Le SNUipp-FSU 86 a été reçu en audience avec le nouvel IA-Dasen de la Vienne, M. Fabrice BARTHELEMY, ce mardi 11 janvier 2021 pendant 1h. Il était accompagné de M. Artaud (IEN adjoint à l’IA-Dasen) et M. Monlun (secrétaire général adjoint de l’académie de Poitiers, en charge de la Vienne et des dossiers transversaux). Pour des raisons sanitaires, le rectorat a demandé à ce que cette audience se tienne en visio…
Le SNUipp-FSU 86 avait consulté la profession pour préparer cette audience. Le SNUipp-FSU 86 remercie tou-tes les collègues qui ont pris le temps de nous répondre. Pour des raisons de temps limité, malheureusement, tous les sujets remontés n’ont pu être abordés.
Sommaire
Crise COVID
Le SNUipp-FSU 86 a porté l’extrême épuisement des équipes dans cette gestion COVID avec des protocoles changeants. Dans ces difficultés actuelles dans les écoles, le SNUipp-FSU 86 a fait un gros plan sur la direction. Le SNUipp-FSU 86 a également alerté sur les tensions grandissantes avec les parents d’élèves. Le SNUipp-FSU 86 a noté l’augmentation des RSST et des risques psycho-sociaux. Le SNUipp-FSU demande que les équipes puissent avoir des réponses rapides des IEN. Le SNUipp-FSU a demandé qu’aucune pression ne soit mise sur les équipes quand elles font remonter des problématiques dans le RSST, comme ce fut le cas en décembre dans une école de Poitiers.
Pour pouvoir répondre aux problématiques actuelles, mais aussi aux sujets qui pourraient arriver (projet d’école…), le SNUipp-FSU 86 a demandé l’instauration à l’IA de temps banalisé (1 journée ou ½ journées) pour travailler et réfléchir en équipe.
Réponse :
L’IA indique qu’effectivement, l’ensemble des personnels de l’éducation est épuisé, pas uniquement dans les écoles. Les situations s’accumulent depuis deux ans et il entend une usure forte chez les personnels. Depuis son arrivée, il indique réfléchir avec ses équipes à trouver des moyens pour soulager les équipes enseignant-es et particulièrement les directeur-trices. Ce mardi, il a écrit aux directeur-trices pour proposer des pistes de simplification :
- fin de l’utilisation de l’application évènement d’établissement pour les remontées COVID ;
- modification de la cellule d’appui départementale – En plus de la cellule de tracing, une cellule d’appui (pilotage DVS, 4 personnes) est mise en place pour aider notamment les directeur-trices et répondre aux questions posées à la DSDEN. L’IA indique que les membres de cette cellule d’appui peuvent potentiellement se déplacer dans les écoles. Il indique qu’ils peuvent être contactés avec une adresse mail ou une ligne directe et il annonce l’élargissement de la plage d’ouverture jusqu’à 20h
- report de tâches en accord avec les IEN (sauf celles demandées par le MEN directement, ex : Évaluation CP de janvier).
L’IA précise que l’épuisement des enseignant-es vient également pour lui, en partie du fait que ce sont des personnes consciencieuses. L’IA veut que les enseignant-es limitent la charge psychologique liée à leur conscience professionnelle développée. Il cite l’exemple des évaluations CP en cours, où au regard des conditions actuelles de passation, il ne faut pas chercher à tout prix à avoir une passation comme le prévoient les textes. Concernant la situation d’école remontée par le SNUipp-FSU 86 suite à des RSST, l’IENA indique que l’administration n’a pas fait de reproches aux collègues pour accompagner les collègues, mais a proposé des accompagnements et noté la difficulté croissante sur l’école notamment avec l’évolution du public accueilli.
