Présent-es : 1 SG, 1 DAFPEN, 1 DRH, 1 DPE, 1 DOSES, 1 DEC, 5 IEN ET IA-IPR, DSDEN 16, DSDEN 17, DSDEN 86, 2 INSPE, 1 Université de Poitiers, 1 Université de La Rochelle, 5 FSU-CGT Educ’Action, 2 UNSA, 1 SNALC.

Pour lire le compte rendu du 1er groupe de travail académique du 21 janvier 2021, c’est par ici.

Introduction

Cette nouvelle réunion du groupe de travail académique inclut (comme demandé par la FSU-CGT Educ’Action) les représentant-es du supérieur (Direction de l’INSPE de Poitiers, VP CFVU des universités de Poitiers et La Rochelle). 

Le SG a précisé le cadre de la réunion : le contingent d’accueil d’alternants attribué par le MEN à l’académie n’est pas encore connu. Des documents de travail ont été communiqués aux organisations syndicales et ceux-ci permettent d’arriver à la conclusion que le stage alternant filé est pour l’administration la seule solution viable.

Pour la FSU-CGT Educ’Action, si l’ouverture aux représentant-es du supérieur et la communication des documents en amont de la séance est un bon signal, les propos du SG interrogent sur la méthode : si tout est déjà décidé, comme le laissent penser les documents communiqués et les retours des établissements où des berceaux alternants sont déjà positionnés, alors à quoi sert ce GT ?

Les échanges ont porté sur trois points principaux : 1/ Les modalités de l’alternance et la nature des berceaux tiers temps, 2/ Les critères de recrutement des étudiants alternants en responsabilité, 3/ Les tuteurs.

L’alternance

Dans le 1er degré : Les documents de travail présentaient 4 scénarios pour les stages alternants :

  • 3 stages massés, 
  • mixte filé / massé, 
  • positionnement de 3 alternants filés sur un même support de poste,
  • stage intégralement filé. 

Dès le début de l’instance l’administration a évincé toutes les possibilités sauf le stage alternant intégralement filé au motif qu’il permet “une meilleure intégration” de l’étudiant dans l’école et a indiqué que les berceaux tiers temps PE seront positionnés sur 

  • les décharges de direction sur volontariat, avec une décharge de 25% augmentée de 0,08% pour le suivi de l’alternant
  • les décharges de MAT à temps partiel

La FSU-CGT Educ’Action a rappelé son opposition à cette réforme, renforcée aujourd’hui par le timing contraint et le dogme de l’intégration des étudiants comme moyens d’emploi. Elle a dénoncé la mise à mal de la dimension formative du “stage” et soulevé plusieurs problèmes :

  • en quoi un stage filé à l’année permet aux futurs PE de se former à la polyvalence du métier ? Ce dispositif a déjà été expérimenté sans donner satisfaction (la plupart du temps, titulaire et étudiant se répartissant les disciplines sur la semaine) ;
  • demander aux collègues PE directeur-trices d’assurer le suivi et la formation d’étudiants en responsabilité revient à alourdir encore leur charge de travail ;
  • en ce qui concerne les MAT, il ne suffira pas de s’appuyer sur leur expérience actuelle : accueillir des étudiant-es en observation n’est pas la même chose qu’accompagner des étudiants en responsabilité et nécessitera de la formation de formateur-trices ;  
  • pourquoi ne pas opter en PE pour une organisation mixte filé / massé, comme à Limoges par exemple, alors que cette mise en œuvre permettrait de voir plusieurs contextes d’enseignements et faciliterait la prise en main de la classe grâce au temps de tuilage lors de la partie filée ?

Face au refus de l’administration de placer les étudiants alternants rémunérés en surnombre, la FSU-CGT Educ’ACtion a demandé que soit aménagé le temps de travail de manière à alléger au maximum la charge de la responsabilité. Par exemple, dans le cas d’un berceau alternant posé sur un complément de service de 25%, que le complément de 0,08% soit réservé pour la préparation ou réalisé en pratique accompagnée avec le titulaire de la classe ou le tuteur. C’est d’ailleurs une des pistes qui avaient été proposées en GT INSPE-rectorat. Ca favoriserait le travail au sein de collectifs et aurait le mérite de ne pas rester informel.

 

Dans le 2nd degré, un seul scénario est proposé, celui du stage alternant filé en pleine responsabilité. Aux questions de la FSU-CGT Educ’Action, le SG confirme que les stagiaires ne seront pas amené-es à intervenir sur plus d’un établissement, même si le volume horaire disponible n’atteint pas 6h. Dans ce cas, une fois le volume disciplinaire réalisé, le stagiaire alternant fera le complément de service au sein de dispositifs tel que “devoirs faits”. Il n’est pas exclu non plus qu’il puisse co-intervenir dans la classe avec son tuteur-trice. Par contre aucune implantation de “berceaux” CPE n’est à ce jour prévue, le texte présentant un certain flottement. Si le contingent défini par le Ministère devait passer de 60 à 100 berceaux alternants, la difficulté serait conséquente selon les propos du SG lui même. 

Par ailleurs, au regard de l’augmentation du volume horaire du Master 2 MEEF PLC, l’INSPE souligne la nécessité de laisser 3 journées pleines pour la formation à l’université. Le stage alternant ne pourra pas donc excéder 2 jours en établissement. 

