Étaient présent-es : M. Barthélèmy (IA-DASEN), M. Monlun (Secrétaire Général), M. Artaud (IENA), l’ensemble des IEN (sauf Poitiers Sud ), Mmes Berton-Pain et Librero (Doses), 7 FSU-CGT Educ’Action, 3 FO, 6 UNSA,

Le SNUipp fait partie de la délégation FSU-CGT Educ’Action. La délégation FSU-CGT Educ’Action est la délégation majoritaire avec 5 élu-es sur 10 .

Note d’ambiance : Ce premier CSA-SD carte scolaire s’est déroulé dans une atmosphère cordiale. Le Dasen a tout de même déroulé sa partition en mettant en avant le relatif “retard” pris par les élèves de la Vienne en CE1 et 6e lors des évaluations nationales. Difficile, dès lors, de valider le bien fondé de ces nombreuses fermetures pour justifier une amélioration future des résultats.  La délégation FSU-CGT Educ’Action est intervenue sur toutes les situations et a permis de passer de 46 fermetures à 33. Grâce à notre action, à celles des enseignant-es, à celle des parents et des municipalités, ces écoles pourront continuer à travailler dans des conditions acceptables.

Retrouvez l’ensemble des décisions sur ce lien : https://snuipp86.fr/index.php/2023/02/27/ouvertures-fermetures-rentree-2023-decisions-de-lia-dasen-au-csa-86-du-27-02-23/

Déclaration liminaire :

Lors de sa déclaration liminaire que vous retrouverez en intégralité à la fin de ce compte rendu, la FSU-CGT Educ’Action a dénoncé la violence dont est victime le monde rural grand perdant de cette carte scolaire avec une seule ouverture contre 76% des fermetures prévues. Elle a également mis en avant : 

  • le contexte de mobilisations massives contre le projet d’une réforme des retraites injuste et brutale avec une forte présence du monde de l’éducation
  • les risques psycho-sociaux et le déni de la réalité des conditions de travail
  • l’absence de revalorisation, pas même les 10 % promis sans conditions (qui ne suffiraient même pas à combler la perte de pouvoir d’achat de ces 10 dernières années)
  • le  refus farouche du « Pacte » ministériel
  • la crise structurelle installée dans l’éducation : problème de recrutement, démissions, ruptures conventionnelles, conditions de travail, épuisement
  • la demande de revalorisation étendue aux personnels administratifs et encadrants 
  • la demande de désignation pour cette instance d’une référente égalité hommes-femmes et VSS comme son pendant académique
  • les  besoins en remplaçant-es et en RASED 
  • la nécessité absolue d’un poste EFIV, de poste en ASH et des brigades d’appui 
  • la demande de deux postes pour UPE2A
  • la demande d’appel à la réserve ministérielle pour stopper l’hémorragie 
  • la demande à être destinataires de tous les projets de restructuration et à être associés lors de leurs discussions

Réponse du DASEN : 

Suite aux déclarations liminaires, l’IA-DASEN n’a pas répondu directement, expliquant que  la présentation de ses choix pour la réalisation de la carte scolaire donnerait des éléments de réponse.

C’est sa deuxième carte scolaire, la première était compliquée à faire sur le plan qualitatif car il n’avait pas la maîtrise de l’ensemble du département. Pour celle-ci, il a pu mettre sa touche personnelle.

Les éléments objectivés sur lesquels il s’est appuyé sont :

  • amener les élèves vers la réussite (épanouir, trouver un sens à leur vie professionnelle à venir). Tous les acteurs et toutes les actrices de l’éducation nationale (PE, Chef d’établissement ou DASEN) ont tou-tes ce même objectif. Les parents d’élèves n’ont pas forcément conscience qu’avec des éléments objectifs il peut améliorer l’accueil pour tout le département sans détériorer celui de leur enfant. 

