Présent-es : M. Artaud (IENA), Mme Dupin (IEN Poitiers Nord), Mme Martinière (Conseillère de prévention), M. Grenier (CPD Climat scolaire), M. Bocquier (Directeur Vie Scolaire DVS), 7 directeur-trices désigné-es par les IEN (1 par circo), 1 SNUipp-FSU 86, 1 UNSA, 1 FO

Le représentant SNUipp-FSU est au titre de la délégation FSU/CGT Educ’Action, délégation majoritaire en CTSD.

Note d’ambiance : C’était le cinquième groupe de travail départemental sur la direction d’école depuis la rentrée 2020. (retrouvez l’ensemble des comptes rendus précédents sur ce lien). L’IA-DASEN M. Claverie est affecté depuis ce mardi 16 novembre en Charente, il n’a donc pas présidé ce groupe de travail. M. Monlun (excusé) fait l’intérim en attendant la nomination d’un-e IA-DASEN. Le SNUipp-FSU 86 s’est appuyé lors de cette réunion sur ses mandats sur la direction et la consultation de la profession. Certains sujets que nous avions prévu d’aborder suite aux remontées du terrain (les évaluations d’écoles qui sont actuellement annoncées dans certains communes comme à Chauvigny,  l’équipement informatique de direction annoncé dans le cadre du TNE 86 …)

Monsieur Artaud a fait entrer les représentants du personnel à 10h30 dans la salle des débats ; la première partie de la réunion s’est faite exclusivement avec les directrices et directeurs présents. Il  a tenu à nous préciser que cela ne concernait que l’utilisation des locaux scolaires, que ce n’était qu’un point “technique” et qu’il n’y avait aucune volonté de nous évincer des débats. Il a indiqué que M.Claverie (absent,excusé) était très reconnaissant de la qualité du travail et de l’investissement des directrices et directeurs de la Vienne durant son mandat.

Points de rentrée

Les collègues directeurs et directrices présentes ont fait remonter :

  • une grande fatigue et une grande lassitude face aux tâches
  • les difficultés croissantes de leur exercice avec l’accumulation des tâches de travail sans réelle revalorisation 
  • les inquiétudes fortes face aux perturbations actuelles liées aux problèmes des RASED en pleine période des équipes éducatives 

Le SNUipp-FSU a fait remonter plusieurs points qui inquiètent les directeurs-trices depuis cette rentrée :

  • les problèmes de manque de Rased, et notamment de psychologues qui ont un impact direct sur l’orientation future des élèves, sur les demandes à effectuer auprès de la MPDH … la situation est particulièrement inquiétante sur Poitiers Ouest et Poitiers Nord. Mme Dupin et Mr Artaud reconnaissent cette situation très inquiétante et indiquent qu’ils ont fait remonter à la MDPH. Ils nous ont déclaré leur “difficulté chronique à recruter”… Ils invitent à centraliser les demandes et à faire remonter les situations à leur circo, à solliciter les IEN et les conseillers pédagogiques.
  • le manque de médecins scolaires
  • les problématiques de remplacement qui font également sauter des jours de direction à certain-es
  • les nouveaux PAI : beaucoup de paperasse, un circuit long, des photocopies sans arrêt et au final une impression d’inachevé. On voit assez bien comment ça simplifie le travail de la collectivité mais pour les directeurs-trices c’est une vraie usine à gaz. 
  • un niveau de décharge largement insuffisant pour faire face à tou-tes les missions liées à la direction et leur crainte de totalement s’épuiser, si ce n’est pas déjà le cas : remontées faites par des écoles avec des profils totalement différents à ¼ , ⅓ ou ½ … ! On entend de plus en plus la nécessité de faire un choix entre continuer d’enseigner et laisser la direction. Beaucoup de lassitude remonte du terrain. Les collègues ne voient aucun exemple de simplification des tâches de direction pourtant annoncée maintes fois et réaffirmée avec force depuis le décès de C. Renon. Le SNUipp-FSU a pourtant présenté l’année dernière 15 mesures d’urgences à prendre pour alléger les tâches de direction.

Le SNUipp-FSU a fait remonter la satisfaction globale des collègues de la présence du poste de Direction Vie scolaire qui est un appui pérenne pour la direction d’école.

Crise sanitaire

La Vienne est repassée au niveau 2 du protocole en Novembre, après être passée au niveau 1 en octobre. ( voir détails de modifications du protocole ).

Le SNUipp-FSU 86 a fait remonter la fatigue et l’usure des équipes, et donc des directeurs-trices à ces changements fréquents de protocole. Les informations apprises par voie de presse en avant-première ont été particulièrement mal vécues. 