Commentaire :
Pour le SNUipp-FSU 86, le discours sur le surinvestissement des personnels est effectivement une réalité, et cela pour compenser l’indigence des moyens mis en place par l’éducation nationale pour nous permettre de faire correctement notre travail. Pour le SNUipp-FSU 86, ces réponses sont insuffisantes. Pour soulager le travail des directeur-trices, c’est du temps, des décharges de direction, des aides administratives, des consignes claires, des personnels pour effectuer les remplacements… Avoir une cellule d’appui, c’est bien, mais permettre à celle-ci de fonctionner serait mieux ! Encore ce mercredi matin, la cellule d’appui n’était pas en mesure de proposer des outils à donner aux parents, suite aux annonces du 1er ministre ce lundi, car le ministère n’a toujours pas mis à jour ces outils : infographies, lettres aux parents… Retrouvez la lettre/témoignage rédigées par des collègues du Sud Vienne : lien . A signer et à partager !
Concernant les évaluations CP, le SNUipp-FSU 86 demande l’annulation de leur passation.
Gestion des personnels : temps partiels, Exeat
Le SNUipp-FSU 86 a mis en avant le sujet des temps partiels. Le SNUipp-FSU a demandé que toutes les demandes de temps partiels connaissent une issue favorable, y compris les demandes de temps partiel annualisé ou les demandes sur autorisation. Le SNUipp-FSU 86 a rappelé aussi la règle mise en place par le précédent IA-DASEN, pas de refus 2 années consécutives pour une demande de temps partiel.
Le SNUipp-FSU 86 a aussi demandé que dans le cadre des demandes de changements de département par EXEAT, toutes les situations de rapprochement de conjoint connaissent une réponse favorable pour permettre la mutation. Ce principe était présent dans notre département.
Réponse : l’IA indique que le problème des temps partiels n’est pas présent que dans la Vienne. Il indique qu’il n’acceptera pas toutes les demandes si le département continue à avoir des problématiques de manque de personnel. L’IA indique ne pas s’engager à garder les règles précédentes concernant les temps partiels sur le non refus pendant 2 années consécutives. Il attend de voir l’analyse du département pour préciser ses choix. Sur les EXEAT, il indique que l’acceptation des sorties pour rapprochement de conjoints est dans l’esprit assez général de la feuille RH du MEN, donc il n’a pas d’opposition frontale, mais pour autant, il ne souhaite pas pour l’instant donner un accord généralisé.
Commentaire :
Pour le SNUipp-FSU 86, ces propos ne sont en rien rassurants et peuvent laisser craindre une situation détériorée. Le SNUipp-FSU 86 va continuer à accompagner, conseiller, défendre les collègues dans leurs demandes. Le SNUipp-FSU 86 mettra en place des actions de mobilisations sur ces sujets si cela se révèle nécessaire.
Collègues en début de carrière : PES, STAR, SPA…
Le SNUipp-FSU 86 a souhaité faire un gros plan sur nos collègues en début de carrière. Comme tout le monde, ils et elles se retrouvent à faire face à cette crise sanitaire à l’école, et cela tout en découvrant un nouveau métier et donc avec une réalité faussée, mais ils se retrouvent également en difficultés à l’INSPE où les dysfonctionnements s’enchaînent. En plus, l’administration ne leur rembourse pas ce qu’elle leur doit. Ainsi, nous avons fait un point sur plusieurs éléments :
- Les conditions d’étude à l’INSPE : les dysfonctionnements d’emploi du temps cette année amènent à des incohérences qui font que certains stagiaires ont des semaines de plus de 30 h de cours et d’autres avec moins d’une journée. Le mercredi n’est toujours pas banalisé lors des semaines où les PES sont en responsabilité de classe. Il faut obtenir la préservation de ce temps. Pas de salle pour travailler, pas de tables pour déjeuner (des étudiant-es mangent dans leurs voitures)…
- Les conditions d’indemnisation sont elles aussi inacceptables pour des collègues et futurs collègues déjà précaires
- SPA : la gratification de 1250€ qui n’interviendrait qu’en fin d’année et pas mensuellement alors qu’ils doivent payer leurs frais de transport chaque mois. Le SNUipp-FSU s’interroge sur ce manque de confiance vis-à-vis des collègues dont la gratification est assujettie au volume d’heures effectuées.