Il a repris les documents présentés en réunion de directeur-trices :

  • A l’entrée en CP, le niveau dans la Vienne est supérieur au niveau national. Mais en CE1 cet écart devient défavorable. 
  • Concernant les évaluations de 6e, la Vienne et l’Académie de Poitiers progressent mais restent en-dessous de la moyenne nationale. L’écart est faible mais plus important en ce qui concerne la fluence : -6,5% dans la Vienne; 17,1% d’élèves avec – de 90 mots. Le constat est le même dans les autres départements de l’Académie.

Il a présenté ses priorités départementales : 

  1. Développer la formation continue des PE : création de brigades formation. Cela permettrait d’accompagner les PE pour consolider leurs compétences. Il faudra pour cela voir avec les écoles dans lesquelles les évaluations sont les moins bonnes. Installer davantage de CPC dans les circos qui concentrent les difficultés les plus importantes (Lencloitre, Poitiers Est, Châtellerault).
  2. Créer des brigades d’appui, dispositif efficace qui complète d’autres actions comme celle des RASED.

Le DASEN a précisé que cela se fait dans un contexte d’évolution d’effectifs et de moyens.

Le maillage départemental est dense avec beaucoup d’écoles : une tous les 5-10km. 

Par rapport au Privé, le Public perd moins d’élèves et le taux d’encadrement ne fait que progresser (Rentrée 23 = 21,5 élèves de moyenne par classe).  Il y a une diminution de 8,1% d’élèves entre 2017 et 2022 donc il y a des postes qu’il ne peut pas garder. La fonction publique est garante des moyens qui lui sont donnés donc le DASEN doit proposer la meilleure carte scolaire avec les moyens attribués.

Selon le DASEN, 10 postes en moins dans la Vienne, ça reste modeste au regard du nombre d’élèves en moins l’an prochain  dans le département.

Méthode d’élaboration scolaire 

Le DASEN a pris plaisir a expliqué sa méthode d’élaboration de sa carte scolaire : présentation à la rectrice, préfet et sous-préfet, puis aux divers élu-es (c’est comme ça que son projet de carte scolaire est sorti dans la presse !) puis avec les OS. Il a également rencontré 8 APE et 14 élu-es suite à la parution de son projet.

Le DASEN a insisté à maintes reprises sur le fait qu’il ne gère pas les moyens du département comme un “comptable”, ce que les OS lui reprochent souvent, mais bien un pédagogue dans le sens où il souhaite la réussite des élèves. 

Pour la FSU-CGT-Educ’Action, il ne s’agit pas là de pédagogie, mais d’un fervent travail de conviction. Seul face à l’ensemble de la communauté éducative, le DASEN essaie de faire croire qu’il est seul à savoir ce qui est bon pour le département… ce que nous dénonçons !

Le Dasen a ensuite rappelé les priorités nationales :

  • dédoublement en GS en éducation prioritaire  
  • plafonnement des classes de gs, cp, ce1 (95% de réalisés)
  • accompagnement de l’école inclusive
  • accompagner les territoires ruraux (pas de fermeture d’école sans l’accord des maires). Il ne pense pas qu’une école dans chaque commune soit nécessaire

Le DASEN a enfin déclaré ne pas s’arrêter uniquement aux chiffres, mais regarder aussi : 

  • la répartition
  • si il y a  un dispositif particulier
  • les ips et le territoire

Le DASEN fait le choix d’une présentation très formelle et structurée de sa carte scolaire et des justifications statistiques qui l’ont conduit à arrêter ce projet. Pour la FSU-CGT Educ’Action, même si l’analyse semble plus fine, elle contient un certain nombre de biais (pourquoi comparer à la moyenne nationale les résultats des évaluations et non pas à la médiane, fermer dans le rural alors que les IPS sont les plus faibles…). C’est justement ce qui confirme que l’élaboration de cette carte scolaire est avant tout comptable. Les écoles avec nombreuses inclusions sans moyens, avec une taille critique en termes de répartition de niveaux de classes etc… ne sont pas prises en compte telles qu’elles le devraient et subissent des fermetures qu’une logique autre que comptable aurait évité !

