Présent-es :  Mr Barthelemy (IA), M. Artaud (IENA) , M. Alexandre Ménenteau (Conseiller auprès du DASEN à la sécurité), Matthieu Grenier (conseiller pédagogique  climat scolaire en charge de la formation des directeur-trices avec le DVS), 7 directeur-trices choisi-es par les IEN, 1 SNUipp-FSU, 1 UNSA, 1 FO

Excusé : Directeur Vie Scolaire (DVS). 

Note d’ambiance : C’est le troisième et dernier groupe de travail départemental sur la direction d’école pour cette année scolaire 2021-2022. Il s’est réuni à 10h00 au rectorat de l’académie de Poitiers. La séance a d’abord été présidée par l’IENA avant l’arrivée de l’IA à 11h avec M. Alexandre Ménenteau pour un point sécurité. Aucun-e IEN n’était présent-e.

A noter, l’IA-DASEN propose que ce groupe de travail se réunisse plus régulièrement afin d’alimenter les travaux des remontées du terrain. En ce sens, il appelle à la co-construction de l’ordre du jour à l’avenir. En l’absence du DVS, le présent ordre du jour a été d’ailleurs passablement édulcoré.

Introduction

Les directeur-trices sont éreinté-es et nous font part de leur grande lassitude, quand ils ne sont pas tout simplement en burn-out ! 

La fin d’année s’annonce compliquée et la préparation de la suivante ne se fait pas dans la sérénité (fermetures de classes annoncées, hausse des problèmes de comportement d’élèves et perte de repères de vie en collectivité suite à ces années covid, le tout, accompagné d’un accroissement renforcé des inégalités de niveaux au sein d’un même niveau de classe).

Enfin, eu égard à la dégradation du métier d’enseignant, il est remonté de plus en plus de relations dégradées avec les familles d’une manière générale.

Procédures de maintien

Il nous est fait échos de tensions quant aux modalités des procédures de maintien qui sont souvent retoquées par le pôle ressource (IEN +1 RASED+1 conseiller-e péda …). En cas de refus, les équipes dans les écoles se sentent démunies et désemparées lorsque les parents demandeurs de maintien et encouragés par les conseils des maîtres-ses sont ainsi désavoués. 

Des questions se posent sur sa composition et ses missions. L’IENA va revenir vers les IEN pour une meilleure communication sur l’organisation et son calendrier. Il conseille d’inviter un membre du réseau lors du conseil de cycle qui décide des maintiens. Il propose de mettre ce sujet à l’ordre du jour des réunions de directeur-trices, en y invitant les membres du pôle ressource. Il indique qu’un maintien est porteur dans seulement 20% des cas.

Le SNUipp-FSU rappelle que réglementairement, c’est bien le conseil des maîtres-ses qui se prononce, puis qui arrête sa décision. Il n’est nulle part fait référence à l’IEN, qui n’a, comme les textes l’écrivent, qu’un AVIS à donner. Il n’a légalement aucun pouvoir pour se prononcer ou pour arrêter une décision de passage ou de maintien.

L’IENA en convient. Il rappelle qu’il y a nécessité à réaliser des PPRE en amont pour acter la difficulté et faciliter les décisions.

Le SNUipp-FSU appelle à une plus grande clarté dans ces procédures et que l’on fasse davantage confiance aux équipes qui sont sur le terrain. l’IENA reconnaît les difficultés par un refus du pôle ressource alors que le travail a été fait en accord avec la famille. Il s’engage à remettre tout cela à plat.

Formation initiale et continue des directeurs

Le département est enfin venu à bout de son considérable retard dans la formation initiale statutaire des néo-directeur-trices. 10 semaines de formation ont été menées cette année pour mettre à jour toutes les cohortes.

Les retours exprimés sont plutôt bons.

Sur la formation continue, les responsables ont présenté leurs excuses pour les ratés en matière d’organisation : convocations tardives, rappels la veille et parfois le jour même, etc.

Les contenus ont plu globalement. La possibilité de ne pas faire les dernières formations a été accordée exceptionnellement aux de directeur-trices débordé-es ou fatigué-es qui en ont fait la demande.