- PES : frais remboursés qu’au mois de janvier (IFF);
- STAR : pas de prise en compte des frais de déplacement. mais c’est une problématique nationale
- Les conditions de travail : le SNUipp-FSU a fait remonter la disparité des conditions de stage entre PES entraînant un traitement inéquitable entre les stagiaires.
Le SNUipp-FSU 86 a demandé que des groupes de travail sur les postes PES, sur le continuum de formation de la licence à la T3, soient mis en place au niveau départemental.
Réponse : L’IENA a indiqué que l’administration n’était pas responsable des problématiques d’organisation au sein de l’INSPE. Ainsi selon lui, le fait que l’INSPE ait réalisé tardivement les conventions de stage retarde le paiement. Il indique que les conditions de travail dégradées des PES sont connues et partagées par toutes et tous. Cependant, il précise que l’absence d’espace repas existe aussi dans le privé. Concernant les demandes d’échanges au niveau départemental, il précise que des GT académiques sont déjà programmés.
Commentaire : Pour le SNUipp-FSU 86, le rectorat sous-estime les difficultés que rencontrent les PES et ne peut se défausser autant sur l’INSPE. Le rectorat est l’employeur des stagiaires et il a des obligations. Pour le SNUipp-FSU 86, si des groupes académiques existent, l’étude de leur déclinaison départementale est essentielle car ils sont primordiaux pour la réussite de nos collègues débutant-es, notamment dans le choix de leurs postes.
Carte scolaire : moyens, calendrier
Le SNUipp-FSU 86 a alerté l’IA-Dasen sur les moyens dont dispose la Vienne et qui seront de nouveau débattus en CTA cette semaine. Le SNUipp-FSU 86 considère que la Vienne est moins bien dotée que les autres départements de l’académie au regard des priorités nationales à atteindre : dédoublements en éducation prioritaire, objectif d’effectifs à moins de 24 élèves hors éducation prioritaire en cycle 2, capacité de remplacement. nombre d’AESH… Le SNUipp-FSU a demandé à l’IA qu’il défende la Vienne pour permettre de mener à bien les chantiers engagés comme le développement des enseignant-es référent-es ou développement des personnels Rased.
Ensuite au sein de la carte scolaire dans ce département, le SNUipp-FSU 86 a demandé le maintien de 2 principes construits dans ce département avec ses prédécesseurs que nous voulons voir maintenus :
- respect des décisions de conseil d’école concernant les votes liés aux fusions d’écoles, c’est-à dire ne pas acter une fusion d’école si un des 2 conseils s’est prononcé contre.
- pas de fermeture de classe après les vacances d’été.
Enfin, le SNUipp-FSU 86 a demandé de ne pas tenir le CTSD de carte scolaire le 27 janvier car il est impératif de laisser à minima 1 semaine entre le GT, qui a lieu le 24 janvier et le CTSD. Ce temps est nécessaire pour que l’administration se renseigne sur les demandes d’ouvertures portées par le SNUipp-FSU et oubliées par l’administration, mais aussi pour que les écoles confirment leurs données dans les situations de projet de fermeture présentées par l’administration aux représentant-es du SNUipp-FSU 86.
Réponse : L’IA-DASEN indique pour la dotation départementale que c’est un calcul du Secrétariat Général du rectorat validé par la rectrice, donc il ne peut pas douter que la Vienne n’obtient pas ce qu’elle doit avoir… Pour les fusions, il indique que son intérêt est de suivre les avis des conseils d’école… mais il ne souhaite pas être définitif sur ses principes. Il indique tendre toutefois naturellement vers des fusions, mais ne les forcera pas. Il indique attendre la politique nationale sur le sujet et notamment les conséquences de la loi Rilhac. Concernant les fermetures après les vacances, il indique que c’est effectivement à éviter, mais si besoin de moyens il ne s’en privera pas. Il annonce le report du CTSD du 27 au 31 janvier, permettant ainsi d’avoir 7 jours avec le groupe de travail.
