La FSU Poitou-Charentes, au moment où l’école est au centre des préoccupations et où son rôle est de nouveau interrogé, s’inquiète du signe donné par l’Institution en direction des acteurs de terrain.
Elle s’interroge sur la défiance dont sont sujets quelques enseignants suite aux douloureux événements que notre pays vient de connaître.
Elle est particulièrement étonnée de la suspension d’un enseignant de philosophie d’un lycée de Poitiers qui, suite aux actions terroristes du 7 janvier et à la demande de ses élèves, a organisé des débats au sein de ses classes. Il semblerait que des propos tenus aient été mal perçus par certains élèves et dénoncés par quelques parents. D’autres élèves, au contraire, ont apprécié le contenu de ces débats.
Dans ces conditions, la suspension de ses fonctions du professeur parait excessive.
L’école et ses personnels a besoin de confiance. Ces façons de faire qui semblent accuser avant de comprendre, dans des moments de légitimes émotions, renforcent l’idée d’une justice de circonstance où débats et interrogations tout aussi légitimes ne devraient pas avoir lieu. L’annonce de l’ouverture d’une procédure judiciaire a ému de nombreux collègues et citoyens. La FSU ne peut imaginer que ce collègue ait pu, d’une manière ou d’une autre, faire l’apologie du terrorisme.
La FSU demande la réintégration de ce collègue et dénonce une sanction hâtive.
Cette affaire illustre bien les difficultés que peuvent rencontrer les enseignants pour traiter de ces questions avec leurs élèves. Si l’on veut ensemble mener des débats sereins et renforcer le rôle de l’école, il est nécessaire que l’Institution s’inscrive dans une démarche de dialogue.