Présent-es : Mme. Robert (Rectrice), M. Claverie (IA-DASEN), M. Artaud (IENA), M. Monlun (SGa), 2 IEN (Lencloître, Poitiers Sud), Directeur Vie Scolaire (DVS), 8 directeur-trices choisi-es par les IEN, 1 SNUipp-FSU, 1 UNSA, 1 FO

Note d’ambiance : Ce troisième groupe de travail départemental sur la direction d’école s’est réuni sans qu’aucune modification de sa composition n’ait été effectuée, accordant toujours très peu de visibilité aux représentant-es mandaté-es de la profession. Lors de ce groupe de travail introduit par la Rectrice, le SNUipp-FSU 86 a donc pu l’interpeller sur les moyens nécessaires à allouer pour améliorer la situation des directeur-trices d’école. Ce GT devait porter sur l’attribution des décharges exceptionnelles dans le département, mais n’a finalement quasiment pas parlé de ce sujet…


Introduction

Après les bons vœux et les remerciements de rigueur, la Rectrice a exposé sa satisfaction de voir pour la rentrée 2021, une 6ème baisse consécutive des effectifs dans 1er degré sans baisse d’emploi pour l’académie. Ce qui, selon elle, permettra sans aucun doute d’améliorer la décharge des directeurs-trices (1, 2, 3 classes + 9 et 13 classes en élémentaire). Elle salue le travail du groupe départemental direction, et notamment la création du poste de Directeur Vie Scolaire et la mise en place d’une Foire Aux Questions dans le département qui serait, à terme, déployée dans les autres départements de l’académie. Elle profite enfin de cette intervention pour annoncer de grands projets à venir concernant le numérique dans la Vienne (Le DASEN précisera plus tard dans la réunion que la Vienne fait partie des 10 départements retenus pour devenir Territoire 100% numérique. à lire ici, nous reviendrons prochainement sur ce sujet). 

A la suite de la Rectrice, le DASEN a rappelé les éléments “actés” lors des deux précédents GT (format de la formation notamment) et a évoqué le chantier du jour sur les décharges exceptionnelles en présentant ses objectifs : dégager 1 ou 2 équivalents temps-plein pour allouer de la décharge exceptionnelle (… c’est déjà  le cas depuis plus d’une dizaine d’années, actuellement le DASEN accorde 1.36 moyens en plus à des écoles, s’agit-il donc d’1 ou 2 etp en plus ? réponse lors de la carte scolaire du 1er mars prochain) et questionner le maintien de décharges exceptionnelles à long terme, arguant la nécessité d’aller vers plus de flexibilité.

Le SNUipp-FSU 86 est intervenu pour s’interroger sur la capacité du DASEN à dégager 1 ou 2 postes pour les décharges exceptionnelles au regard de la carte scolaire qui s’annonce particulièrement sanglante dans la Vienne pour la rentrée 2021. Avec 4 postes à rendre à l’académie et 35 postes nécessaires pour mettre en œuvre la politique ministérielle (GS dédoublés en éducation prioritaire, limitation des GS, CP et CE1 à 24 hors éducation prioritaire, augmentation des décharges de direction suite à l’arbitrage du ministre, poursuite du plan autisme), il sera déjà difficile de répondre aux besoins du département en terme de remplaçant-es, de RASED et d’ouvertures en cycles 1 et 3 non concernés par les objectifs du MEN. Alors imaginer réussir à dégager ces deux postes supplémentaires relève d’un outrageux optimisme. 

Le SNUipp-FSU 86 a rappelé que la demande des directeur-trices et de voir toutes les décharges augmenter, et qu’à ce jour ils sont très déçus par les annonces ministérielles concernant la direction d’école. 

Le DASEN en réponse s’est voulu rassurant concernant la carte scolaire. Selon ses calculs l’an dernier nous avions une dotation départementale de 0 postes qui, suite à la dotation de mars (après les annonces du ministre sur les communes de – de 5000 hab), est passée à + 16 emplois qui n’ont pas été repris. Aussi, selon les savants calculs de l’IA nous ne sommes pas à – 4 postes pour la rentrée 2021 mais au contraire à + 12 (16 – 4…) ce qui annonce “une belle carte scolaire en perspective”. Le SNUipp-FSU 86 ne fait bien évidemment par les mêmes pronostiques (lire ici) et invite toutes les écoles qui ne l’auraient pas encore fait à envoyer leur enquête carte scolaire avec leurs effectifs (lire ici)

Concernant l’augmentation des décharges, le DASEN indique qu’il s’agit d’une première étape réalisée dans un cadre budgétaire contraint, et qu’effectivement la fonction de directeur-trice d’école est beaucoup plus complexe qu’il y a 50 ans, ce qui explique le besoin d’augmenter les décharges. 