Choix d’ouvertures et de fermetures de l’IA

Retrouvez l’ensemble des mesures issues de ce CTSD sur ce lien : https://snuipp86.fr/index.php/2023/02/27/ouvertures-fermetures-rentree-2023-decisions-de-lia-dasen-au-csa-86-du-27-02-23/

Modifications depuis le groupe de travail

Entre le projet présenté en groupe de travail le 21 février (lien) et le projet final de l’IA lors de ce CSASD (lien), plusieurs modifications ont eu lieu : 

  • fermeture annulée à Availles-Limouzine
  • fermeture annulée à Chaunay élémentaire
  • fermeture annulée à Rouillé élémentaire
  • fermeture annulée à Vouneuil /s Biard cousteau
  • fermeture annulée à Smarves élémentaire
  • fermeture annulée à Oyré
  • fermeture annulée à St Sauvant
  • fermeture annulée à Poitiers Condorcet élémentaire 
  • fermeture annulée à Jules Ferry Neuville
  • Ouvertures annulées de 6 postes de TR départementaux
  • Ouverture annulée d’un poste de brigade d’appui
  • Ouverture annulée du poste de CPC Poitiers Est
  • Décharge exceptionnelle à Chiré en Montreuil 0.25
  • Fermetures de 3 postes de PDMQDC (Poitiers Neruda, Micromégas et Bouloux)
  • Ouvertures de 2 postes de Chargé-e de mission mathématiques et français sur Poitiers Est (implantation à définir, surement sur les écoles de Poitiers Neruda et Bouloux)
  • Transformation du poste EFIV en poste CASNAV (½ EFIV, ½ allophones Poitiers)

Vote 

La FSU-CGT Educ’Action a voté contre ce projet de carte scolaire au regard du grand nombre de fermetures notamment en milieu rural, aux demandes d’ouvertures insatisfaites et en réponse à la suppression des PDMQDC sur Poitiers. La délégation a toutefois salué la levée de quelques situations portées et demandes satisfaites portées depuis longtemps par la FSU-CGT Educ’Action (brigades congé formation, brigades d’appui, …). 

  • Pour : 0
  • Abstention : 3 (UNSA-EDUCATION) 
  • Contre : 7 (5 FSU-CGT Educ’Action + 2 FNEC-FP-FO)

La FSU-CGT Educ’Action a défendu tous les dossiers qui avaient été portés à sa connaissance. 

La suite de ces décisions ?

CDEN le 6 mars à 14h au Conseil général

L’ensemble de ces décisions doivent maintenant être validées au CDEN du 6 mars à 14h. Le CDEN est le conseil départemental de l’éducation nationale. Il est présidé par le Préfet, le DASEN et le président adjoint du conseil départemental. Le CDEN est composé de représentant-es :

  • des collectivités locales (mairies et conseil départemental)
  • des personnels des établissements d’enseignement et de formation. La délégation FSU-CGT Educ’Action est la délégation majoritaire avec 5 élu-es.
  • des usagers-ères (parents d’élèves, associations, etc.)

Les mesures annoncées peuvent potentiellement encore évoluer pendant le CDEN, mais par expérience, nous savons que cela reste très à la marge.  Continuez à nous contacter pour que nous portions votre voix en CDEN, mais aussi pour répondre à vos questions. De même, les parents d’élèves ou vos maires peuvent contacter leurs représentant-es. Contactez-nous pour avoir des infos.

Pour information, les personnels peuvent aussi utiliser l’outil de la grève grâce au préavis de la FSU-SNUipp déposé sur la période. Contactez-nous.

Mouvement

Une fois les décisions validées en CDEN, les mesures seront effectives pour le mouvement 2023, que ce soit pour les mesures de fermetures de postes et les personnels impacté-es ou par exemple pour les modifications de décharges de direction pour les collègues sur des PFTD. Contactez la FSU-SNUipp 86 si vous êtes dans une de ces situations.