En cette fin d’année, le SNUipp-FSU continue à demander de prioriser ce qui est nécessaire et de décharger les directrices et directeurs des tâches chronophages et non indispensables au bon fonctionnement de l’école (comme Adage, les constats d’effectifs, le contact tracing, l’estimation des Petites Sections, l’application intervenant extérieur, l’application sortie extérieure, le PPMS, le Duer, etc.)

En outre, le SNUipp-FSU continue à réclamer de la formation appropriée de qualité sur le temps scolaire, devant élèves – et surtout pas les mercredis après-midis (!) -, comme le prévoit le décret d’août 2020 sur la formation continue des directeur-trices. Il en est de même pour les évaluations d’écoles à venir, qui doivent se tenir dans un calendrier adapté et raisonnable. Ces demandes sont notées par M. Grenier même si le dernier mot reviendra à l’IA-DASEN… qui a souri mais ne s’est pas prononcé sur le sujet…

A noter un bon retour sur les personnels compétents aux “aides administratives à la direction” (ex : pour remplir ADAGE, support en récréation, bibliothèque, rangements, archivages, …) et quand cette aide a été récurrente et régulière.

Quelle organisation et quelles modalités (remplacement…) sont prévues pour les 2 jours de formation continue sur temps de travail en 2022-2023 ? C’est actuellement au travail mais pas encore arrêté ; ils seront vigilants sur l’organisation et le timing par rapport au “couac” de cette année pour lequel ils ont renouvelé les excuses.

Accueil des réfugiés

131 élèves ukrainiens accueillis sur la Vienne (⅓ élémentaire, ⅓ collège, ⅓ maternelle et lycée)

Malgré la nécessité d’accueil, le SNUipp-FSU souligne la difficulté d’accueil d’enfants ukrainiens dans certaines situations avec pas ou peu d’aide matérielle et humaine, le tout dans un contexte sanitaire toujours compliqué et un manque chronique de remplaçant-e. (exemple : école élémentaire d’Iteuil : 4 enfants ukrainiens à l’école, difficulté de la prise en charge, barrière de la langue… La circonscription et le CASNAV sont au courant de la situation. ) 

Très souvent, mis à part des liens internet, aucune autre aide proposée à l’école pour prendre en charge la scolarité de ces enfants.

Alors quand il y a des problèmes de connexion et/ou de réseau internet, cela oblige les collègues concerné-es à utiliser leur propre téléphone et leurs propres données mobiles pour rechercher les ressources.

Le SNUipp-FSU demande à ce qu’un Collectif budgétaire national soit établi pour permettre le recrutement et la formation de personnel-les dédié-es à l’accueil des enfants allophones. L’IA-DASEN n’a pas d’éléments à ce propos.

Localement, le SNUipp-FSU 86 demande un moyen supplémentaire UPE2A sur Poitiers comme il l’a porté sans succès le jeudi 9 juin en CTSD de carte scolaire. L’IA-DASEN indique noter la demande, alors qu’il a refusé la création de ce poste la veille en CTSD… un comble !

Prévention et Gestion des risques

L’expérimentation d’un nouvel outil numérique facilitant la rédaction des registres d’exercices incendies et  PPMS.a été menée sur le 86 et le 16. L’idée est à terme un déploiement académique à la rentrée prochaine.

Une démonstration a été rapidement projetée en GT. A première vue, cela semble plutôt simple d’utilisation et surtout cela a le mérite d’offrir une visibilité sur ce qui a déjà été saisi précédemment, fonction qui n’existait pas auparavant.

Un document PDF est disponible à l’édition en fin de saisie (à mettre dans le registre de sécurité).

Les directeur-trices apprécient l’accès à l’historique mais regrettent qu’à nouveau les collectivités n’y aient pas accès. Ils questionnent sur le transfert de responsabilité suite à la loi Rilhac.

Une demande de présentation en CHSCT est demandée. L’administration indique que ce le sera plutôt en CHSCTA.

Territoires Numériques Éducatifs (TNE) ==> retiré de l’ODJ

Comme annoncé par le Premier Ministre, Jean CASTEX, lors de sa visite sur la Technopole du Futuroscope le 8 octobre 2021, le Département de la Vienne entre dans le le dispositif des «  Territoires Numériques Éducatifs  » (TNE), au titre du 4e Programme d’Investissement d’Avenir. Pour répondre à ces enjeux, la Banque des Territoires a prévu un budget de 5,6 M€. En place jusqu’en 2025, le TNE doit permettre la mise en œuvre de la continuité pédagogique et de réduire la fracture numérique.

