Groupe de Travail départemental direction d’école du 20 novembre 2020

Présent-es : IA-DASEN, IENA, SGa, 2 IEN (Poitiers Nord, Poitiers Sud), Directeur Vie Scolaire (DVS), 8 directeur-trices choisies par les IEN, 1 FSU/CGT Educ’Action, 1 UNSA, 1 FO

Note d’ambiance : Ce second groupe de travail départemental sur la direction d’école s’est réuni sans qu’aucune modification de sa composition n’ait été effectuée, accordant toujours très peu de visibilité aux représentant-es mandaté-es de la profession. Aussi, les représentant-es des personnels sont encore une fois insuffisamment écouté-es alors qu’ils portent la parole du terrain suite aux témoignages collectés, réunions et enquêtes menées. Ce GT a principalement traité de la mise en œuvre des 2 jours de formation des directeur-trices d’école comme prévu au décret du 27 août 2020. Il a également été l’occasion pour le SNUipp-FSU 86 de porter notre plateforme revendicative concernant la simplification des tâches de direction. 

Formation des directeur-trices

Volume horaire : 

Selon L’arrêté du 27 août 2020 “les autorités académiques veilleront à ce que tout directeur d’école bénéficie au minimum de deux jours de formation au cours de l’année”, ce qui, selon les calculs du DASEN, correspondrait à 12h de formation. Depuis plusieurs années, le DASEN a fait le choix de retirer 9h des 18h d’animations pédagogiques au regard de la charge de travail de la fonction. Aussi, d’après l’IA, il ne manquerait plus que 3h à ajouter pour arriver aux 2 jours de formation direction. Ainsi, l’IA prévoit de comptabiliser les heures d’animations pédagogiques pour arriver à respecter l’obligation de 2 jours de formation spécifique direction par an. 

Pour la FSU/CGT Educ’Action, le compte n’y est pas. L’arrêté du 27 août 2020 reconnaît la nécessité d’une formation continue pour les directeur-trices à raison de 2 jours par an au titre de la spécificité de leurs missions. 

Celle-ci ne doit  pas se faire au détriment de la formation pédagogique et didactique des directeur-trices qui, pour beaucoup, sont toujours enseignant-es dans leur classe. Au contraire, comme indiqué par le Ministère lors des groupes de travail, ces deux jours de formation doivent être mis en œuvre sur le temps de travail et hors de leurs jours de direction et ne se substituent donc pas aux animations pédagogiques. La formation continue est un droit qu’il nous faut reconquérir. C’est donc au ministère de se donner une nouvelle fois les moyens de sa politique, et d’allouer le volume de remplaçant-es nécessaire à la mise en place d’une formation continue sur temps de travail pour les directeur-trices. 

La majorité du GT a confirmé le souhait de garder une formation pédagogique et didactique et certain-es directeur-trices présent-es ont défendu un modèle alternant repris par le DASEN et décliné ainsi  : 

  • 1 année avec 9h sur la direction + 3h en pédagogique/didactique puis 1 année avec 9h en pédagogique/didactique + 3h sur la direction

Le DASEN a indiqué ne pas exclure de proposer un temps de formation fin août, sur volontariat, spécifique à la direction d’école déductible de ces 12h. 

Contenu de formation :

Concernant le contenu de formation en lui-même, l’IENA a présenté un certain nombre d’items de formation qui seraient envisagés notamment avec des partenaires extérieurs à l’Education Nationale, par exemple : 

  • le juridique avec des intervenants en justice ;
  • Informations préoccupantes / signalement au Procureur avec des assistantes sociales et infirmières ;
  • cyber harcèlement ;
  • médiation entre pairs ;
  • relation école / police / gendarmerie ;
  • la relation avec les parents ;
  • le harcèlement ;
  • l’organisation du temps scolaire (avec CEMEA, Francas, USEP) ;
  • Coopérative et coopération à l’école.
  • la gestion de crise 
  • relation école collectivité avec service juridique de l’Association des Maires de France
  • Laïcité avec Jérôme Grévy

La FSU/CGT Educ’Action a noté positivement le choix de l’administration de faire appel à des intervenant-es extérieur-es, notamment universitaires, et a rappelé sa demande de voir également intégrée dans la formation pédagogique et didactique la présence de chercheur-euses universitaires. 

Concernant la formation spécifique à la direction, la FSU/CGT Educ’Action a indiqué qu’il était nécessaire que l’offre soit large et diversifiée afin de permettre aux directeur-trices de choisir librement les formations qui leur conviendraient. 