Calendrier du Mouvement

  • Ouverture du serveur et période pour effectuer ses vœux : du lundi 4 avril au lundi 17 avril 2023 à minuit
  • Publication des résultats : vendredi 2 juin 2023
  • Ajustements : mardi 4 juillet 2023

Situations à suivre au CTSD de juin

L’IA indique ne pas vouloir faire de CSA-SD carte scolaire en juin ; cela évite les fermetures en fin d’année scolaire mais ne permet plus d’ajuster avec la hausse des inscriptions pour les ouvertures habituellement en juin ; les ouvertures éventuelles auront lieu après recomptage à la rentrée 2023.

La délégation FSU-CGT Educ’Action a ré-insisté sur l’importance d’une phase d’ajustement notamment pour les situations “critiques” qui ont subi une fermeture à ce CSA-SD. Bien sûr, la FSU-CGT Educ’Action ne se limitera pas aux situations indiquées par le DASEN et portera, si CSA-SD de juin il y a, toutes les situations que vous nous ferez remonter.

Focus sur des points particuliers :

Fermetures dans le rural :

Une seule ouverture est prévue dans le rural (Chiré en Montreuil pour une année) alors que plus des trois quarts des fermetures concernent nos campagnes. Le Dasen ne s’en cache pas : il ferme des classes rurales pour ouvrir ailleurs. Sa vision n’est pas d’avoir une école dans chaque village mais plutôt de créer de grands pôles ou des RPI concentrés dans un seul lieu. La FSU-SNUipp 86 s’oppose à cette gestion comptable. Il serait temps de remettre l’école au milieu du village !

Décharges de direction en stagnation : 

Contrairement à l’année passée, le ministère n’a pas augmenté les décharges de direction. La FSU-SNUipp 86 a d’ailleurs exigé que le Dasen conserve pour une année les décharges de direction en cas de fermetures. Ce qu’il a refusé, prônant la simple référence à la loi. De même, nous avons demandé que les décharges de direction exceptionnelles soient abondées jusqu’à 3 ETP. Le DASEN n’a pour le moment pas indiqué ce qu’il prévoyait comme décharges exceptionnelles, ni comment les écoles souhaitant en bénéficier pourront le faire savoir. Pour la FSU-CGT Educ’Action, le Dasen doit prendre conscience de la nécessité d’améliorer le quotidien des directrices et directeurs !

Remplacement en berne :

Le Dasen avait, au départ, voulu ouvrir 6 postes de remplaçant-es. Il les a supprimés devant les besoins impérieux de postes. Comme l’an dernier, alors que les autres départements de l’académie créent des postes de brigades, les remplaçant-es sont, dans le département, la variable d’ajustement du Dasen. Il reste 8 postes au Dasen pour septembre (5 pour des ouvertures éventuelles et les 3 postes volants de Poitiers et Châtellerault). Sur ces 5 postes lui permettant d’ouvrir, nous demandons que certains soient consacrés au remplacement. Nous nous félicitons tout de même de l’ouverture de 3 postes de brigade d’appui et de 7 postes de brigade formation continue dont nous demandions le retour depuis…11 ans.

Création d’une unité autisme élémentaire

Une UEE-autisme (Unité d’Enseignement en Élémentaire) est une classe d’un établissement médico-éducatif qui est implantée dans une école maternelle pour y accueillir des enfants autistes. Ce sera la première UEE-autisme de la Vienne après celles en maternelle de Poitiers Tony Lainé maternelle et Jaunay-Marigny Prévert maternelle. Cette classe peut avoir été transférée d’un établissement vers une école maternelle ou avoir été ouverte directement dans cette maternelle comme à Poitiers. Dans tous les cas, elle reste rattachée à un IME ou à un SESSAD et des appels à candidatures sont lancés en ce sens. Au niveau du choix de l’école, la contrainte indiquée par Mme Meyer est le fait de se situer sur l’axe Poitiers/Châtellerault.