 

Loi Rilhac

Député-es et sénateurs-trices de la commission mixte paritaire se sont accordé-es le 16 novembre sur la proposition de loi Rilhac. Cet accord va permettre la promulgation d’une mesure demandée par la droite et réalisée par JM Blanquer. La loi devrait prochainement être promulguée. Elle donne aux directeurs-trices d’école des pouvoirs mais sans statut et sans moyens supplémentaires ! Leur position va devenir plus difficile. Quant à l’attribution d’une aide administrative, tant attendue par les directeurs et directrices, celle-ci est noyée dans une coresponsabilité de l’État et des collectivités, présageant un renforcement des disparités territoriales. Quant aux décharges, elles seront en fonction « du nombre des classes » mais aussi des « spécificités de l’école ». Une résonance très forte avec l’expérimentation marseillaise et une gestion contractualisée, au cas par cas, qui rompt avec les principes d’égalité qui régissent normalement l’institution.

M. Artaud a bien indiqué que cette loi n’était pas encore votée et encore moins en application. Il a rappelé que cela allait dans un sens d’autorité fonctionnelle, sans que les IEN soient évincé-es pour autant, que cela allait apporter une reconnaissance financière et des solutions en terme d’assistance à la direction “selon toute vraisemblance”.

Les directrices et directeurs présents qui se sont exprimés semblaient y être plutôt favorables, tout comme la représentante du SE-UNSA. Le représentant FO a marqué son opposition.

Le SNUipp-FSU a fait remonter les avis très mitigés de la profession, quelques uns d’espoir de voir leur situation enfin améliorée après tant de promesses passées sans rien voir, mais la grande majorité des collègues rejettent cette loi qui confirme un surplus de travail sans moyens supplémentaires. L’inclusion de la direction d’école dans la chaîne hiérarchique, via la délégation de compétence des IEN, imposera à ces personnels un contrôle plus « serré » et en fera le relais des injonctions institutionnelles. Le chemin vers une autorité de fait, avec une direction isolée, est tracé, ce que rejette la profession qui avait largement rejeté l’idée d’un statut hiérarchique lors de la consultation ministérielle en 2019. 

Le SNUipp-FSU a fait remonter le besoin d’informations demandé par les directrices et directeurs. 

Le SNUipp-FSU est opposé à cette loi et continue de la combattrePour continuer à informer la profession contre le bouleversement en cours de l’organisation de l’école, le SNUipp-FSU élabore un tract de décryptage s’adressant autant aux adjoint·es qu’aux directrices·teurs. Il appellera les écoles à adopter une motion intersyndicale.

DUER – Document unique d’évaluation des risques 

Le document unique fait un inventaire des risques pour les personnels (titulaires et non titulaires), comme le recensement des maladies et accidents professionnels, incidents et dysfonctionnements techniques, diagnostics techniques…

Le DUER n’est pas qu’un « papier à remplir » : il demande une démarche active de l’employeur, en concertation avec les salarié-es et leurs représentant-es : une fois les risques pour le personnel identifiés avec précision avec les salarié-es sur le terrain, il appartiendra à l’employeur d’agir, et, le cas échéant, de proposer des aménagements ou des protections de nature à améliorer la sécurité et les conditions de travail. Le document unique n’est en aucun cas un outil de contrôle, c’est bien un outil de prévention.

La formation de tous les personnels est indispensable. Au sein des CHSCT, la FSU demande que du temps de travail soit dégagé pour les équipes et les assistant-es de prévention pour la rédaction de ce DUER.

Le SNUipp-FSU a fait remonter le sentiment de beaucoup de directeurs-trices d’avoir travaillé il y a 6 ans pour rien, seulement à consommer des heures de travail en équipe pour être en règle avec la loi, mais sur le terrain rien n’a bougé. Pourtant, les enseignant-es et en particulier les directeur-trices sont exposé-es en deuxième ligne, après les soignant-es, aux personnes en difficulté sociale. La crise sanitaire a exposé les écoles à des relations sociales uniques, incompréhensibles, sources de polémiques ou d’avis appuyés et personnels de parents. Les collègues sont épuisé-es par leur propre situation personnelle et par les adaptations incessantes au jour près des errances du gouvernement. Les relations humaines entre collègues ou avec les parents peuvent être tendues. Les risques psychosociaux n’ont jamais été aussi forts.

Pour le SNUipp-FSU, si le DUER doit être revu, il faut que cela soit sur du temps banalisé, comme ce fut le cas en octobre dans certains collèges pour travailler sur le projet d’établissement.

 

Formation des directeur-trices

La formation des directeurs-trices recouvre plusieurs aspects. Le SNUipp-FSU revendique avant tout une formation sur temps scolaire, hors temps de décharge.

La formation statutaire 

Elle est obligatoire. Elle se déclenche à l’issue de l’obtention de la liste d’aptitude direction et à la titularisation sur un 1er poste de direction. Les textes (https://www.education.gouv.fr/bo/14/Special7/MENE1428321C.htm) précisent que celle-ci dure un peu plus de 5 semaines : 3 semaines avant la prise de poste, 2 semaines rapidement après la prise de poste, 3 jours ultérieurement … force est de constater que nous en sommes loin dans la Vienne en terme de respect du calendrier, faute de remplaçant-es.

Le SNUipp-FSU 86 a quand même fait remonter la satisfaction de certain-es directeurs/trices qui ont suivi la formation l’année dernière avec 4 semaines pleines au total réparties sur l’année (3 semaines) + 1 semaine l’année suivante (cette année). Situation bien plus satisfaisante que la promotion précédente qui a eu sa formation sur 3 ans.