Commentaire : Le SNUipp-FSU note positivement le report de la date du CTSD. Pour le reste, encore une fois, l’ensemble des propos est plus inquiétant et le SNUipp-FSU va continuer à porter sa voix sur chacun des sujets : dotation départementale, respect des décisions de conseil d’école, pas de fermeture en septembre.
Le SNUipp-FSU 86 incite les écoles à nous faire rapidement remonter leurs effectifs et leurs demandes pour que nous les portions en instances : enquête sur ce lien
Concernant l’action sociale dans le département, le SNUipp-FSU 86 a indiqué que les budgets étaient insuffisants face à l’augmentation des dossiers de demandes d’aides, notamment des agent-es les plus précaires.
Dans ce contexte, nous avons demandé :
- la création d’un 2ème poste d’Assistant-e de Service Social des Personnels pérenne et à temps plein, pour le 86 ;
- l’augmentation du budget dédié à l’action sociale départementale ;
- l’augmentation des plafonds d’aides de secours accordés en cdas de 800€ à 1000€ ;
- de bénéficier d’une action sociale forte et diversifiée, à la hauteur de celle d’autres ministères de la fonction publique
Réponse : Le SG indique qu’il n’est pas délégué de dotations départementales pour les CDAS, il y a une solidarité entre les départements. Il y a un montant indicatif qui permet d’établir un total indicatif. Un retour est fait à la CAAS sur les montants consommés. Il précise que le montant plancher peut être exceptionnellement dépassé. Il indique que l’action sociale se diversifie, mais il laisse à la CAAS l’appréciation de déterminer si elle est forte. Enfin, il indique que suite au départ d’une Assistante Sociale, il y a eu pendant quelques mois dans le 86, 2 postes complets pour permettre les tuilages, mais que cela allait repasser à 1.5 poste.
Commentaire :
Le SNUipp-FSU est présent en CDAS, donc si vous rencontrez des difficultés financières, contactez-nous. Concernant l’offre sociale, le SNUipp-FSU 86 met en avant la diversité de ce qui existe dans ce domaine dans une section dédiée sur notre site : https://snuipp86.fr/index.php/tag/action-sociale/
Droits syndicaux
Le SNUipp-FSU 86 a demandé le respect du droit syndical pour tou-tes les collègues, c’est-à-dire la possibilité de participer à des réunions d’infos syndicales sur temps de classe, de participer à des stages syndicaux sur temps de classe et de participer aux instances syndicales sur temps de classe (le congrès du SNUipp-FSU 86 se tiendra notamment en mai). Le SNUipp-FSU 86 a demandé que ces motifs amènent la possibilité d’obtenir un remplacement, comme toute autre absence.
Réponse : l’IA a rappelé qu’il était dans l’obligation de respecter le droit syndical. Il n’a pas d’avis négatif sur ce droit, c’est une nécessité et il partage le principe de consulter la profession pour que le dialogue social soit plus efficace. Cependant, il précise que concernant les prochaines semaines, cela serait compliqué de valider les absences des personnels au regard de la situation du non remplacement dans le département. Le département rencontre une situation de classes qui n’accueillent plus d’enfants par manque d’enseignant-es, une cinquantaine-soixantaine ces jours-ci, soit beaucoup plus d’absences qu’à la normale Cette accumulation d’absences met en tension le département, et il aura des difficultés à dire aux IEN d’autoriser les participations aux réunions et stages les prochaines semaines.
Commentaire : Malheureusement, cette réponse n’est pas une surprise pour le SNUipp-FSU 86. En effet, la FAQ parue sur le site du ministère le 6 janvier, permet de restreindre le droit syndical. Ainsi, il est marqué : “Aucune interdiction générale ne peut être opposée à l’exercice du droit syndical. (…) Face à une situation imprévisible qui empêche la continuité du service, et sous la même condition de motivation, une autorisation de participer pourrait être retirée. Ainsi pourrait-il en être pour une autorisation de participation à un stage de formation syndicale délivrée, conformément aux textes, au moins 15 jours à l’avance.”
Pour le SNUipp-FSU 86,
Emilie Bordes, Stéphane Chancerel, Apolline Letowski, Matthieu Menaut, Gilles Tabourdeau