Jusqu’à cette année, ces classes faisaient partie d’une dotation nationale supplémentaire, mais pas depuis deux ans. Cette création est prise sur la dotation de la Vienne, ce que la FSU-CGT Educ’Action dénonce et demande son financement par la réserve nationale de 300 postes.

Questions diverses de la FSU-CGT Educ’Action

Comment se déroulera le tiers de formation INSPE géré par l’ensemble des Pemf ?

Il n’y aura pas de changement par rapport à cette année.

Quand la formation réglementaire des représentant-es des personnels en CSA-SD sera-t-elle organisée ?

Elle sera organisée en même temps que celle du CSA de proximité. Il n’y a pas de calendrier arrêté pour le moment. Cela représente 120 personnes à former.

Nouveau plan maternelle : quelle réalité dans l’organisation des formations ? Quels formateurs ? Quel temps alloué aux directeurs ?

Le nouveau plan maternelle n’a pas encore été acté au niveau académique.

Compte tenu de l’augmentation du prix des repas au sein des cantines, l’aide aux enseignant-es va-t-elle être augmentée par le Rectorat ? 

La prise en charge du rectorat est de 1,39 € pour les personnels dont l’indice est inférieur à 534. Il n’y a pas d’augmentation prévue.

Pourrait-il y avoir une aide du rectorat au stationnement pour les collègues exerçant sur Poitiers qui ont de plus en plus de difficultés pour se garer (de plus en plus de stationnement payants et plus chers)?

Il existe le forfait de mobilité durable , pour lequel l’administration reçoit beaucoup de demandes. L’administration peut aussi prendre en compte une partie de l’abonnement de transport en commun.

Qu’en est-il des permutations des PES ?

 Il y a eu 20 demandes de changement de département. Aucune suite favorable n’a pu être donnée car toutes les demandes étaient pour entrer dans le 17 ! C’est la première année que la situation se présente.

Déclaration liminaire complète du FSU-CGT Educ’Action

l’Inspecteur d’Académie,

Mesdames et Messieurs les membres de ce CSA SD,

Ce premier CSA-SD carte scolaire se réuni dans un contexte de mobilisations massives contre le projet de réforme des retraites.

Les journées de grèves et de mobilisation des 19, 31 janvier, des 7, 11 et du 16 février ont été fortement suivies par les personnels de l’éducation nationale. Les chiffres erronés et mensongers du nombre de grévistes communiqués par le ministère ne pèsent pas grand-chose face à la réalité : des écoles et établissements fermés, des grèves majoritaires avec une forte présence du monde de l’Education nationale dans les cortèges.

Les personnels disent avec force leur colère face à une réforme brutale, injuste et injustifiée : qui ici peut affirmer que travailler plus longtemps, dans des conditions difficiles et partir avec une décote est un progrès social ? Surtout lorsque l’on sait que les enseignants et enseignantes sont excessivement exposés aux risques psycho-sociaux ? A l’injustice de la réforme, s’ajoutent le déni de la réalité de nos conditions de travail, le discours hautain d’une incompréhension de la réforme qui serait liée à un problème de pédagogie… autant d’éléments qui alimentent la très forte colère des personnels.

Dans les motifs de colère de ce début d’année 2023, la question des salaires est en bonne place. Plus personne n’est dupe de ce que le ministère continue d’appeler « revalorisation salariale ». Les promesses du président candidat ne seront pas tenues : il n’y aura pas de +10 % sans contrepartie pour tout le monde, mesure qui aurait été de toute façon insuffisante pour rattraper les pertes de ces dernières années. Entre reniement, tromperie et méthode de calcul malhonnête (comme l’intégration des primes Grenelle et du dégel du point d’indice dans les comparaisons), comment croire à la volonté politique de traiter sérieusement la question salariale ?