Point de situation sur la situation des directeur-trices dans le département

En introduction de ce point, le Directeur Vie Scolaire a fait part du grand nombre de sollicitations dont il est destinataire dont les sujets sont majoritairement sur la gestion “COVID” et les questions réglementaires et juridiques sont très prégnantes. Il a pointé de réelles fragilités des collègues sur les questions d’assurance et des accidents en particulier, révélant un besoin en formation. Il est par la suite revenu sur l’espace collaboratif “tribu” en indiquant qu’il a été rejoint par 85% des directeur-trices avec fréquentation croissante depuis son ouverture. A ce jour, on y trouve 250 références et il continuera à être enrichi notamment avec les documents harmonisés entre les circonscriptions (par exemple trame pour équipes éducatives).

Par la suite, les différent-es directeur-trices présent-es au groupe départemental ont unanimement exprimé la satisfaction d’avoir eu des vacances de fin d’année plus reposantes, sans sollicitation. Ils évoquent leurs inquiétudes concernant l’état psychologique dans quelques années des enfants aujourd’hui confrontés à la crise sanitaire. Ils s’inquiètent également de l’installation dans la durée des mesures de non brassage qui font disparaître les interactions entre classes et groupes d’élèves.  

Le SNUipp-FSU 86 a indiqué que même si les collègues directeur-trices sont soulagé-es d’avoir eu de “vraies” vacances de fin d’année, ils et elles notent que début janvier a repris sur les chapeaux de roues et que les équipes sont sur le pont toute la journée (toutes les récrés, vigilance renforcée sur les gestes barrière…). Malheureusement, contrairement à l’année dernière, la fin de l’année n’est pas proche et les directeurs-trices s’inquiètent pour les collègues car la fatigue est déjà visible sur les équipes après seulement 2 semaines de classe. De plus, beaucoup d’équipes témoignent d’une réelle anxiété concernant la carte scolaire 2021 car, au regard des conditions d’exercice actuelles déjà difficiles, ils n’imaginent pas pouvoir travailler avec des conditions dégradées suite à une fermeture l’année prochaine.


Formation des directeur-trices

Avant toute chose, le SNUipp-FSU 86 a souhaité alerter l’administration sur les convocations à M@gistère reçues par des collègues directeur-trices. L’IENA a indiqué qu’il s’agissait d’un souci identifié (lié au nouveau logiciel SOFIA qui édite les OM) et que les collègues directeur-trices destinataires ne devaient pas en tenir compte.

Suite à la proposition du SNUipp-FSU 86 lors du dernier GT de consulter la profession sur les besoins en formation (lien), le Directeur Vie Scolaire a indiqué les thématiques remontées qui font unanimité : 

– questions administratives (sécurité, rgpd…) ;

– pilotage pédagogique ;

– gestion de conflits et de crise ;

– gestion des élèves perturbateurs ;

– médiation entre collègues ;

– relation avec les collectivités ;

– formation à la gestion d’une ULIS ;

– liaison inter-degrés ;

– connaissance des partenaires de l’enfance.

Au cours d’échanges autour des besoins ponctuels en formation, le DASEN a présenté le modèle des “cafés chefs” du second degré au cours desquels, des chefs d’établissement réunis 45 min, reçoivent une formation et échangent sur un sujet précis avec un expert (ex : les informations préoccupantes). le débat ayant tout naturellement dévié sur quel temps pourraient avoir lieu ce type de formation, le SNUipp-FSU 86 a demandé à ce que ces cafés directeur-trices puissent être intégrés au volume de formation continue des directeur-trices afin de ne pas encore ajouter des heures dans un emploi du temps déjà incompressible. Le SNUipp-FSU demande la création de postes de remplaçant-es pour permettre que les 2 jours de formations annoncées par le gouvernement ait lieu sur temps de classe, et non de les superposer aux 18h d’animation péda et M@gistère comme le propose l’IA , cela représenterait 4.5 moyens de remplacement pour les 323 écoles de la Vienne. De même, le SNUipp-FSU 86 a posé la question de l’équipement numérique nécessaire à ce type d’action de formation. Nous avons également rappelé le droit à la déconnexion des directeur-trices et l’importance que les visioconférences ne s’empilent pas les une sur les autres au risque de saturer et épuiser les collègues.