Enfin, La FSU/CGT Educ’Action a rappelé la nécessaire consultation des directeur-trices du département afin de connaître leurs besoins en formation et assurer une adéquation plus grande entre l’offre et la demande. 

Le DASEN a accédé à cette demande et le Directeur vie Scolaire (DVS) fera donc parvenir une enquête à l’ensemble des directeur-trices du département sur leurs besoins en formation. 

Organisation du remplacement :

Afin de permettre d’organiser les formations direction sur temps de travail, le DASEN et ses services ont esquissé un modèle qui aura des conséquences sur la prochaine carte scolaire. Ainsi, à l’instar de ce qui existe en REP + avec des remplaçant-es fléché-es qui remplacent soit le jour de la formation, soit ultérieurement permettant une récupération du trop travaillé, le DASEN envisage le fonctionnement suivant : 

  • les formations se tiendraient sur le jour de décharge des directeur-trices ;
  • ceux-ci récupéreraient leur jour de décharge ultérieurement par compensation en étant remplacé-es un jour de classe ;
  • les collègues d’écoles de 1 à 3 classes seraient remplacé-es directement le jour de la formation avec des ZIL ou des BD.

Cette formule coûterait lors de la carte scolaire 3 équivalents temps plein. 

La FSU/CGT Educ’Action note que l’administration propose un projet réfléchi qu’il conviendra d’étudier plus attentivement, notamment au moment de la carte scolaire. En revanche, deux conséquences nous alertent :

  • Les collègues compensé-es ultérieurement de leur jour de direction, d’autant plus s’il n’en possède qu’un seul, seront obligé-es, la semaine de formation, d’assurer le travail de direction sans décharge. 
  • Les collègues d’écoles de 1 à 3 classes pourront difficilement participer à des formations direction pendant les périodes où les remplaçant-es sont déjà en nombre insuffisant. Il est donc nécessaire de réfléchir à un fonctionnement plus pérenne pour ces situations.

Le DASEN propose d’en rediscuter lors d’un groupe de travail technique sur cette question  de carte scolaire. 


Simplification des tâches de direction 

La FSU/CGT Educ’Action a porté à la connaissance du DASEN la plateforme revendicative faisant la synthèse des demandes des collègues suite aux réunions d’information syndicale d’octobre et novembre (lire la plateforme). 

L’Administration a commencé à y apporter des réponses : 

  • ONDE

Concernant l’utilisation d’ONDE par les communes, le DVS a indiqué qu’un travail était en cours avec l’AMF à ce sujet. Par ailleurs, l’IENA a précisé qu’un outil national, “ONDE échange”, existait et serait en déploiement sur les prochaines années. Cet outil faciliterait les échanges entre ONDE et les logiciels des mairies (https://eduscol.education.fr/1081/onde-echanges

  • Simplification des PAI

Le DASEN a expliqué avoir écrit l’an passé aux médecins scolaires pour leur indiquer qu’un PAI validé par le médecin de famille n’avait pas à être validé par eux. Il fera parvenir cette information aux directeur-trices via une fiche outil très prochainement. 

  • AFFLENET

Le DASEN refuse d’exempter les directeur-trices de la saisie dans AFFLENET considérant que les directeur-trices sont les seul-es capables de vérifier le bon respect de la sectorisation. Suite à différentes interventions, il étudiera avec l’IA-IPR en charge du dossier, la possibilité de simplifier la charge de travail des directeur-trices (uniquement volet 1 à leur charge ?) et pourquoi pas organiser un GT technique à ce sujet. 

  • Déconnexion numérique

L’administration est consciente que des progrès doivent être fait à ce propos. Par exemple, les mails envoyés par les IEN le soir tard, pourraient être programmés et envoyés le lendemain matin. 

  • PC portable et téléphone de fonction :

Le DASEN évoque la prime d’équipement de 150€ annoncée par le MEN pour financer ces investissements. Pour la FSU/CGT Educ’Action, cet équipement ne relève pas d’un investissement individuel mais bien d’un matériel professionnel au même titre qu’un tableau blanc et des manuels en classe. Cette prime, déjà insuffisante, ne peut se soustraire à la fourniture de ce matériel professionnel par l’employeur. Dans un trait d’humour, le DASEN a indiqué qu’il pourra prendre en charge ces frais lorsqu’il n’y aura plus que 150 directions d’école dans le département…

  • Groupe d’échange de pratique entre pairs :

Le DASEN est sensible à cette proposition de la FSU/CGT Educ’Action et se dit prêt à réfléchir sérieusement à la mise en place de tels dispositifs encadrés par des référents professionnels hors éducation nationale et un-e psychologue. 

