Le ministre de l’éducation était en Vienne ce jeudi 7 octobre pour l’ouverture au palais des congrès de Chasseneuil de « la première université école-entreprise au service de la formation et de l’insertion professionnelle ».Cet événement organisé par l’Education nationale, qui devait se dérouler avant la crise sanitaire, accueille chef-fes d’entreprise, représentant-es des syndicats, du patronat et  certains de l’Education nationale. L’UNSA et FO ont répondu présents. Pas la FSU, car pour nous ce gouvernement instrumentalise la question de l’insertion des jeunes pour distribuer de l’argent public sans conditions aux entreprises et que cette “université” n’aurait été en aucun cas un lieu d’expression possible.

 

Parce que la FSU porte la voix de la profession par tous les moyens, comme ce fut le cas les 23 septembre et 5 octobre derniers dans la rue et dans la presse, la FSU 86 avait demandé une audience au ministre. Ce fut Isabelle Bourhis, conseillère du ministre, cheffe du pôle social, en charge de l’Emploi, de la formation et des relations avec le monde du travail qui nous a reçus en compagnie de M. Vial, secrétaire général (SG) de l’Académie de Poitiers.

Ce fut une audience de 30 minutes.

Notre délégation FSU a essayé de porter le maximum de sujets dans le temps imparti.

Professeur-es en formation initiale

La délégation FSU a soulevé les problématiques que rencontrent actuellement les collègues étudiant-es et stagiaires dans leurs parcours de formation à l’INSPE avec la mise en place chaotique de la réforme de la formation initiale. Le SG a indiqué qu’il avait bien pris note de cette remontée lors de notre interpellation lors du groupe de travail de lundi 4 octobre et que le rectorat prenait l’attache de l’INSPE pour en savoir plus.

La rentrée catastrophique au regard de la pénurie de personnels 

Dans le 1er degré 

La Vienne est en déficit depuis la rentrée, et malgré le recrutement de 10 contractuel-les dès le lendemain de la rentrée, des postes restent toujours vacants. Notre délégation a une nouvelle fois demandé que la liste complémentaire du CRPE soit sollicitée. Le SG confirme que pour notre académie dans le 1er degré, cette situation était nouvelle avec un déficit de 79 ETP à cette rentrée. Le SG indique que le recours à la liste complémentaire a été sollicité auprès du ministère.

Dans le 2nd degré 

Le SG a été en accord avec l’adjectif “catastrophique” de notre délégation, plus particulièrement dans les domaines de la techno, économie gestion, biotechnologie ou lettres où pour certain-es élèves, les cours n’ont toujours pas débuté. Selon lui, cette désorganisation est dûe à de multiples facteurs dont un nombre plus important de congés que prévu, plus de départs en retraites, un nombre d’étudiant-es contractuel-les en deçà de ce qui avait été anticipé… La FSU a fait remarquer qu’au regard de la dégradation des conditions de travail (la FSU a notamment rappelé le nombre de postes supprimés et l’augmentation des HSA) et du manque de reconnaissance salariale, ces éléments étaient pourtant anticipables. De plus, la FSU a indiqué que le manque de travail de l’administration avec nous, les élu-es du personnel, pour réfléchir au mieux à l’affectation des personnels, était aussi pénalisant pour toutes et tous, les élèves comme les personnels.

 

Le manque d’AESH dans la Vienne 

La FSU a indiqué que le volume d’AESH par rapport au nombre d’élèves était actuellement le plus bas de toute l’académie. Ce volume insuffisant a pour conséquence de ne permettre ni le remplacement des AESH actuellement en congés, ni les départs en formation de ces personnels, ni de répondre à tou-tes les demandes d’AESH qui vont arriver dans les dossiers qui sont en cours de traitement. Mme Bourhis a indiqué que les AESH étaient une priorité nationale pour ce quinquennat, que “le chemin parcouru avait été énorme selon elle” car le nombre d’AESH avait augmenté, que la fin des CUI avait été actée et qu’une nouvelle grille de salaire avait été mise en place. Pour elle, la priorité à venir était l’augmentation du temps de travail des AESH au travail des PIAL. Le SG précise que la dernière dotation ministérielle de 49 AESH pour l’académie avait été répartie de façon équitable et que le recrutement était toujours en cours. La FSU a confirmé que la proportion d’AESH était plus faible en Vienne. La FSU a expliqué que cela venait de l’époque où la transformation des contrats CUI/CDD avait eu lieu et que les répartitions équitables depuis ne compensaient pas ce retard originel.  La FSU a rappelé que ce nombre moindre d’AESH provenait de la MDPH de la Vienne qui souffre de manques de moyens pour traiter l’ensemble des dossiers. Le SG a confirmé que la MDPH d’autres départements de l’académie notifiaient de façon plus conséquente de l’accompagnement avec des AESH.

 

Une réalité salariale déprimante 

En plus de la nécessité d’augmenter les salaires pour au minimum faire face à l’augmentation de la vie, la FSU a rappelé que ce qui était dû aux collègues n’était pas versé : fiches de paye erronées en septembre car sans les primes, non actualisation de l’échelon, contractuel-les ne touchant pas de salaire mais une avance, prime COVID toujours non versée … le SG a indiqué que le traitement de la prime COVID était en cours.

 

L’absorption de l’académie de Poitiers par la région académique Nouvelle Aquitaine

La FSU a remonté le nombre de services qui sont mutualisés au sein de la région académique Nouvelle Aquitaine qui se lit aussi dans le nombre d’emplois administratifs en faveur de Bordeaux par rapport à Poitiers ou Limoges. Mme Bourhis indique que ce gouvernement n’a pas la volonté de fusionner les académies, mais de garder les académies avec des mutualisations inter-académiques pertinentes (orientations, décrochage…) pour apporter une synergie en ayant ainsi des masses critiques.

 

pour la délégation FSU, Alain Héraud et Matthieu Menaut