ONDE : quelques réponses de la DSI 

La FSU/CGT Educ’Action avait, lors du dernier GT, porté à la connaissance du DASEN la plateforme revendicative faisant la synthèse des demandes des collègues suite aux réunions d’information syndicale d’octobre et novembre. Afin de répondre aux questions en lien avec ONDE, le DASEN avait invité Mme Demogue du département des applications de la DSI (Direction des Systèmes d’Information).

  • Liens base de données ONDE et logiciels mairie pour éviter que directeur-trices fassent l’inscription des élèves.

La difficulté est que des communes comme Poitiers et Châtellerault possèdent un logiciel autre que ONDE pour gérer les inscriptions d’élèves. Plusieurs solutions existent maintenant pour permettre la liaison entre les 2 bases de données : 

=> La mairie achète un nouveau logiciel intégrant une partie d’échange habilité par le MEN (via ONDE Échange) ;

=> La mairie récupère un kit de développement auprès du MEN et embauche un prestataire pour programmer la passerelle entre ONDE et leur logiciel maison. A titre d’exemple cela coûterait 3000€ pour la ville de Poitiers.

Si les municipalités n’abandonnent pas leur logiciel au profit de l’utilisation d’ONDE, Il faudra donc qu’elles investissent, ce qui sera très certainement un frein à cette simplification des tâches de direction.

  • Bascule d’année dans ONDE avant le 1er septembre. Il ne s’agit pas d’une décision locale. Sur proposition de le SNUipp-FSU 86 avec le soutien du GT, le DASEN 86 portera la demande d’effectuer la bascule 1 semaine avant la rentrée.
  • Association d’une messagerie à ONDE pour faciliter les envois massif de certificats de scolarité par exemple. Il s’agit d’une demande portée également par l’académie de Grenoble le mois dernier. Aussi, le SNUipp-FSU 86 demande également que cela soit également porté académiquement par le DASEN 86.
  • Amélioration de l’ergonomie des exports dans ONDE pour, par exemple, choisir les champs à exporter. Là encore cette évolution n’est pas possible localement et relève de choix ministériels pour la future version du logiciel.

Pour le SNUipp-FSU 86, cet échange montre bien les difficultés de faire évoluer positivement un logiciel national quand le développement ne peut se faire en fonction des besoins remontés. Il est urgent que la DSDEN 86 s’appuie sur les retours de la profession pour remonter les évolutions attendues, et puisse obtenir un calendrier de réalisation qui témoignera de la prise en compte de ces demandes.


Décharges exceptionnelles 

Après deux heures d’échange nous arrivons enfin au sujet principal : les décharges exceptionnelles. Le DASEN a indiqué qu’il convient aujourd’hui d’acter le principe de décharges exceptionnelles et qu’une fois les moyens validés par le CTSD, il reviendra vers le GT pour en établir les critères d’attribution. Il souhaite toutefois connaître l’avis des organisations syndicales sur le sujet. 

La FSU CGT Educ’Action a rappelé une nouvelle fois la nécessité d’augmenter l’ensemble des décharges de direction. L’attribution de décharges exceptionnelles ne pourrait se soustraire à une politique ambitieuse pour la direction d’école avec augmentation de toutes les décharges et le recrutement statutaire d’aides à la direction formées. C’est dans ce contexte que le SNUipp-FSU 86 a souhaité questionner la définition même de décharge exceptionnelle. Ainsi, qu’est-ce qui est exceptionnel ? Le contexte d’exercice qui légitime une décharge supplémentaire (par exemple la présence d’une unité autisme dans l’école) ou l’attribution de cette décharge qui sous-entend alors qu’elle sera reprise aussi soudainement qu’elle a été donnée ? 