Des écoles nous font remonter des demandes pour équiper les classes en matériel, notamment des ENI (Écran Numérique Intéractif) avec l’aide des conseillers informatiques. Reste à convaincre les municipalités de saisir ces opportunités de subventions (à hauteur de 70% hors pause) ; à savoir que les municipalités ne seraient pas informées “officiellement” de ces aides possibles et qu’il faut donc le faire.

Évaluations d’école ==> retiré de l’ODJ

Le SNUipp-FSU n’y est pas favorable mais si elles doivent néanmoins avoir lieu, il continue à demander à ce que ce nouveau dispositif se déroule sur des temps banalisés spécifiques, que les équipes disposent de formation et d’accompagnement, le tout avec un calendrier non contraint. Nous demandons expressément à ce que cela ne débouche pas sur un classement des écoles. Enfin, nous demandons à ce que ces évaluations conduisent à des débouchés pratiques sur les problématiques identifiées.

Les équipes sur le terrain qui nous interpellent s’interrogent sur le réel objectif visé ? Notamment quant à la distribution aux parents et aux élèves de questionnaires type « questionnaires de satisfaction » qui risquent d’instaurer une relation clientéliste inacceptable et en opposition avec les valeurs du Service public. 

Le SNUipp-FSU dénonce l’absence de temps dédié et réclamons des temps de concertation collectifs.

A partir de la rentrée 2022, chaque département aura 5 ans pour évaluer toutes les écoles. Une planification est donc construite avec 20% des écoles par an sur l’ensemble des circonscriptions en constituant des unités d’évaluation qui peuvent comporter une ou plusieurs écoles. Chaque circo devra donc établir environ 3 unités par an.

Il est à déplorer le cas des quatre écoles de Chauvigny qui ont été prévenues début mai d’une évaluation groupée d’écoles avec un calendrier très contraint (retour exigé le 15 juin initialement, finalement repoussé au 7 juillet suite à une revendication des écoles). Elles sont très peu accompagnées et n’ont pas de réel comité de pilotage comme cela devrait l’être. Finalement, cette évaluation, la seule du département mise à part l’expérimentation de Châtellerault Lakanal-Littré, laisse déjà un goût amer aux collègues qui subissent cette évaluation comme une obligation sans temps dédié ni contreparties. Cela provoque beaucoup de stress et apporte d’ores et déjà une très mauvaise presse à ce nouveau dispositif.

Loi Rilhac ==> retiré de l’ODJ

Le SNUipp-FSU attend toujours les modalités d’application. 

Nous craignons notamment le changement de statut et d’autorité fonctionnelle du directeur-trice, et nous rappelons que lors d’un récent sondage auprès de la profession les enseignant·es rejettent à 85% la mise en place d’une directrice ou d’un directeur d’école comme « supérieur·e hiérarchique ». Ils plébiscitent au contraire l’organisation actuelle de l’école avec le conseil des maître·sses animé par leur collègue directeur·trice « pair parmi ses pairs ».

Par ailleurs, nous demandons à nouveau une aide à la direction pérenne et de qualité.

Questions diverses

Problématique des élèves en total décrochage. Le SNUipp-FSU interpelle. Que faire de plus ? équipe éducative, signalement RASED, signalement à la circo, dossier MDPH, info préoccupante “carence éducative” classée sans suite. Petit à petit les équipes baissent les bras pour ces élèves car aucune prise en charge ou soin mis en place…et les collègues se retrouvent bien seuls.

Quid d’une augmentation de postes de RASED ? Le manque de RASED devient très inquiétant, voire catastrophique… l’IENA rappelle qu’une alerte a été lancée à nouveau cette année car l’administration reconnaît une vraie problématique de recrutement de psychologue, de médecin scolaire, … Les psychologues deviennent des “machines à bilans”, les secteurs deviennent énormes et ce cercle vicieux ne facilite pas le recrutement…

L’IENA indique qu’il travaille à ce que les notifications de la MDPH soit transmises aux directeur-trices (et non plus seulement aux parents comme actuellement).

pour le SNUipp-FSU 86, Philippe Gilg