  • Services civiques

Le DASEN entend la nécessité de mettre en place un recrutement plus tôt afin d’augmenter le vivier de candidat-es (en septembre, la majorité des candidat-es ont trouvé un service civique), et de revoir la durée des missions proposées. A ce jour, l’enveloppe consacrée aux services civiques est peu consommée, et les candidat-es recruté-es souhaitent majoritairement exercer en milieu urbain, délaissant le périurbain et le rural.

  • Aide à la direction :

Comme il n’y a pas de statut d’aide à la direction, le DASEN ne peut pas en recruter. Il essaie de voir avec les collectivités pour qu’elles profitent de la loi Rilhac pour créer des emplois municipaux à cet effet (travail en cours avec Châtellerault), mais pour lui il s’agit d’une question nationale. 

  • Augmentation des décharges :

Là encore, le DASEN explique qu’il s’agit d’une question nationale sur laquelle il ne peut agir. 

La FSU/CGT Educ’Action a rappelé que ce Groupe de Travail départemental doit permettre au DASEN de remonter la parole de la profession. L’ensemble du GT étant unanime pour exprimer la nécessité d’augmenter le volume de toutes les décharges de direction et de recruter statutairement des aides à la direction formées et pérennes, le DASEN doit transmettre cette demande au ministère. 

Autres éléments : 

  • Application intervenant 1D :

Suite à la demande de permettre l’accès à l’application à tous les collègues afin que les directeur-trices n’aient pas à recopier les projets, le DASEN a indiqué qu’il verrait avec les services informatiques ce qu’il est possible de faire. La FSU/CGT Educ’Action a rappelé que cette demande récurrente était déjà portée avant l’arrivée du DASEN dans le département, et qu’aucune réponse n’avait été apportée. 

  • Certificats de scolarité / radiation : 

Une directrice a demandé s’il serait possible d’envoyer directement de ONDE les certificats aux familles. L’administration va étudier comment associer une messagerie à ONDE pour permettre l’envoi directement afin d’éviter le long travail de téléchargement, mise en pièce jointe et envoi individuel pour les directeur-trices.


Points divers 

  • Compte rendu du GT :

Suite à la demande des directeur-trices présent-es au GT et aux retours de collègues ayant écrit au DVS pour déplorer l’opacité de la composition et des sujets traités par ce GT, le DASEN indique qu’un compte rendu sera réalisé par le DVS et diffusé à l’ensemble des collègues directeur-trices du département. 

  • Contractuel-les :

Le DASEN a indiqué que 5 contractuel-les (niveau Master) ont été recruté-es jusqu’aux vacances d’été et sont en classe depuis cette semaine. Il indique également que des contractuel-les de soutien national spécifique 1er degré devraient arriver dans les écoles prochainement (en attente de la répartition académique du volume de contractuel-les). Ces contractuel-les seront recruté-es pour 4 mois, au niveau Licence. 

La FSU/CGT Educ’Action revendique le recrutement urgent de toutes les listes complémentaires et leur ré-abondement au maximum. Ensuite, pour faire face à cette situation exceptionnelle, un recrutement exceptionnel de personnels via l’organisation d’un concours exceptionnel doit être envisagé. Dans tous les cas de figure, les contractuel-les recruté-es dans l’urgence aujourd’hui devront être titularisé-es et formé-es.


Conclusion

En conclusion, le DASEN a indiqué qu’un prochain groupe de travail direction se tiendrait début janvier, avant les opérations de carte scolaire, et qu’il travaillera sur les critères d’attribution des décharges exceptionnelles de direction. Pour le DASEN, il est urgent d’objectiver l’attribution de ces décharges pour qu’elles ne soient pas le fait du prince, ce que bien sûr la FSU/ CGT Educ’Action soutient. Pour le DASEN il conviendra également de revenir sur la définition du caractère exceptionnel de ces décharges car il regrette que certaines d’entre elles soient données chaque année depuis 20 ans aux mêmes écoles. Pour la FSU/CGT Educ’Action les décharges exceptionnelles données à des écoles qui sont porteuses de dispositif (autisme, LSF…) qui accroissent la charge de travail du directeur-trice ne doivent pas être arrêtées; le caractère “exceptionnel” de celles-ci renvoyant à la surcharge exceptionnelle de travail engendré.

Si vous souhaitez contribuer à l’établissement des critères d’attribution de ces décharges, envoyez-nous vos propositions, idées, remarques par mail à snu86@snuipp.fr 

pour le SNUipp-FSU 86, Gilles Tabourdeau