Quant au pacte et à sa logique qui consiste à travailler plus pour gagner plus, la FSU-CGT Educ’Action s’y oppose farouchement. Tout montre aujourd’hui que l’Éducation nationale s’enfonce dans une crise structurelle : rentrée de la pénurie, augmentation des démissions et des ruptures conventionnelles, enquête de la DEPP sur le temps de travail des enseignant·es, chiffres de l’observatoire du bien-être qui confirment l’état d’épuisement de la profession, chiffres d’inscrit·es aux concours 2023 encore en baisse… Vouloir imposer le pacte est une réponse hors sol, inégalitaire et irresponsable. La FSU-CGT Educ’Action exige une augmentation de tous les personnels, début, milieu et fin de carrière sans contrepartie avec un plan ambitieux de rattrapage immédiat de la perte de pouvoir d’achat subie cette dernière décennie et de meilleures conditions de travail.

Il est par ailleurs urgent que le ministère engage une amélioration des conditions de rémunération et d’emploi des AESH qui subissent la précarité de plein fouet. Il est révélateur et scandaleux que le ministère n’ait pas été en mesure de leur verser en temps et en heure la prime REP/REP+. La FSU-CGT Educ’Action dénonce également le non versement de cette prime aux AED, personnels sociaux, de santé et aux PsyEn.

Pour les personnels des filières professionnelles de l’éducation nationale autres qu’enseignantes – sans lesquelles nos écoles et notre service public ne pourraient pas fonctionner – nous attendons un agenda social rapide permettant une revalorisation immédiate et sans contrepartie. A l’instar du plan ministériel de requalification de la filière administrative – qui doit être poursuivi, amplifié et donc largement amélioré – des mesures de revalorisation significatives doivent être prises pour l’ensemble de ces personnels.

Mais revenons à ce qui nous réunit aujourd’hui : le CSA-SD et la carte scolaire. S’agissant de l’instance en elle-même, ce premier CSA-SD carte scolaire, nouvelle instance, imposée contre l’avis unanime des organisations syndicales par la loi de transformation de la fonction publique, reste pour la FSU-CGT Educ’Action un outil de démantèlement de la fonction publique et de la démocratie sociale. Par la mise en place de la loi TFP, le gouvernement et le ministère ont délibérément voulu éloigner les personnels des organisations syndicales, en restreignant leur représentation et en plaçant le fonctionnaire dans une situation de dépendance contraire au statut.

La FSU-CGT Educ’Action continue de demander l’abrogation de la loi TFP et le rétablissement de l’ensemble des prérogatives des instances : transparence et équité sont essentielles au service public d’éducation. L’opacité et les traitements inégalitaires sont sources de défiance et d’injustices insupportables pour les collègues. La FSU et la CGT Educ’Action sortent des dernières élections professionnelles majoritaires et de nouveau confortées dans les choix qu’elles ont portés jusque-là. Elles continueront de porter leur vision du service public, de la fonction publique et de leurs personnels ainsi que du système éducatif en faveur de la réussite de toutes et tous.

Attachée à un véritable dialogue social, la FSU-CGT Educ’Action veillera à ce que cette instance ne soit pas qu’une chambre d’enregistrement, permettant à la DSDEN et au ministère de se prévaloir de discussions avec les partenaires sociaux ce qui ne serait, le cas échéant, qu’un affichage de façade de plus. Le fait que le vote de la carte scolaire ne soit plus qu’indicatif est un premier signal fortement négatif. Même s’il n’était pas toujours satisfaisant, nous espérons que le dialogue social qui préexistait dans le département ne sera pas sapé par les possibilités offertes grâce à l’installation de cette nouvelle instance.