 

La formation dans le cadre des 18h animations péda et M@gistère

L’IA reconduit la demande depuis 4 ans du SNUipp-FSU 86 d’alléger de 9h ce temps. En conséquence, les directeur-trices ont uniquement 9h à effectuer sur les 18h.

Les directrices et directeurs ont 2 parcours au choix sur 2 ans. 

  • Parcours 1 : 3h de formation à l’offre + 6h de formation spécifique direction –  Pour ces 6 heures direction, cela se déroule soit en 2x3h , soit 6h le 1er jour des vacances d’automne le lundi 25 octobre (sur volontariat)
  • Parcours 2 : 6h de formation à l’offre + 3h de formation spécifique direction – soit en 1 x 3h

 

La formation des directeurs-trices complétés par des étudiant-es STAR

Les directeurs-trices complété-es par des étudiant-es STAR doivent libérer leurs classes 2 semaines pour permettre aux étudiant-es d’être à ⅓ en responsabilité. Pendant ces semaines, les collègues bénéficient de formation.

Le SNUipp-FSU 86 était intervenu en début d’année pour rappeler que les directeurs-trices manquaient d’information sur les calendriers et dans le choix de l’organisation (jour de décharges, thématiques stage).  Mme Dupin a indiqué que dans sa circo, ils avaient travaillé à un calendrier et qu’ils s’y tenaient. Nous avons fait remarquer que ce n’était toujours pas le cas dans d’autres circonscriptions. M. Artaud en a pris note et indiqué qu’il allait y remédier.

 

La formation sur temps scolaire

La circulaire du 25 août 2020 (https://www.education.gouv.fr/bo/20/Hebdo32/MENH2022578C.htm ) prévoit que chaque directeur-trice “bénéficie au minimum de deux jours de formation au cours de l’année” … ce qui n’est pas le cas dans la Vienne. Comme annoncé aux GT précédents, l’Inspection n’applique pas le texte et considère qu’enlever 9h d’animation péda et M@gistère aux directeurs-trices et rajouter 3h de formation si des remplaçant-es sont disponibles, revient mathématiquement au même… Pour le SNUipp-FSU 86, c’est un calcul erroné et un détournement du texte car cela n’apporte en rien aux directeurs-trices de la formation continue comme le prévoit l’esprit du texte. Si le département n’a pas les moyens de mettre en œuvre cela, il faut qu’il demande les moyens à la rectrice car d’autres départements bénéficient de plus de moyens de remplacement. Pour 2 jours de formation pour tous les directeurs-trices de la Vienne, cela reviendrait à 5 moyens de remplacement.

 

Programme pHARe

En 2019, une expérimentation dans 6 académies a été initiée, sous forme d’un ensemble de dispositifs, formations et ressources “clé en main” pour lutter contre le harcèlement scolaire.  Ce programme de lutte contre le harcèlement à l’école “pHARe” est généralisé à la rentrée 2021 sur tout le territoire.

En pratique :

  • Tous les établissements devront se doter d’ambassadeurs “non au harcèlement”
  • Dans tous les établissements, les comités d’éducation à la santé, la citoyenneté et l’environnement seront mobilisés sur la question de la prévention du harcèlement, afin de dresser un état des lieux propre à chacun et de déterminer un plan d’action
  • Les instances de démocratie scolaire – conseils de vie collégienne, conseils de vie lycéenne – seront également, partout, invitées à s’emparer du sujet
  • Les écoles et établissements constitueront une équipe pluri-catégorielle, qui sera formée à la prise en charge spécifique du harcèlement, et des modules en ligne seront mis à disposition des élèves (IEN, 1 directeur-trice et 3 autres personnes formées par circo = personnes “ressources” par circo)
  • Les parents seront associés à cette démarche à travers des ateliers.

Actuellement programme en test sur les circos de Châtellerault, Montmorillon, Poitiers Sud et Ouest.

Le SNUipp-FSU rappelle que presque l’intégralité des directeurs-trices de la Vienne (à la différence de Paris) ne sont pas déchargé-es à 100 % mais sont, comme dans la majorité des départements de France, en classe.

 

Futurs sujets de ce groupe de travail

 

  • les problématiques liées au manque de RASED

 

Sujets divers

Livret Personnel Inclusif (LPI) numérisé

Le LPI est en test sur certains secteurs de la Vienne (secteur Gencay, Naintré …) –voir article-. Difficile pour les équipes de s’en emparer, voire même de regarder ce LPI faute de temps. L’envoi d’un document de 22 pages de présentation, d’un lien vers une vidéo ne peuvent permettre cela. Si cela a été décrit lors d’une réunion de directeurs-trices comme très simple et très intuitif, pour le SNUipp-FSU il y a besoin d’une formation pour une prise en main sans perdre trop de temps. 

Le SNUipp-FSU revendique avant tout une formation sur temps scolaire, hors temps de décharge.

 

pour le SNUipp-FSU 86, Philippe Gilg