaires dans le primaire inscrite dans la loi de refondation, le gouvernement en sera à 13000 à la rentrée 2016. Il faudrait donc créer 7 500 postes dans les écoles en 2017… l’objectif s’éloigne !

- Rémunérations : Augmentation de 14 millions d’euros. Une petite partie est déjà affectée (principalement pour Mayotte et l’augmentation du ratio à la hors classe de 4,5 %). Il reste 58 millions. Insuffisant pour des annonces à la hauteur, ce montant ne financerait par exemple qu’une augmentation de moins de 200 euros de l’ISAE. La poursuite du gel du point d’indice continue donc et les négociations sur le gel du point d’indice s’ouvreront en février 2016.

- le budget de la formation continue baisserait encore : 17,88 M€ contre 18,5 M€ en 2015 … hormis certains stages institutionnels (directeurs, ASH, formateurs…), il n’y a aucune offre, le désert continue et gagne du terrain dans ce domaine !

- les crédits pédagogiques baisseraient aussi : 1,01 M€ contre 1,02 M€ en 2015. Ils servent à financer les actions pédagogiques, notamment dans le cadre des projets d’écoles et des partenariats. Ils ont été divisés par 18 depuis 2007 ! Cela donne 11 centimes d’euros par élève et par an en maternelle, 25 centimes en élémentaire et 6,8 euros pour les élèves à besoins éducatifs particuliers. Par comparaison, dans le programme “Vie de l’élève”, 27,6 M€ sont affectés à la mobilisation de l’école pour les valeurs de la République…

- la mise en œuvre de la réforme des rythmes scolaires est imputée au budget de l’éducation nationale dans le programme “Vie de l’élève” : le fond de soutien aux activités périscolaires s’élève à 318,6 M€ (307 M€ en 2015). Ce fond est pérennisé par la loi de finances initiale pour 2015.
stagnation des frais de déplacement à 11,6 M€ comme en 2015. Cela veut dire que les enveloppes qui sont déjà insuffisantes (pour les Rased, les référents numériques, pour financer tous les déplacements aux réunions institutionnelles …etc), baisseront car partagées entre des collègues plus nombreux.

- Augmentation du nombre de contrats précaires CUI (contrat de 2 ans) dans nos écoles : +10 000

Le SNUipp-FSU 86 a écrit aux 2 sénateurs et aux 4 député-e-s pour les rencontrer et les interpeller à propos de ce budget sur lequel ils devront se prononcer.

le communiqué du SNUIpp-FSU sur ce lien : Budget toujours pas le compte pour le primaire