A la rentrée prochaine, les écoles seront concernées par un nouveau parcours : le parcours éducatif de santé. ( circulaire du BO).

De quoi s’agit-il ?

Pour le ministère, ce parcours devra prendre la forme d’un document bref, intelligible qui décrit concrètement les actions mises en œuvre qui concerne à la fois la protection de la santé des élèves (visite médicale, ..), les activités éducatives liées à la prévention des conduites à risques et les activités pédagogiques mises en place dans les enseignements en référence aux programmes scolaires.

Le document est communiqué à leurs familles dont la coopération et l’implication constituent une priorité dans la perspective d’une coéducation.

Un contenu organisé autour de 3 axes

- Un axe d’éducation à la santé avec, dès la maternelle et pour chaque cycle, les compétences à acquérir à chacune des étapes de la scolarité afin de permettre à chaque futur citoyen de faire des choix éclairés en matière de santé.

- Un axe de prévention qui présente les actions centrées sur une ou plusieurs problématiques de santé prioritaires ayant des dimensions éducatives et sociales (conduites addictives, alimentation et activité physique, vaccination, contraception, protection de l’enfance par exemple).

- Un axe de protection de la santé qui intègre des démarches liées à la protection de la santé des élèves mises en œuvre dans l’école, dans le but d’offrir aux élèves l’environnement le plus favorable possible à leur santé et à leur bien-être : actions sur le climat, démarches centrées sur l’amélioration de l’environnement ( restauration scolaire, ergonomie, qualité de l’entretien des locaux…)…

Quels acteurs rédigent et mettent en œuvre le parcours éducatif de santé ?

  • A l’échelle de l’école :

- Sa rédaction est de la responsabilité des équipes d’école de façon coordonnée à l’échelle de la circonscription sous l’autorité de l’inspecteur de l’éducation nationale (IEN). C’est un des constituants du projet d’école, adopté par le conseil d’école.

- Sa mise en œuvre mobilise l’ensemble de la communauté éducative et les partenaires : directeurs d’école, enseignants spécialisés ou non, psychologues scolaires, personnels sociaux et de santé intervenant auprès des élèves, municipalités, associations spécialisées en promotion de la santé …

  • A l’échelle du département : Les inspectrices et inspecteurs d’académie-directrices et directeurs académiques des services de l’éducation nationale (IA-Dasen) organisent le service des médecins de l’éducation nationale et les visites médicales sur le territoire

Quel pilotage national et académique ?

Un accompagnement doit être mis en œuvre :
- par les cadres, inspecteurs, les personnels sociaux et de santé, les formateurs de l’éducation nationale et des ESPE en coordination avec les associations spécialisées en éducation à la santé.

- Par un dispositif de formation initiale et continue

L’avis du SNUipp

L’éducation à la santé tout comme la prévention et la protection des élèves joue un rôle important dans la réussite éducative et le bien-être. Le problème est que ce sujet se traduit par une procédure institutionnelle avec l’ajout d’un nouveau parcours et la rédaction d’un nouveau document.

Le SNUipp a déjà exprimé ses réticences quant à la multiplication des parcours Après le Parcours d’éducation artistique et culturelle (PEAC), le Parcours avenir, le Parcours citoyen, l’arrivée du parcours santé génère un effet d’empilement voire de « trop plein ». A force de multiplier les parcours qui doivent faire partie du projet d’école et intégrer la liaison école-collège, les équipes vont se retrouver avec très peu de marge de manœuvre pour construire des projets qui correspondent aux besoins spécifiques de leur école.

De même, concernant la mise en œuvre concrète (actions de prévention, d’information, de visites médicales et de dépistage), les équipes vont très vite se confronter au manque de moyens où par exemple dans les secteurs d’Education prioritaire, les postes en personnels sociaux et de santé n’ont pas été abondés. De plus, comment envisager des démarches centrées sur l’amélioration de l’environnement de l’école sans que les collectivités en aient les moyens ? De même, comment croire à des promesses de formation quand celles-ci ne sont même pas tenues pour permettre aux collègues de s’approprier les nouveaux programmes ?

Au final, en tant que professionnels, nous sommes habilités à juger de l’intérêt pour les élèves et leurs familles des commandes institutionnelles qui nous sont faites et ce d’autant qu’elles se traduiront par un travail supplémentaire pris encore sur des 108h largement dépassées. C’est pour cette raison que nous estimons que ce nouveau parcours n’a rien d’obligatoire et que l’éducation et le suivi de santé doit s’inscrire dans les procédures existantes (programmes, livrets scolaires, relation aux familles,…).

Tout cela renforce notre conviction sur la nécessité de revoir nos conditions de travail notamment comme nous le portons à travers notre pétition « du temps, de la confiance et des moyens » qui demande la fin des APC et l’utilisation libre et non contrôlée des 108H.