 

D’un point de vue général, les réponses apportées ont mis en évidence une conception très réductrice de la formation : l’alternant sera “formé” puisqu’il sera “intégré” dans son lieu d’enseignement et pourra donc bénéficier des “échanges informels” et des conseils que lui apporteront au débotté les collègues. C’est à la fois réducteur et naïf… 

L’administration assure de plus avoir choisi les lieux de stage pour leur caractère formateur… La FSU-CGT Educ’Action en doute ! Les groupes de travail sur les DGH dans le secondaire qui viennent de se tenir apportent un tout autre éclairage. Quand il est prévu par exemple de placer un stagiaire sur un établissement où il sera seul dans sa discipline, sans pouvoir bénéficier du tutorat sur place… on voit bien qu’il s’agit de positionner des alternants “là où il y a de la place”.

Alors que l’administration parle de “collectif de travail formatif”, la FSU-CGT Educ’Action a indiqué que dans la réalité, il s’agira de demander aux équipes d’assurer gratuitement, sans aucune reconnaissance ni temps dégagé, l’accompagnement d’étudiants en responsabilité. Les équipes ont pourtant autre chose à faire, d’autant plus dans le contexte actuel. S’il suffisait de miser sur la bonne volonté et la bienveillance des collègues en salle des professeurs, alors il n’y aurait pas besoin de former des formateurs.

La FSU-CGT Educ’Action a enfin interrogé sur les mesures envisagées pour alléger le travail des étudiant-es alternant-es en responsabilité au moment de la passation des concours.

Le SG a indiqué qu’une consigne nationale a été donnée concernant la libération des 15 derniers jours avant concours. Pour la FSU-CGT Educ’Action c’est un point positif, cependant elle doute de la faisabilité et demande à connaître rapidement les modalités et les solutions de remplacement.

Les critères de recrutement des étudiants

L’administration a envisagé les critères suivants :

– Sociaux

– Parcours prédéfini (Issus d’une prépro, BAFA, animation…)

– Classement à l’issue du M1 (session 1 et session 2 dite « rattrapage »)

– Poids des disciplines (notamment pour PE) (cohérence avec la maîtrise des fondamentaux)

– Evaluation du stage de MEEF1

et a rappelé les obligations dans les textes :

– Certification de sauvetage + secourisme (2Nd degré) – spécifique EPS

Elle a également présenté le calendrier suivant : 

  • 1er au 15 avril : Communication en direction des MEEF1
  • 15 avril au 7 mai : Lancement de la procédure de recueil des candidatures
  • 10 au 14 mai : Traitement des dossiers
  • 17 mai au 2 juin : Entretiens de sélection des candidatures
  • 6 juillet : Date de publication des affectations
  • A compter du 06 juillet : Constitution du dossier de prise en charge et proposition de contrat

Pour la FSU-CGT Educ’Action, le calendrier prévisionnel semble cohérent pour une année lambda de recrutement. Cependant, il ne tient pas compte du caractère exceptionnel de cette année où les M1 vont passer le concours (CPRE, CAPES…) dans un calendrier similaire à celui présenté… On peut penser qu’au moment des opérations de candidature, les étudiants M1 ne se projetteront probablement pas dans un échec au concours, on peut donc douter qu’ils répondent massivement à l’appel à candidature et  il sera donc difficile de les sélectionner et de les recruter. Au vu des échanges avec l’administration, cela ne semblait pas avoir été pris en compte. Pourtant, il n’est pas non plus acceptable que les alternant-es en responsabilité dès le 1er septembre ne connaissent pas leur classe avant les congés. Pour rappel, l’an dernier, les résultats des différents concours ont été connus la 1ère semaine de juillet.

Par manque de temps, ce sujet n’a pu être traité en profondeur et donnera lieu à d’autres échanges au prochain groupe de travail académique.

Les tuteurs

Le DAFPEN a annoncé que l’accompagnement des stagiaires alternant-es dans le premier degré serait réalisé par les Maîtres d’Accueil Temporaires (MAT) et non des Professeurs des Ecoles Maîtres Formateurs (PEMF) comme envisagé initialement.

La FSU-CGT Educ’Action a souligné la charge de travail très lourde qui sera reportée sur les MAT : accueil des étudiants en observation M1, suivi des étudiants alternants M2 en pratique accompagnée (SOPA) et accompagnement des étudiants alternants M2 en responsabilité (STAR). Cela paraît impossible. D’autre part, la FSU-CGT Educ’Action a insisté sur la différence de nature de ces différentes missions, et la nécessité d’une vraie formation pour les tuteurs, 1er et 2d degrés – la formation ne pouvant se réduire à l’élaboration d’un référentiel métier comme proposé par l’administration.

Conclusion

Ce groupe de travail a permis de confirmer les grandes incertitudes qui persistent dans la mise en œuvre opérationnelle de cette réforme. Face à nos interpellations, remarques, étonnements, l’administration fait mine d’anticiper mais les documents de travail et les réponses données montrent le contraire. L’aspect formatif de la mise en stage est malheureusement sacrifié pour les contraintes induites par la mise en responsabilité seule et l’affectation “là où il y a des heures libres”. Un prochain groupe de travail académique est annoncé courant avril et permettra d’aborder notamment la mise en oeuvre des 12 semaines de stage en pratique accompagnée car n’oublions pas que l’alternance sera un modèle minoritaire dans la formation (par exemple dans le 86, seulement 15 alternant-es prévu-es en PE)

 

Pour la FSU/CGT Educ’Action 86, vos représentant-es : 

Muriel Coret, Elvire Diaz, Christelle Fontaine, Sébastien Molle, Gilles Tabourdeau