Suite à l’enquête menée auprès des directeur-trices début janvier à laquelle 50 collègues ont participé, nombreux sont les critères qui nécessitent l’attribution d’une décharge exceptionnelle : 

  • école accueillant un dispositif ASH (ULIS, classe externalisée, LSF, dispositif autisme…) ; 
  • école rencontrant des difficultés temporaires ; 
  • école au nombre de classes juste en dessous du seuil permettant d’obtenir une quotité de décharge supérieure ; 
  • école en milieu rural isolé ; 
  • école en éducation prioritaire ; 
  • école engagée dans une restructuration (fusion, construction ou rénovation d’école…) ; 
  • école en politique de la ville ; 
  • école engagée dans un projet de recherche.

Auxquels il faut ajouter d’autres critères tels que classe unique 3-4-5 niveaux, directeur/trice débutant, école accueillant des stagiaires, école ayant des liens forts et des échanges quotidiens avec le conservatoire de Grand Poitiers…

Ainsi, pour le SNUipp-FSU 86, il est impossible de hiérarchiser tous ces critères car chacun légitime l’attribution d’une décharge exceptionnelle. En effet, à nombre de classes égal, une école présentant un de ces critères rencontrera un surcharge de travail de direction justifiant l’attribution d’une décharge supplémentaire.

Concernant l’inscription dans la  durée de cette décharge exceptionnelle, cette consultation indique que même si les collègues souhaitent qu’elles soient limitées dans le temps, 60% des collègues demandent à ce qu’elles soient maintenues tout le temps que durera la situation d’exercice “hors conditions habituelles”. 

Le SNUipp-FSU 86 a donc alerté le DASEN : s’engager sur des réponses ponctuelles et enlever les moyens si la situation s’améliore c’est prendre le risque de reculer car les résultats sont aussi liés aux moyens supplémentaires alloués. 

Le SNUipp-FSU 86 refuse de voir se mettre en place un concours pour savoir quel sera le directeur-trice qui méritera une journée supplémentaire. La FSU-CGT Educ’ACtion est favorable à une montée en charge sur plusieurs années avec de la décharge exceptionnelle allouée aux écoles d’années en années sans retirer aux premières tant que la situation exceptionnelle dure. Tout ceci étant bien évidemment conditionné aux moyens alloués par le ministère pour mettre en place cette politique… et c’est toujours là que le bât blesse. 

En conclusion de ce point, le DASEN évoque une autre possibilité s’inspirant des brigades ASH rattaché-es aux écoles avec ULIS : ne pas augmenter le nombre de décharges exceptionnelles et créer des postes de remplaçant-es rattachés aux écoles avec des conditions exceptionnelles. Ainsi, ils pourraient remplacer les directeur-trices pendant les périodes les plus intenses.

Même s’il est primordial de créer des postes de remplaçant-es dans le département, le scénario présenté par le DASEN n’est pas si efficace comme en témoigne un directeur avec ULIS lors du GT. Il n’a malheureusement que très rarement la chance de pouvoir bénéficier du remplacement des brigades rattachées à son école. Pour le SNUipp-FSU 86, il est important de créer de réelles améliorations des conditions d’exercices des directeur-trices d’école et non des usines à gaz qui servent juste à essayer de donner corps aux mensonges du Ministre Blanquer.


Question diverse 

Mise en place des exercices PPMS : Lors des échanges entre les organisations syndicales et la Rectrice, le DASEN a indiqué vouloir prendre attache avec l’Association des Maires de France pour discuter d’une autre répartition des responsabilités dans l’organisation des exercices PPMS. Ainsi, le directeur-trice resterait garant de la sécurité des élèves, la coordination des différents acteurs de l’exercice (pompiers, forces de l’ordre, services municipaux).


Conclusion

En conclusion, ce groupe de travail n’a apporté aucune des réponses attendues par les directrices et directeurs du département, et il faudra encore attendre avant d’obtenir des avancées. Le DASEN a indiqué que le prochain groupe de travail direction se tiendrait dans la deuxième quinzaine de juin après les opérations de carte scolaire. Pour le SNUipp-FSU 86, ce groupe de travail a confirmé que le DASEN n’avait pour le moment aucune marge de manoeuvre pour mettre en place des engagements du ministre Blanquer paru dans la circulaire du 25 août 2020 et que tout est assujetti aux moyens que le DASEN arrivera à dégager dans le cadre de la carte scolaire 2021 … qui s’annonce sanglante !

pour le SNUipp-FSU 86, Gilles Tabourdeau