Cette instance devra par ailleurs s’outiller pour lutter en faveur de l’égalité professionnelle femmes-hommes et contre les VSS. A quelques jours du 8 mars, journée internationale pour le droit des femmes dans laquelle la FSU-CGT Educ’Action est partie prenante, nous demandons à ce que soit désigné-e dans cette instance une référente VSS à l’instar de celle existant au niveau académique. Nous demandons également que les formations en CSA-SD et en F3SCT prévues dans les décrets soient organisées le plus rapidement possible.

S’agissant de la carte scolaire 2023, cette carte scolaire se déroulera dans un contexte de pénurie de postes. Alors que des contractuel-les sont recruté-es, que les besoins en remplaçant-es et en RASED sont quotidiens, nous perdons 10 postes dans le département. Bien sûr nous entendrons le marronnier concernant la baisse des effectifs. Cependant, doit-on rappeler que nous dépassons les 22 élèves par classe en France quand la moyenne européenne est de 19,3 ? Pour la première fois depuis 2012, la dotation est en baisse nationalement. Tous les ans la part du PIB consacré au système éducatif est en baisse. Cette baisse, comparée à 1995, permet, par exemple cette année au gouvernement d’économiser 24 milliards d’euros sur le dos des élèves. A quoi servent ces économies ? Sûrement pas à augmenter nos salaires ou à construire de nouvelles écoles.

C’est cette politique d’austérité qui ne vous permet pas, Monsieur le Directeur académique d’avoir les moyens de vos ambitions. Nous saluons tout d’abord les projets d’ouvertures de classes, même s’il manque par exemple des ouvertures en éducation prioritaire et politique de la ville en maternelle sur Poitiers (Couronneries, Micromégas) ou en élémentaire dans des secteurs moins défavorisées (Migné auxances Desnos élémentaire, Poitiers Paul Blet…). Nous les porterons lors de cette instance. Sur vos mesures transversales à toute la profession, nous les soutenons puisque nous n’avons cessé de les porter toutes ces années. Par exemple, cela fait 11 ans que nous réclamons la reformation de la brigade formation continue, et ce début de reconstruction, qui mériterait un plan pluri annuel, est à saluer. De plus, comment ne pas affirmer que le poste EFIV, ceux consacrés à l’ASH ou les brigades d’appui sont une nécessité absolue pour notre département. En ce sens, nous déplorons d’ailleurs la suppression des postes de brigade congés. Nous vous demandons également d’ouvrir deux postes pour UPE2A. Un poste à Poitiers devant l’augmentation du nombre d’allophones qui contraignent nos collègues à faire du tri d’élèves et également le fléchage d’un poste de brigade non pourvu en poste UPE2A itinérants. Des écoles rurales comptent, en effet, de nombreux allophones. Ces élèves, même s’ils ne sont pas en ville, ont le droit d’être aidés. Ce serait un signe positif important donné au monde rural. Enfin, nous rappelons la nécessité de postes de Rased pour soutenir les équipes et nous demandons que la programmation de créations annoncée il y a 2 ans sur les maîtres-ses G soit poursuivie.

Ce monde rural est d’ailleurs le grand perdant de cette carte scolaire. Si une seule ouverture concerne le rural, 76% des fermetures auront lieu dans nos campagnes. Comme nous l’avons dit dans les médias, il est urgent de remettre l’école au milieu du village. Nous demandons, Monsieur le DASEN, que vous fassiez appel à la réserve ministérielle pour stopper l’hémorragie. Nous demandons ensuite en tant que représentant-es des personnels, à être destinataires de tous les projets de restructuration et à être associés lors de leurs discussions. Le service public serait nettement dégradé dans de nombreuses écoles et notamment à Mazerolles, Vouneuil sous Biard, Neuville Ferry, Vivonne maternelle, Ingrandes ou d’autres encore.  Nous porterons également les demandes d’ouverture de Migné auxances Desnos élémentaire, Saint Jean de Sauves, Poitiers Paul Blet, Poitiers Daudet maternelle et Micromegas Maternelle. Et nous attirons votre attention sur la situation des quartiers des Couronneries et 3 cités.